La “crise” des migrants, et le récent épisode de fermeture de la frontière franco-italienne qui a fixé à Vintimille, dans des conditions de grande précarité, un nombre élevé de réfugiés, a soumis l’association à un double problème. Comment faire face à une situation volatile ?
Lorsque la frontière franco-italienne est fermée, un campement de réfugiés se constitue à Menton, durant l’été 2015, puis ce camp est démantelé lorsque les autorités italiennes ouvrent un centre près de la gare de Vintimille. Le réseau No Border s’est occupé du campement, et la Croix Rouge italienne gère le centre de Vintimille. MdM n’a fait que des interventions ponctuelles. Mais au printemps 2016, le gouvernement italien a décidé l’arrêt des financements destinés aux personnes qui ne demandaient pas l’asile politique en Italie. A nouveau, des gens se sont retrouvés dehors, et No Border est revenu. Durant l’été 2016, MdM a fait de nombreuses interventions, dans un contexte difficile et tendu vis-à-vis des forces de l’ordre. Puis Caritas a ouvert un centre, dans des locaux annexes d’une église de Vintimille, et MdM y a repris un temps ses consultations.
Fin 2016, MSF Italie envisage d’intervenir, et MdM met en stand-by ses activités médicales. Au moment de notre passage, des discussions étaient en cours.
Durant toute cette période, MdM a été confronté, et l’est encore aujourd’hui, à une situation pouvant changer tous les jours, avec de nombreux autres acteurs prêts ou non à agir, situation à laquelle l’association ne pouvait rester indifférente, mais pour laquelle penser les formes d’une intervention était difficile, et ce à quelques kilomètres de Nice mais… de l’autre côté de la frontière. On comprend qu’une telle situation demande une très grande souplesse de la part des bénévoles, qui y ont toute leur place. En revanche, elle n’offre guère de place à une structure pérenne.
Témoignage : Visite du camp de femmes et de mineurs migrants à Vintimille
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