Vivre avec le diabète à Bethléem

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Un partenariat lie depuis 3 ans la délégation Rhône-Alpes Auvergne de Médecins du Monde à une association palestinienne, Diabetic Friends Society, qui soutient les jeunes diabétiques à Bethléem. Certains enfants participent ainsi cette année à une formation média (film/photographie) pour pouvoir créer des supports visuels à destination du grand public sur leur expérience. Ils témoignent ici pour nous de leur vécu et de leur rapport au diabète.

Nasser Jado

“Je m’appelle Nasser. J’habite dans le camp de réfugiés d’Aida. Je vivais avec le diabète depuis l’âge de deux ans. Je ne savais rien à propos de cette maladie, tout ce que je savais était que je ne devrais pas manger de bonbons. Aujourd’hui, j’ai 10 ans et le diabète est un de mes amis. Parfois, je déteste ça du fond de mon cœur, surtout quand je joue avec mes amis et que ma mère m’appelle pour tester le dépistage du sucre et l’aiguille que je déteste parce que sa piqûre me fait très mal. Si je veux aller quelque part, je dois prendre le glucomètre et une piqûre d’insuline avec moi. Je les déteste vraiment ! Parfois, je pense que cette maladie est un très bon ami ; car elle me fait prendre bien soin de ma santé et manger des aliments sains. Quand je serai grand, je voudrais être un médecin du diabète afin d’aider chaque enfant qui a un diabète comme je l’ai maintenant.”

Omar Salahat

“Le diabète ou le déséquilibre dans le pancréas vit avec moi depuis 3 ans. Faire face à cette maladie est facile. D’une part, je peux parfois manger ce que je veux, d’autre part, il m’empêche de manger des choses que j’aime telles que les bonbons et le chocolat. Je déteste entendre le mot (diabète) parce qu’il me rappelle l’aiguille que je dois prendre dans mon ventre. Je dois la prendre afin de diminuer le taux de sucre quand il est élevé. Ce que je déteste le plus c’est quand ce taux descend car il peut se terminer par un coma. Je n’aime pas les gens qui ne connaissent rien au diabète et qui pensent que c’est une maladie infectieuse. Ils refusent de me parler ou de me toucher parce que je suis diabétique.”

Lian Daoud

“Le diabète est la maladie du XXè siècle. La proportion de personnes touchées est très élevée et continue d’augmenter. Où que vous alliez, vous trouverez dans chaque maison un patient au moins. Je considère le diabète comme mon ami, depuis que je prends soin de moi et que je suis ses règles, parce qu’il me protège d’autres maladies qui peuvent être plus dangereuses. Je le considère aussi comme mon meilleur ennemi parce que si je ne fais pas attention à moi-même et ne respecte pas ses règles, les conséquences seront désastreuses et d’autres maladies surviendront.

Le patient diabétique doit recevoir le soutien de sa famille et de ses amis, il doit vivre sa vie normalement. Ma famille me soutient complètement, mais, malheureusement, il y en qui empêchent leur enfant diabétique de vivre, qui lui interdisent de jouer sous prétexte d’hypoglycémie. Il y a aussi des gens qui ne parlent pas avec lui parce qu’ils pensent que les diabétiques peuvent les infecter. Les gens doivent être éduqués afin de comprendre ce qu’est le diabète et que le diabétique est comme tout autre être humain. Il peut faire face aux exigences de la vie comme les autres.”

Article paru dans LE RABAN (publication interne de la délégation Rhône-Alpes Auvergne)

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