Dès ses débuts, la crise de l’accueil des migrants sur le sol européen a fortement mobilisé l’ensemble des acteurs de notre réseau international. C’est particulièrement le cas en Grèce, où je me suis rendu 6 mois à partir d’octobre 2015, en tant que coordinateur du programme Migrant Méditerranée.
Cette mission avait pour but principal de soutenir MdM-Grèce qui, depuis le début de la crise, concentrait toute son énergie et ses moyens à répondre aux besoins de plusieurs milliers de personnes, essentiellement des familles avec femmes et enfants, des îles de la mer Égée jusqu’au nord, à Idomeni, seul point de sortie du pays en direction l’Europe du nord.
Dans les mois précédant mon départ, j’avais eu la chance, en tant que chargé d’appui au pôle ALC-ANMO, d’entrer en contact avec nos collègues grecs et mesurer la force de leur engagement. Cette impression s’est confirmée dès mon arrivée à Athènes. Présentes sur les îles de la mer Egée (Lesbos et Chios) depuis de nombreuses années, les équipes de MdM-Grèce ont longtemps compté parmi les seuls acteurs médicaux, malgré la hausse des besoins. Cette crise prenait tous les acteurs de court, par son ampleur comme sa rapidité. Il fallait agir vite, sans pour autant savoir de quoi serait fait le lendemain. Les initiatives de la société civile étaient innombrables et le sujet occupait une place majeure dans les médias.
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Mon intégration dans l’équipe de MdM-Grèce, à Athènes, s’est faite très simplement, au gré des journées et du nombre de défis qu’elles nous apportaient : hausse des arrivées ou baisse drastique d’arrivées sur les îles, changement des points d’arrivées, réorganisation des équipes terrain, recherche de nouveaux financements, recrutement de nouveaux volontaires du réseau international, adaptation aux changements de route, etc. Le maitre mot était « flexibilité ». Des équipes, des lieux, des horaires. Nous courions après le temps et les certitudes. Alors que les journées nous paraissaient interminables, nous trouvions les semaines trop courtes mais nous savions que nous allions dans le bon sens. Durant ces 6 mois, une de nos plus grandes réussites a été d’intégrer, en collaboration avec MdM-UK et MdM-CH, des équipes médicales au sein des ferrys naviguant depuis les îles vers le continent, permettant ainsi une continuité de l’offre de soin pour les population réfugiées.
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Cette mission, ma première avec Médecins du Monde sur le terrain, a été très riche d’enseignements, tant sur le plan humain que professionnel. J’ai eu la chance de côtoyer des personnes totalement impliquées (grecques et volontaires du réseau) – forçant le respect de manière quotidienne – mais également appris à tenir un cap, malgré les adaptations et les pressions générées par un contexte particulièrement volubile. A mon départ, fin mars 2016, c’est Laure Salies, de MdM-Espagne qui a repris ce poste au sein d’une équipe formidable.
Cyril Brossaud
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