Séminaire « comment aborder une personne précaire en souffrance » 28 juin 2014

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Mohamed Ouardani, Laureline Coulomb et André Clavert intervenant lors du séminaire

 

André Clavert, délégué régional de Médecin du Monde ouvre le débat sur ce qu’est la précarité.

 

La précarité n’est pas que financière, c’est souvent une accumulation de situations (chômage, divorce….). C’est une lente descente. Il n’y a pas de futur, tout est dans l’immédiateté, l’urgence. Il n’y a pas de hiérarchie dans les besoins. La gestion du temps est spécifique (il faut s’héberger, se nourrir), la notion du temps n’est pas la même. Gérer un rendez-vous, ou un traitement médicamenteux devient problématique. Naissent des sentiments de honte, une certaine autodépréciation. S’ajoute à cela dans certains cas, une mauvaise maîtrise de la langue française, qui peut accentuer l’isolement. Toute démarche administrative devient compliquée. L’isolement peut développer un stress chronique avec apparition de diabète, d’obésité, d’infections et de cancers. Le suivi médical n’est pas souvent assuré. L’accumulation des difficultés est une barrière pour s’en sortir (les connections cérébrales étant encombrées pas les soucis).

 

Sonia Weber psychologue clinicienne évoque le regard de notre société sur la précarité.

 

Elle nous invite à nous interroger sur la façon dont nous nous adaptons à la précarité, sur notre besoin d’être présent. Elle nous rappelle que nous devons également nous occuper des personnes qui ne demandent pas d’aide, parce que dépendre d’autrui est fragilisant. La réflexion suivante porte sur l’importance d’être vigilant au sentiment de toute-puissance (impression de pouvoir de vie et de mort) : qui sommes-nous, pour savoir ce qui est bon pour l’autre ? L’écoute est primordiale, nous rappelle Mme Weber, de même, on aborde une personne précaire, comme l’on s’adresse à tout le monde. Il ne faut pas hésiter à reformuler, pour se faire comprendre, par exemple, notre français n’est pas toujours le même que celui des jeunes. L’empathie est notre plus belle force.

 

Myriam Cayemittes médecin psychiatre, évoque sous la forme d’un abécédaire, le monde de la psychiatrie.

 

Elle fait l’énumération des différents troubles dont peuvent être atteints les personnes exposées à la précarité. Elle parle enfin du regard des sociologues sur la précarité.

 

D’autres propos mériteraient d’être rapportés, je fais l’hypothèse qu’il y aura sans doute un compte-rendu de cette journée de formation, auquel l’on pourra se reporter.

 

13h00 : Pause déjeuner. Ce fût l’occasion de façon informelle d’échanger sur les différents thèmes abordés durant la matinée.

 

L’après-midi : présentation de responsables de différentes structures d’accueil et de leur fonctionnement.


En venant je n’avais pas de question particulière, mais je suis repartie avec des réponses. J’imagine le travail pour organiser une telle journée, et j’espère que d’autres suivront. Je remercie les organisateurs, et tous les intervenants. Et vous invite, tous, à assister aux prochaines rencontres. Pour nous, les bénévoles, qui ne sommes pas tous issus du milieu médico-social, c’est une mine d’informations, qui j’en suis sûre ne pourra que nous aider à être plus efficaces lors de nos maraudes.

Lorsque nous allons à la rencontre des personnes nous entrons dans leur espace vital. Nous nous devons de le faire avec le plus grand respect. Ne nous prenons pas pour des sauveurs, mais des hommes et des femmes, qui vont à la rencontre d’autres hommes et d’autres femmes.

 

Yvette Jean-Elie

 

Cet article est paru dans la dernière édition de L’Horloge et la Cigogne, journal interne de la délégation Alsace – Franche-Comté

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