Quand la jeune pharmacie rencontre la sage médecine

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(c) MdM Grenoble

 

Cet article est paru dans le Raban d’octobre 2014

 

Au CASO de Grenoble, nous avons recueilli une conversation entre deux bénévoles aux profils différents…

 

Monia Koro est étudiante en 4ème année de pharmacie. Elle s’est engagée en fin d’année dernière au CASO de Grenoble pour y tenir une permanence toutes les deux semaines. Danielle Verollet est engagée à MdM depuis 1996. Médecin généraliste de ville, retraitée depuis décembre 2013, elle est aujourd’hui référente médicale du CASO.

 

Comment se passe votre relation avec les pharmaciens au sein du CASO ?

Monia : J’ai déjà fait une ou deux gardes mais avec des médecins qui fonctionnent différemment.

 

Qui explique le traitement au patient : vous, le médecin ou vous, la pharmacienne ?

Danielle : C’est le médecin qui fait la consultation, du début à la fin. La pharmacienne voit peu les patients. Elle a plus un rôle de gestionnaire du stock. Mais tout est évolutif. Si un jour Monia veut proposer autre chose c’est possible : rien n’est figé à MdM. S’il y a plus de pharmaciens, pas de soucis pour qu’ils aient un autre rôle auprès des patients..

Monia : Je trouve ça bien, ici. C’est un peu différent de l’officine. On est plus au contact des médecins et de pouvoir rencontrer les patients avec eux, c’est très formateur.

 

Pourquoi s’engager dans le bénévolat ? 

Monia : J’ai l’impression de donner de mon temps libre pour aider quelqu’un et je me sens utile. J’ai aussi le sentiment d’avoir moins de pression, puisqu’il n’y a pas de salaire en contrepartie. Je me sens un peu plus tranquille. Je ne me sens pas encore totalement compétente pour rendre un vrai service. Quand on voit tout ce qui se passe, on se dit « oh les pauvres… ». C’est un peu hypocrite de regarder et de ne rien faire.

Danielle : Pour moi, à partir du moment où il y a des gens en France qui n’ont pas accès aux soins, je me sens obligée de m’engager, quitte à prendre sur mon temps libre. Et il y a de plus en plus de gens dans le besoin. Je ne me vois pas arrêter ce genre d’actions. Ce qui est important, c’est l’échange avec les gens qui viennent, nous voyons d’autres façons de vivre ou de penser.

 

Monia : Au départ, je me voyais partir à l’étranger, mais en venant ici je me rends compte qu’il y a déjà beaucoup à faire en France, chez soi.
Danielle : Là où on vit, on peut être utile. En France, on vit avec un grand confort médical en tant que patient et que praticien. Pour travailler dans un autre contexte, il faut savoir faire avec peu de moyens techniques, la connaissance clinique est primordiale. Il faut également être ouvert à la culture de l’autre ; la relation se fait dans l’échange.

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