Jean Pierre Lhomme |
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Les hommages se multiplient ces derniers jours pour saluer l’engagement de Jean-Pierre Lhomme, grand promoteur de
la réduction des risques pour les usagers de drogues, disparu le 15 août dernier à Paris, à l’âge de 68 ans. Médecin
généraliste ayant pris dernièrement sa retraite pour se consacrer pleinement à ses activités humanitaires, Jean-Pierre
Lhomme était vice-président de Médecins du Monde et président de l’association Gaïa. Cette dernière gère depuis 2006
à Paris deux établissements médico-sociaux agréés et financés par l’ARS Île-de-France, un centre de soins d’accueil et
de prévention en addictologie (Csapa) et un centre d’accueil, d’accompagnement et de réduction des risques pour
usagers de drogues (Caarud).
Avec Médecins du monde, Jean-Pierre Lhomme est l’initiateur en 1989 du premier échange de seringues mobile en
France, en toute illégalité, comme le rappelle l’association Gaïa sur son site Internet. Il s’agissait alors de faire “face à
l’urgence en matière de santé publique” liée à la toxicomanie, grâce à une action mobile de proximité et la mise en
place d’automates distributeurs de seringues. Ce n’est que six ans après la mise en place de ce premier dispositif, que
sort, en 2005, le décret autorisant la mise à disposition de seringues stériles. Il a été également l’un des principaux promoteurs de l’ouverture à Paris de la première salle de consommation à moindre risque (SCMR), péjorativement surnommée “salle de shoot”, par les détracteurs du projet notamment. Une première salle actuellement située dans l’enceinte de l’hôpital Lariboisière (Assistance publiquehôpitaux de Paris), dans le 10e arrondissement, gérée par Gaïa et qui est opérationnelle depuis la mi-octobre 2016, à la
suite des dispositions votées en loi de Santé (lire notre article (http://abonnes.hospimedia.fr/articles/20160325-gestion-desrisques-
les-experimentations-des-salles-de) ).
Annonçant cette disparition, Médecins du Monde a fait part le 16 août sur les réseaux sociaux de son immense peine et
salue l’engagement de ce “grand humaniste”. Dans un tweet le 21 août, la Mission interministérielle de lutte contre les
drogues et les conduites addictives (Mildeca) rend également hommage à sa mémoire, à son travail pour la réduction
des risques pour les toxicomanes, et adresse ses condoléances aux équipes de Médecins du Monde et Gaïa. Le maire de
Paris, Anne Hidalgo, salue à son tour sur Twitter l'”humanisme et [l’]engagement” de ce médecin et militant
humanitaire, qui “apportait tant” à cette ville. Toujours sur les réseaux sociaux, le président de la Fédération Addiction,
Jean-Pierre Couteron, évoque pour sa part la disparition “d’un grand pro et d’un homme de qualité, un râleur tendre”.
Caroline Cordier
Paru sur Hospimedia