Hôpital des brûlés d’UlaanBataar.
(c) David Laporte
Médecin anesthésiste et réanimateur pédiatrique, je fais de la médecine humanitaire avec Médecins du Monde depuis plus de 35 ans.
Il y a une dizaine d’années, Opération Sourire cherche un anesthésiste pour la mission Mongolie, chirurgie réparatrice des séquelles de brûlures chez l’enfant.
Je dis banco et me voilà embarquée sur ce navire pour une navigation difficile en eaux glaciales puisqu’en Mongolie, il peut faire en hiver jusqu’à moins 40° ! Alors les vitres du bloc opératoire sont gelées de l’intérieur, rendant les conditions de travail encore plus difficiles.
Le matériel manque, il n’y a pas de respirateur et on ventile à la main. Les médicaments manquent, on les apporte dans nos bagages. Mais les choses évoluent, la situation s’améliore. La Fondation L’Oréal devient partenaire de l’OS et subventionne nos missions.
Qu’importe, l’envie est toujours là et notre équipe soudée forme une petite famille franco-mongole qui se retrouve 1 ou 2 fois par an avec toujours le même bonheur pour prendre en charge nos petits brûlés et accomplir des petits miracles. Pas facile de les voir souffrir, magique de les voir sourire le lendemain de l’intervention, serrant dans les bras la peluche -« bambarouche » en Mongol – que je leur donne avant l’anesthésie pour les aider à s’endormir.
Parfois il faut accepter les situations difficiles et regarder, les larmes aux yeux, mourir ce patient kazakh qu’aucun médecin mongol n’a accepté de soigner. C’est aussi cela faire de l’humanitaire…
Hôpital des brûlés d’UlaanBataar
(c) David Laporte
L’humanitaire ? Une de mes raisons de vivre. Et si le blues me gagne au retour de mission, mes pensées et mon coeur repartent déjà vers la mission suivante car je sais qu’il y aura, là-bas, au bout du monde, toujours des enfants à soigner, toujours des enfants à aimer.
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