https://www.flickr.com/photos/womendeliver/27101455240/
autres photos de YOUGBARE W. Cécile épouse THIOMBIANO
Du 16 au 19 mai dernier, plus de 5.600 personnes, acteurs de terrain, activistes, personnalités politiques, chercheurs, philanthropes et mécènes se sont réunis dans la capitale du Danemark pour maintenir en haut de l’agenda international les droits et la santé des femmes et des filles. Après des participations ponctuelles sur les dernières éditions, notre association a investi activement cet espace de rencontres et de discussions entre acteurs engagés et innovants.
Cette quatrième conférence organisée par Women Deliver s’inscrit dans les objectifs de développement durable (ODD) et veut contribuer à leur mise en œuvre concrète. Elle réaffirme qu’il ne peut y avoir de développement qu’avec l’égalité des genres et la réalisation des droits sexuels et reproductifs des femmes y compris celui de choisir quand elles veulent avoir des enfants, si elles en veulent, ou de ne pas être contraintes au mariage alors qu’elle sont encore en âge d’être scolarisées.
J’ai été frappée par la représentation très forte des pays de l’Afrique de l’Est ou du sous continent indien comme par la présence très forte des acteurs nord-américains, britanniques et dans une moindre mesure scandinaves. A contrario, certaines régions étaient faiblement représentées : Amérique Latine, Moyen Orient, Afrique de l’Ouest et Afrique centrale ou Europe latine pour dire les choses rapidement, ou invisibles comme la Chine. J’ai également compris que malgré les 5.600 participants, il y a un noyau, un groupe de personnes influentes qui se connaissent très bien et qui naviguent par exemple d’une organisation des nations unies à une fondation américaine ou du gouvernement britannique à un pool fund mobilisé sur la SSR. Il me semble donc fondamental que MdM continue à être présent de manière significative lors de ces conférences car nous portons une culture et une approche quelque peu différentes des acteurs nord-américains et britanniques et nous pouvons contribuer également à y rendre plus visible nos partenaires du Sud. C’est également en étant présent de manière conséquente que nous asseyons notre crédibilité et pourrons entrer dans ce réseau d’influence pour y porter nos messages, nos approches ou plus prosaïquement y trouver de l’argent.
Le réseautage Je me suis pour ma part concentrée avec Fraser, notre collègue du bureau Doctors of the World USA, sur les contacts bailleurs et nous avons réussi à rencontrer même brièvement trois fondations parmi les plus importantes des Etats Unis, alors que les tentatives pour les rencontrer depuis le siège n’avaient jusqu’alors pas été possibles. Nous allons entretenir ces contacts pour concrétiser cela en soutien on l’espère ! Stéphanie Derozier, chargée de financements privés. |
Une délégation MdM composée d’acteurs terrain, de partenaires, de salariés au siège et de référents associatifs.
Bien préparée et très motivée, cette délégation paritaire a permis à MdM de participer aux plénières générales ainsi qu’aux présentations en groupes restreints sur des sujets spécifiques et aux événements parallèles. Grâce à une douzaine de personnes aux profils complémentaires (opérationnel, expertise technique, plaidoyer, fundraising) MdM a pu assurer une forte visibilité simultanée. Un relais a été mis en place dans l’équipe pour tenir le stand et répondre aux nombreuses questions des visiteurs. Tout le monde a pu faire le tour des autres stands, essentiellement tenus par des ONG américaines ou anglaises, des bailleurs de fonds publics et quelques laboratoires pharmaceutiques. De nouveaux contacts ont été établis et des alliances renforcées, comme avec les ONG Pathfinder et IPAS, le réseau IWAG (SSR en situation de crises).
Notre stand MdM, grande première, était très bien situé. Il nous a offert un espace pour répondre directement aux questions des participants.
Nous avons eu l’occasion d’y débattre sur les problématiques liées aux GND (Grossesses non désirée), et d’expliciter nos combats portés depuis plusieurs années en faveur du respect des droits sexuels et reproductifs (SSR). Ainsi, nos publications récentes (une brochure, des études qualitatives menées au Pérou, en Palestine, en République Démocratique du Congo et au Burkina Faso) et ,plus largement, l’expérience de nos équipes, ont reçu un accueil positif et encourageant quant à notre place à affirmer sur la scène des acteurs de la SSR
Des discussions et des réunions ont été organisées avec des organisations internationales ou des réseaux d’organisations mobilisées notamment sur le droit et l’accès à l’avortement, tel qu’ASAP (Asian Safe Abortion Partnership). Ce stand a permis d’accroître notre visibilité et d’y inviter les représentants de fondations américaines, de plateformes ou pool funds telles que la Hewlett Foundation, Amplify Change ou encore la Packard Foundation, mobilisés sur le financement et le lobbying.
Le pari réussi d’un débat en français sur les grossesses adolescentes en Afrique francophone
Dans une conférence où les interventions portaient principalement sur les pays de la zone d’influence des Etats-Unis et du Royaume-Uni et où ces interventions devaient être faites systématiquement en anglais, MdM a choisi de proposer un débat en français sur les grossesses adolescentes en Afrique francophone. Cela a permis de rappeler la réalité de la situation dans les pays de la région, les actions mises en œuvre, le chemin restant à faire tout comme aux acteurs régionaux de pouvoir s’exprimer en français et donc plus aisément.
La place de l’Afrique francophone, et notamment des pays d’Afrique de l’Ouest, reste à construire dans ces espaces cruciaux pour le développement d’alliances et de stratégies communes sur l’agenda des droits sexuels et reproductifs. La barrière de la langue, mais également la faible implication dans les réseaux d’influence à l’origine des événements, sont généralement des facteurs de sous-représentation, comme dans tant d’autres rassemblements internationaux. Et pourtant, les sujets et enjeux ne manquent pas.
Près de 80 personnes étaient présentes, plus de 100 personnes ont pu suivre l’événement en direct sur FaceBook. Un joli succès démontrant que des sujets pouvaient être mis en avant et des espaces différents construit avec les acteurs concernés
Bravo pour ce retour très instructif
Un moment de partage de bonnes pratiques.