photo de Nadja Massun pour MdM
Teresa, 57 ans, est la seule promotrice de santé qui a toujours vécu à Tapachula. Elle est serveuse dans un bar aujourd’hui tenu par son frère. Ce métier lui permet d’être autonome financièrement et de payer le loyer de son petit logement indépendant au sein d’une famille nombreuse. Mère de 2 enfants et grand-mère de 6 petits enfants, Teresa a suivi un atelier de prévention de MdM sur son lieu de travail. Elle a souhaité rejoindre l’équipe des promotrices parce qu’ « aujourd’hui les femmes ne doivent pas subir des grossesses ou des maladies par manque d’information, il y a plein de moyens de se protéger qui n’existaient pas avant. Certaines arrivent toutes tremblantes avec la peur au ventre de faire les tests. Même des femmes au foyer ! Mon but est de leur donner confiance et de les conseiller, on doit toujours se protéger. En tant que femmes, nous devons rappeler aux hommes que c’est important. » D’une manière générale, convient-elle, l’accueil est bon lors des tournées, les travailleuses de la rue sont accessibles, heureuses de recevoir les préservatifs et elles comprennent vite l’utilité des tests.
La persécution des femmes migrantes choque profondément Teresa et la pousse à agir. Avec MdM, elle accompagne les femmes dans les démarches administratives pour demander des papiers ou elle les oriente vers les autorités compétentes. Elle espère qu’à terme l’association lancera un projet d’abri pour les femmes de passage ou à la rue.
Sur un plan personnel, la rencontre avec MdM et son activité de promotrice lui permettent de se respecter plus en tant que femme, et de mieux comprendre les autres. Elle se sent nettement moins stressée, en meilleure communication avec tout le monde, et est très fière de ses diplômes de promotrice. Son rêve ? Monter une affaire – elle aime les vêtements et les accessoires – mais surtout pas un bar !
