L’encyclopédie en ligne Wikipédia dresse une répartition des Jungles à travers le monde: “Les jungles sont situées le long de l’équateur. La plus grande jungle se trouve en Amérique du Sud. Il y a également des jungles en Afrique et en Asie du Sud-Est (notamment en Malaisie et en Indonésie, mais également aux Philippines, au Cambodge, au Laos et au Viêt Nam)”.
Mais, qu’en est-il de celle de Calais? Vous savez bien, cette petite ville Française de quelque 75.000 habitants, à l’accent pour le moins sympathique, située en région Nord-Pas-de-Calais?
Aujourd’hui, en 2015, à Calais, la “Jungle” est une vaste zone de non-droit où s’entassent environ 3000 personnes en migration, hommes, femmes et enfants, dans le dénuement le plus total.
Vous entendrez par “dénuement” des conditions de vie déplorables, dégradantes, inhumaines…les adjectifs même viennent à me manquer!
Je tâcherai donc, de manière succincte, de vous dresser une liste (non-exhaustive) des principaux points, entendons par là des besoins non moins vitaux, susceptibles d’être améliorés:
Accès à la nourriture :
Un seul repas par jour distribué entre 17 et 19 heures, au centre Jules Ferry, un centre d’accueil de jour pour les personnes en migration située à proximité de la Jungle!
Une file d’attente (interminable) commence à se former à partir de 15 heures.
Accès à l’eau potable :
Quelques points d’eau répartis de façon éparse, ici et là, à travers la Jungle.
Un peu moins d’une trentaine de robinets pour une population, toujours en augmentation, estimée aujourd’hui à environ 3000 personnes!
Accès à un logement décent :
Les nouveaux arrivants, les plus démunis, dorment en plein air, à même le sol. Ceux qui sont un peu plus chanceux ont réussi à se procurer une tente et s’y entassent à plusieurs. Comble du luxe, certains disposent d’un abri, faits de bouts de bois et de bâches! Il est important de rappeler le rôle déterminant des bénévoles de l’associationSecours Catholique, qui n’ont pas ménagé leurs efforts, ces dernières semaines, pour permettre à ces personnes en migration de mettre un toit au-dessus de leurs têtes.
Accès aux soins de santé:
Un infirmier est présent, 2 heures par jour, 5 jours par semaine, au centre Jules Ferry. Pour les consultations médicales ou la délivrance de médicaments, les personnes en migration doivent alors se rendre à la Permanence d’Accès aux Soins de Santé (PASS) située à proximité de l’Hôpital de Calais, soit une longue et éprouvante marche de plus d’une heure. Depuis peu, l’association Médecins du Monde a implanté une clinique mobile au sein de la Jungle, permettant ainsi un accès plus aisé aux soins pour toutes ces personnes. Le fonctionnement de la clinique repose sur l’action conjointe de salariés de l’association mais également de médecins, infirmiers et médiateurs sanitaires bénévoles. Toutefois, le nombre de consultations proposées demeure insuffisant au vu des demandes de soins toujours plus nombreuses.
Le rôle de la PASS n’en demeure pas moins prépondérant.
Accès aux douches :
Ce sont 500 douches, pour 3000 personnes rappelons le, qui sont proposées aux personnes en migration, entre 12 et 15 heures, au centre Jules Ferry. L’accès aux douches est assujetti à la possession d’un ticket, distribué le jour même par le personnel du centre. Ce sont donc quotidiennement plus de 2500 personnes qui ne peuvent pas pratiquer de simples gestes d’hygiène corporelle.
Accès aux toilettes :
Il y avait jusqu’alors deux rangées de toilettes mobiles situées respectivement sur la route des Dunes, route d’accès au centre Jules Ferry, et à l’entrée de la Jungle située sous le pont de l’autoroute. Deux rangées de toilettes mobiles, pour une population toujours estimée à environ 3000 personnes, soit un peu moins d’une trentaine de toilettes!
Cherchez l’erreur…
Aujourd’hui, ce nombre a quelque peu augmenté grâce à l’action généreuse de bénévoles de l’association Solidarités International. Mais, il n’en demeure pas moins insuffisant.
Accès à l’éducation :
De nombreux mineurs constituent une part toujours plus importante de cette population en migration. Qu’en est-il de leur droit à l’éducation? Qu’en est-il de toutes ces personnes qui, en attente d’une réponse à leur demande d’asile, cherchent à s’intégrer au sein de notre société par l’apprentissage de la langue française?
Une école laïque a depuis peu vu le jour au sein de la Jungle, école dont le fonctionnement repose exclusivement sur le bénévolat. Mais, avec une seule salle de classe, le nombre de places reste très insuffisant pour accueillir toutes les personnes en demande.
Isabelle Goy, bénévole à Calais
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