Rachelle, jeune MdM morte trop jeune en RDC

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 Rachelle, salariée sur le projet Jeunes filles vivant à la rue de 2013 à 2014

Je voudrais vous présenter Rachelle Balangazi, dont j’apprends le décès avec une immense tristesse. Nous nous étions rencontrés dans le cadre de la lutte pour l’accès de toutes et tous aux services de prévention, de dépistage, de traitement et de soins du VIH en République Démocratique du Congo, son pays. Une camarade de lutte, une collègue de travail, avec qui une proximité amicale s’était nouée. Elle travaillait pour le Réseau national des organisations à assise communautaire de personnes vivant avec le VIH/sida (RNOAC+). Sans être une “militante sida” à proprement parler, elle avait rejoint le mouvement dans la foulée de ses études universitaire, et y développait une énergie incroyable. Personnalité pétillante et rayonnante, elle était une femme forte, affirmée et combattive. Et tellement drôle ! Militante des droits des femmes et contre les inégalités de genre, bien sûr. Sachant très bien pourquoi elle était là : ‘combattre les injustices’, j’imagine que la formulation lui aurait convenu. C’est une lourde perte pour les forces vives de ce pays.

Je soulève un point banal, j’en suis presque désolé, pourtant il ne doit jamais cesser d’être relevé, pour ne pas devenir banal. Rachelle ne devait pas mourir si jeune, dans la petite trentaine. Mais elle vivait dans un pays où l’espérance de vie à la naissance est de 56 ans. Où une intervention chirurgicale sans risque dans un pays riche entraîne la mort des gens. Déjà, il faut pouvoir accéder à l’étape “intervention chirurgicale” – ce qui suppose certains moyens. Mais ça ne garantit en rien la qualité des soins que l’on recevra, la capacité à gérer les éventuelles complications etc. Ce que traduit cette espérance de vie basse, c’est la normalité de la mort, bien sûr, sa “quotidienneté”, pour reprendre ce néologisme. Pas une semaine sans un décès dans son entourage plus ou moins proche – et “l’entourage congolais moyen” est si large que la proximité est rapidement atteinte. Des personnes de tous les âges, et beaucoup d’enfants. Durant mon séjour en RDC, j’ai été invité à plusieurs mariages, parfois de gens que je ne connaissais pas. Quelques mois après l’un d’entre eux, j’appris que la jeune mariée était morte. Encore une fois, des complications d’un incident de grossesse simple à gérer en milieu favorable, potentiellement mortelle dans un contexte comme celui de la RDC. Tout ceci à Kinshasa, la capitale, et dans des milieux plutôt plus favorisés que la moyenne des Congolais-e-s.

Rachelle est une parmi des dizaines ou centaines de milliers d’entre eux et elles. Et elle est Rachelle, qui me manquera.

François Berdougo

1 COMMENTAIRE

  1. Je suis profondément touché par la mort de Rachel, une femme très courageuse. Rachel est morte si tôt suite a une opération chirurgicale qui a mal tournée a l’hôpital New Medicis.
    La famille a plainte pour homicide involontaire et continue a croire que le Docteur M. est responsable de la mort de Rachel Kipendo. Il est grand temps que la barbarie cesse en RDC ou les femmes meurt tout le jour a cause de manque de professionnalisme des Medecins.

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