Mathieu Quinette et moi-même avons participé à l’assemblée régionale de la délégation Océan Indien du mois de février. Une belle occasion conviviale de faire le point sur nos programmes de l’île de la Réunion. Et de réfléchir aux perspectives futures du projet Mayotte à la lumière du projet associatif et des axes stratégiques du plan d’action.
Initié en 2009, le programme Mayotte a débuté par l’ouverture d’un centre pédiatrique de soins et d’orientation. Rapidement, une unité mobile est venu compléter le dispositif. L’objectif principal était alors de favoriser l’accès aux soins et aux droits des enfants isolés, de parents migrants en situation irrégulière ou non, dans un département « exemplaire du non droit », symbole des dérives et dysfonctionnements majeurs du droit commun.
Notre visite avait pour objectif de réfléchir, avec l’ensemble de l’équipe, aux perspectives et orientations futures du projet, de définir des nouveaux axes de travail, tout en conservant la porte d’entrée initiale de l’accès aux soins pour les mineurs. Comment étendre progressivement notre programme aux adultes en situation d’exclusion, qu’ils soient migrants ou non ? Comment y intégrer la thématique santé-habitat insalubre et l’approche communautaire ?
Autour de la table, Luke, le délégué régional, curieux, naïf, souvent moqueur et plein d’humour ; Delphine, la coordo régionale, concentrée, vive et sensible, à l’affut d’idées nouvelles et originales ; Sarah, l’admin, prend des notes, très présente et studieuse, intervenant rarement, mais toujours à propos; Aurélien, le coordo général fébrile, toujours en mouvement mais attentif, remettant les mots et les idées en perspectives ; Mohamed El-Hadi, le travailleur social, appliqué et précis, pointant avec lucidité et acuité les atteintes aux droits ; Mathieu, le desk, qui essaye de remettre de l’ordre, de fixer un cadre, mais se laisse parfois emporter par cette ambiance improbable et subtile ; Emmanuelle, la RM, au diapason, à la fois détendue et rigoureuse, sereine et sérieuse ; et puis Philippe, le représentant du CA, qui écoute, découvre, interroge et rapidement se prend au jeu…
Cela a duré presque trois jours, trois jours de discussions, d’échanges, de rires, d’utopie et de complicités. Trois jours essentiels pour imaginer le futur de ce programme spécifique et stratégique, unique et pourtant universel pour la défense des droits et de la dignité des migrants et de leurs enfants.
Et toujours ce sentiment à la fois surpris, fier et plaisant de ressentir la force de l’engagement et l’enthousiasme des équipes MdM partout où elles se trouvent.
Dr Philippe de Botton,
Membre du Conseil d’administration