Le vendredi 1er décembre 2023 matin a eu lieu l’inauguration de la place Claude MONCORGÉ, notre ami merveilleux, ancien président de Médecins du monde.
Sa place est située à l’intersection des rues Simart, Marcadet et Clignancourt devant le bar de toutes les rencontres lorsque le siège était là.
Deux survivants (ont-ils dit d’eux-mêmes le sourire aux lèvres) ont pris la parole, le Professeur Marc Gentilini, grand infectiologue et spécialiste des maladies tropicales, 94 ans, toujours aussi impliqué dans la lutte contre le sida, qui a rappelé les 15 années de travail en commun avec Claude au sein de l’Organisation Pan Africaine de Lutte contre le Sida (OPALS). Et Jean-Luc Romero, fondateur d’Elus contre le sida qui, après des décennies de séropositivité, reste le combattant contre toutes les discriminations.
L’émotion nous a tordu les tripes quand Samuel, le fils de Claude et Kathou, a pris la parole, rappelant quel père il avait eu, apprenant ensemble l’Albatros de Baudelaire. La douceur et l’intensité amicale de Kathou soutenaient tous les présents.
Jacky Mamou – qui (je ne l’oublierai jamais) m’avait présenté Claude me disant : vous allez travailler ensemble pour les missions France (bonheur total) – a rappelé la chaleur humaine et la beauté de l’être qui nous manque tant.
Bonheur aussi de retrouver Anttoni Irazusta trésorière et Arnaud Bourdé vice-président, le trio magique avec Claude, qui à une époque avait donné à Médecins du monde un niveau de qualité relationnelle jamais égalée ni avant ni après. Et les fidèles amies MdM, Taklite, Karima, Marielle et tant d’autres.
La nostalgie n’a d’égal que la beauté des souvenirs communs, sans hiérarchie mais avec la même rage de faire avancer l’accès aux droits et aux soins partout.
Je vous ai tant aimés.
Nathalie Simonnot
Pourquoi n’y aurait-il pas (aussi) une place de l’ONG Médecins du Monde et des autres ONG semblables, aux missions convergentes et bénéficiant de la reconnaissance des Instances Internationales? Seraient ainsi honorés non seulement les présidents, mais aussi tous les peu fameux “anonymes” (mot de presse) qui ont oeuvré, oeuvrent et oeuvreront pour ces associations-institutions, et qui sont tout autant partie prenante de la relation humaine que tous les acteurs médiatisés, et surtout font partie de la même chaîne humaine qui partage et fait vivre les valeurs d’humanité auxquelles toutes se réfèrent. En ces temps où il est si difficile de maintenir un discours porteur de sens, n’y aurait-il pas là un acte à haute portée symbolique? Je suis convaincu que cela n’enlèverait rien, et peut-être même au contraire, majorerait, tout en respectant la mémoire mais sans être nécessairement commémoratifs, les hommages rendus à ceux qui sont, un temps, sur le devant de la scène (au demeurant dans le cadre de leur mission, de principe empreinte de l’éthique et de la déontologie médicales quand ils sont médecins). Docteur Alain WENDLING Psychiatre et spécialiste de santé au travail Ancien bénévole de Médecins du Monde- Mission France