Tour en coulisse du salon des solidarités

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Le salon de la solidarité est décrit comme l’événement incontournable du secteur de la solidarité nationale et internationale. Cette année c’est 25 000 visiteurs qui étaient attendus sur 3 jours pour ce RDV humanitaire au parc des expositions – Porte de Versailles.

Tout commence à l’automne dernier lorsque la précédente chargée de communication recrutement reçoit le premier mail d’inscription. Je lance donc la machine en corrigeant le destinataire (notons qu’elle continuera de recevoir des emails à ma place). Inscription confirmée pour un stand de 9m2 et 2 angles ouverts : je bloque les 2,3 et 4 juin.

Ah ! Trop nul ! Ça tombe pendant les JDM ! Je vais encore rater la fête de l’amlat (correction la “world party”).

Les semaines se poursuivent et les circonstances réaménagent le planning en fin d’année : “Suite aux attentats, le salon se tiendra les 19,20 et 21 mai”. Je ne suis pas sûre de saisir le lien de cause à effet mais je constate que le salon de l’immobilier portugais connait le même destin que nous.

L’événement approchant, j’entame les réserves : documents institutionnels, brochures RH, bilans, en bref, l’essentiel, posters, pseudo-goodies prenant la poussière subtilisés par ci par là (chut!), commandes aux services généraux (note pour plus tard : penser au scotch double face pour ne pas le piquer à MSF), tee-shirts MdM. Mon armoire se remplit rapidement.

Je sollicite les bénévoles d’Ile de France pour co-animer le stand avec les collègues RH. Les équipes se forment et sont briefées. Le salon arrive à grand pas. Je communique au siège, aux managers, aux écoles, aux réseaux sociaux, au réseau RH, à droite, à gauche, en haut, en bas… Non pas que je pensais déchaîner les passions, j’ai tout de même eu ces moments de solitude au fin fond du 5ème étage, attendant les messages d’intérêts… J’oublie de me vexer et continue la préparation.

Le service collecte ajoute sa touche: Run for health ! Parfait, ça nous permettra de varier nos discours et en plus c’est sympa.

Ah! Une personne du siège veut une invitation ! Le début de la gloire !

La semaine précédant l’événement, tout est prêt à partir en voiture avec Abou. La déco se veut simple. Puis nous voilà le lundi de la pentecôte, mon téléphone retentit au cœur d’un siège relativement calme. Nous sommes donc à 2 jours du montage de stand. C’est les organisateurs. Ils nous offrent gracieusement un stand de 18m2 au lieu de 9m2 “mais c’est plus grand que mon appart !”. Merci…

“Allo la log ? Vous pouvez me prêter des choses, des trucs, des machins, n’importe quoi pour combler le vide ?” Alex et Freddy sont donc venus me sauver avec leurs idées ce jour-là. Rapidement complétés par Aline et Quentin. Une tente, un sac de couchage, des stéthoscopes “qui marchent pas”, des tensiomètres “qui marchent pas non plus”, une toise (“c’est quoi une toise?”), des kits d’hygiène, une valise à pharmacie, une moustiquaire, un sac ziploc grand format rempli de préservatifs et lubrifiants… Merci !

Voilà le résultat en image, étape par étape:

 

(Merci Amélie pour ton aide incommensurable !)

Ayant lieu une fois tous les 2 ans, on pourrait penser que “rareté” est synonyme de “fréquentation”. Le jeudi est la journée professionnelle. Étonnamment, de nombreux étudiants se promènent dans le dédale du salon. Il était facile d’être perturbé par le stand d’en face : un 36m2 avec ambulance et écran géant diffusant des films en boucle et musique à fond (avec images absolument sordides dont je vous passe les détails). Un concept. Non, non, je ne donnerai aucun nom, vous n’aviez qu’à venir !

La journée du jeudi se révèle calme. Une centaine de personnes viendront à notre rencontre. J’espère que les jours suivants seront un peu plus “funky”.

Vendredi et samedi, journées décrites comme “grand public”, des professionnels se mélangent encore à la foule. Globalement le public est varié, assez jeune, les échanges sont constructifs et intéressants. Alors certes, il faut être prêt à se répéter, à avoir un discours pas trop pessimiste pour les jeunes diplômés ou les chevronnés du privé en cours de reconversion “car maintenant je veux faire un job qui a du sens”. On échange avec quelques perles, des coordinateurs sites expérimentés qui veulent partir dans des contextes anglophones, des logisticiens qui veulent passer à l’étape suivante avec nous, des coordinateurs RH parlant espagnol, anglais, français, des personnes intéressées par le bénévolat en France… Les journées de 9h passent finalement assez vite. Les conférences sont assez calmes hormis celle animée par Bioforce à laquelle MdM participait (of course) aux côtés de Solidarités, ACF, PU, AMI et France Volontaires qui a fait carton plein (dommage que les organisateurs nous aient sucrès 30 minutes sur la planning intial) avec plus de 130 personnes toute ouïe. Le thème portait sur l’engagement humanitaire et ses différents parcours.

Sur le stand c’est plutôt 300 personnes sur ces 2 jours.

Il est vrai que l’événement est très orienté “recrutement” : comment intégrer le secteur de la solidarité internationale, quelles formations s’offrent à nous etc.

Mais au milieu des stands d’écoles et d’ONG connues, il y avait aussi des stands de petites associations, des stands de commerce équitable, des zones axées “web financement”, des prestataires de services en tout genre et même un stand de henné… Ce salon se veut aussi varier pour satisfaire la curiosité de tous.

J’ai rapidement réalisé que la présence d’opérationnels aurait été un vrai plus pour nous aider à répondre au mieux aux questions vraiment techniques (à ajouter aux notes pour la prochaine fois).

On nous avait évoqué un large plan de communication, la présence de nombreux médias, et même la venue du Président de la République ! Finalement François n’a pas pointé le bout de son nez et à part la radio le mouv, nous n’avons pas pu laisser une trace médiatique intemporelle. C’est une opinion assez mitigé que cette première expérience me laisse. Il est indispensable que nous soyons présents sur ce type d’événement mais il est aussi nécessaire que le comité de pilotage du salon se pose de nouvelles questions pour tirer parti au mieux de ces 3 jours. Facile à dire me direz-vous… Et c’est finalement le chiffre de 21 000 visiteurs et non des 25 000 attendus que nous retenons (la précédente édition de 2014 avait attiré 23 000 visiteurs).

Mais quand on voit le prix des places (15 euros à la base) et qu’on entend dire que samedi après-midi les bénévoles du salon distribuaient aux passants des invitations gratuites ramenant ainsi à nos stands des personnes clairement plus intéressés par un porte ordonnance et quelques préservatifs que par nos actions, ça devient un peu la foire au saucisson humanitaire…

Le prochain RDV est à Annemasse, fin novembre, avec MdM Suisse au salon des métiers de l’humanitaire. En parallèle, nous poursuivons bien entendu nos activités de communication auprès des écoles.

J’en profite pour remercier encore chaleureusement les bénévoles Ile-de-France et parrainage qui se sont mobilisés à nos côtés.

Et si vous aussi vous participez à des activités similaires, n’hésitez pas à me le faire savoir 😉

 

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