Frédéric, Céline et Mathilde, comédiens de La Belle Boîte
Les Universités d’Automne ont été ponctuées de deux très belles improvisations, à la fois intelligentes et hilarantes. La perception de MdM par les trois comédiens de La Belle Boîte à l’occasion de ce temps fort passé ensemble a été très instructive.
La Boussole : Comment s’est organisée votre participation aux Universités d’Automne ? Dans quel but avez-vous été contactés ?
Frédéric Le Neillon : MdM nous a proposé de venir apporter un peu de légèreté dans des discussions passionnées autour des débats liés au projet associatif, ce que l’on est venu faire à deux reprises le samedi, en fin de matinée et en fin d’après-midi.
L.B : Comment avez-vous perçu MdM tout au long de cette journée ?
Céline Lemarié : MdM est une association connue qui a une très bonne presse, nous sommes donc venus avec tous nos aprioris positifs. C’est une bande de bavards qui décortiquent les mots ! On sent que le projet associatif est quelque chose de très important, que chaque personne qui était là aujourd’hui avait quelque chose à défendre et à transmettre, à partager.
Mathilde Banderly : Nous on a beaucoup ri sur le temps passé, les débats, sur le sens des mots, mais pour avoir été chacun dans un atelier, on a pu voir que ces débats sur les mots avaient du sens, c’était très constructif. A l’issu des ateliers, on a remarqué qu’il y avait une très bonne écoute et une vraie bienveillance entre les personnes. C’était plutôt agréable.
L.B: Les ateliers ont-ils été constructifs ?
M.B : Le travail en atelier a été vraiment constructif. Mais, après, la restitution était longue, on perdait du temps et on s’éloignait de l’essentiel.
F.L : Je suis d’accord avec Mathilde. Les ateliers ont été très constructifs : le niveau de maturité des participants en échanges associatifs était élevé. J’ai apprécié toutes les techniques pour échanger avec qualité, pour ne pas détruire l’idée de l’autre, pour essayer de la mettre en avant et d’y apporter quelque chose.
Avec un œil d’improvisateur, deux remarques me viennent : il faudrait davantage cadrer l’exercice de synthèse, avec des petits outils, de manière à ce que le public reste accroché. Là, c’était trop dur pour tout le monde. Être synthétique aide les gens à ne pas perdre d’énergie. Étant donné que les gens sont très attachés au projet, en termes d’énergie, les gens vont être cuits, alors que ce n’est pas fini.
Deuxième point : toutes ces réunions, ces échanges, ont de la valeur si on engage quelque chose derrière, sur la durée. On peut avoir de belles idées aujourd’hui mais ce qui compte reste la transformation de ces idées. Le temps d’échange est un investissement.
L.B : Des remarques sur votre vision de MdM ? Des choses marquantes ?
F.L : On reste sur la vision de MdM, que l’on s’était faite avant de venir : des gens impliqués, dévoués, à l’écoute, généreux, qui s’exprime dans le respect de l’autre, qui prennent en compte toutes les parties prenantes, à tel point qu’on arrive à essayer d’englober le maximum de monde.
C.L : Sans oublier les actions politiques.
F.L : Nous, c’est en préparant l’atelier qu’on a appris le plus de choses. L’histoire de la séparation MSF-MdM par exemple, que nous n’avions pas en tête. Nous avons découvert que MdM était né de personnes qui ont pris une autre voie par volonté de témoigner.
M.B : Moi, ce qui m’a amusée aussi, sur le côté anecdotique, c’est le parcours des personnes au sein des ONG. Toute cette implication de longue date, les croisements, les regards de personnes qui étaient parties de MdM pour y revenir.
C.L : La mobilité… On parle à quelqu’un qui demain repart à Abidjan.
L.B : Est-ce que quelque chose a changé donc, à l’issue de cette journée sur votre vision de MdM ?
C.L : On sait maintenant qu’ils témoignent beaucoup. Mais sur la vision globale, pas de gros changements, elle était et reste positif.
M.B : Oui parce qu’on les voit beaucoup sur Nantes, ils y sont très présents. On voit le logo..
F.L : Quand j’entendrai parler de MdM ce sont des femmes et des hommes qui me viendront à l’esprit. Cela va donc donner une couleur très humaine à cette association, et à mon avis, ce n’est pas un hasard : quand on voit le positionnement de Thierry, qui est président… quelle humilité dans le rôle de président.
M.B : J’ai trouvé intéressantes les interventions de ce matin : des personnes extérieures conviées à l’élaboration du travail sur le projet associatif (RESF, HI..). Et oui, effectivement, on retiendra aussi les échanges individuels avec les personnes qui nous ont parlé de leur travail au quotidien…
L.B : Si vous deviez mettre votre grain de sel dans le projet associatif…
M.B : Osez dire nous ! Les gens n’osent pas. J’ai trouvé le débat sur le sujet hyper surprenant. Lors d’un projet associatif, il faut assumer qui on est. Il n’y a pas de fausse humilité à avoir…
C.L : Et éclaircir l’idée de réseau ! J’étais dans le groupe réseau et personne n’était capable de le définir, ils n’en ont même pas parlé lors de la restitution…
M.B : Félicitations. Il y a des personnes très admirables, c’est assez marquant.
F.L : En tant qu’improvisateur, on est des éponges, on repart tout le temps avec un petit quelque chose des gens. Aujourd’hui nous allons repartir avec plein de bonnes choses : on voit des gens qui dégagent une forme de sagesse, alors qu’ils sont assez jeunes, par la « tranquillité » avec laquelle ils développent leur idée qui peut aller à contrecourant de celles des autres.
Concernant le projet, assez scolairement, j’aurais aimé que l’on se demande qui le lira pour savoir s’il est intelligible par tout le monde et par qui. Il gagnerait sans doute à être plus simple, à l’image de ce qu’est MdM. Ce sera compliqué parce que pour le coup il faudra choisir les bons termes.
