On ne badine pas avec la sécurité

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Depuis quelques années, la situation internationale change et est génératrice de tensions et de violences nouvelles. Les idées modérées trouvent de moins en moins leur place et l’espace humanitaire se réduit. Le grand principe de « on ne tire pas sur une ambulance », loin d’être respecté par tous, n’est pas une garantie de sécurité, et notre mission d’assistance ne protège ni notre personnel ni nos partenaires sur le terrain. À cela s’ajoute une criminalité endémique dans des zones de pauvreté grandissante dans des régimes instables.

 

Pour continuer à mettre en œuvre nos programmes dans des contextes difficiles et offrir de bonnes conditions de travail à l’ensemble du personnel, il est important d’analyser correctement les risques auxquels MdM fait face afin de les gérer au mieux.

 

Et, dans ce cadre, la formation du personnel est essentielle.

La deuxième édition de la formation Sécurité s’est donc tenue en mai 2014, dans la foulée des Journées des missions. Cette formation à destination des coordinateurs généraux a pour objectif de rendre les participants capables d’identifier les risques sécuritaires sur leur mission, de mettre en place des mesures appropriées, réaliser des documents et les diffuser en utilisant les outils MdM.

 

Deux sessions (une en anglais et une en français) ont eu lieu, les 15-16 et 26-27 mai dernier. Vingt-trois participants de diverses nationalités (italienne, malgache, palestinienne, turque, canadienne, française, roumaine, ivoirienne, bulgare…) et basés dans des pays de tous les continents (Centrafrique, Tchad, Russie, Pakistan, Pérou, Philippines, Turquie, Mali, Liban, Kenya…) se sont retrouvés pendant deux jours au siège pour voir, ou revoir, entre autres, la méthodologie d’analyse des risques, les outils MdM, les principales mesures de réduction des risques et échanger sur leurs expériences.

 

Des discussions animées ont eu lieu autour de la notion d’« acceptation » au cœur de notre stratégie de gestion de la sécurité. La stratégie d’acceptation consiste à réduire ou supprimer les menaces en renforçant l’acceptation (consentement politique et social) de la présence d’une organisation dans un contexte particulier.
Sommes-nous « acceptés » sur nos terrains d’intervention ou sommes-nous seulement tolérés ? Comment ne pas juste présumer que nous sommes acceptés et comment pouvons-nous mesurer cette « acceptation » ? Quels sont les outils et les ressources nécessaires pour l’obtenir et la maintenir ? La présence de la coordinatrice générale Guyane basée à Cayenne a permis de donner un éclairage sur la façon dont les missions France abordent cette question et développent des outils permettant de mesurer l’« adhésion » à leur contexte.

 

L’autre sujet de débat a été la question du respect de la vie privée en mission. Qu’il soit expatrié dans un pays autre que le sien ou délocalisé dans une région autre que la sienne, l’employé MdM est sous la responsabilité de l’organisation 24h/24. Contrairement à ses collègues « locaux », il sera soumis à des règles qu’il peut percevoir comme empiétant sur sa vie privée. Les coordinateurs généraux, responsables de leur sécurité, ont échangé sur les différentes manières de mettre en place des mesures acceptées et acceptables par tous.

 

Une session spéciale sur la sécurité des bâtiments et des déplacements a été animée par Fabio, du département logistique. Fabio, grâce à ses années d’expérience terrain, a pu partager des anecdotes heureuses, ou malheureuses, et, par-là, transmettre des messages essentiels à une assemblée suspendue à ses lèvres.

 

La session en anglais s’est conclue sur une présentation de Salah Daraghmeh, actuel coordinateur général en Jordanie. Salah est venu raconter la gestion du kidnapping de deux personnels nationaux alors qu’il en était coordinateur général. Cette session a permis d’introduire les principes de la gestion d’une crise sur le terrain et à d’autres participants de partager des expériences similaires. Elle a été l’occasion également de présenter la cellule de crise du siège, répondant ainsi aux multiples interrogations de début de session « que faire en cas d’incident sur nos missions ? »

 

Quarante-neuf personnes en poste sur le terrain sont maintenant formées. Rendez-vous l’année prochaine, mêmes dates, pour la troisième édition, revue et augmentée !

 

Emmanuelle Strub, référente sécurité 

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