Médecins du Monde et ses permanences téléphoniques pendant les JO

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À l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, l’ONG Médecins du monde a choisi de fermer sa permanence médico-sociale située à proximité du Stade de France. L’important dispositif policier aux alentours faisait courir trop de risques à leurs patients en situation irrégulière. Pour maintenir l’offre de soin et d’accompagnement, les équipes ont mis sur pied des sessions de rappels téléphoniques qui dureront tout l’été.

RFI, Reportage France : Médecins du monde et ses permanences téléphoniques pendant les JO
par Amélie Beaucourt, lundi 19 août 2024

 

D’habitude, ils se présentent en chair et en os au rez-de-chaussée de cet immeuble de Saint-Denis, au nord de Paris.

Mais cet été, chaque mercredi, c’est au téléphone que Colette Amato, travailleuse sociale, prend soin des patients les plus vulnérables.

« Il s’agit d’une femme qui est née en 1996 et qui vient de Maurice. Là, on se rend compte que la dame est enceinte de deux mois. Comme c’est une femme enceinte précaire, on n’est pas à l’abri qu’elle ait eu un souci ou qu’elle ait besoin de soins particuliers », explique-t-elle.

Dans ses locaux de Médecins du monde, 99% des personnes accueillies sont en situation irrégulière sur le territoire.

Un risque de contrôle

Mais à deux pas du Stade de France, en pleine période JO, croiser un agent des forces de l’ordre aux alentours, c’est risquer un contrôle, un séjour en rétention administrative ou une expulsion. Et ça, pour Guillaume Bellon, coordinateur du Caso, le Centre d’accueil, de soins et d’orientation, c’est hors de question.

« C’est arrivé dès le printemps. Des personnes qui au sortir du train – à la gare du Nord notamment – se sont vues contrôlées. Les personnes s’étaient acquittées de leur titre de transport, donc pensaient avoir pu échapper au contrôle que les sans-papiers connaissent bien. Et cette personne qui cherchait à nous rejoindre s’est vue notifier une OQTF (une obligation de quitter le territoire français), témoigne Guillaume Bellon. Pour certaines personnes qui souffrent notamment de rage de dents, d’inflammations, on va leur expliquer que rien ne pourra être fait dans nos locaux et qu’il faut se déplacer au centre de Paris ou aller à l’autre bout du département. Et on a eu à plusieurs reprises la réponse : “Je préfère continuer à prendre des anti-inflammatoires que de m’exposer à un risque de contrôle.” »

En plus des sessions de rappel patient, l’ONG a ouvert temporairement de nouvelles permanences dans les villes voisines de Pantin et Bobigny, loin de la fête olympique.

 

 

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