A l’occasion d’un stage d’étude effectué à Montréal, j’ai eu le plaisir de découvrir la délégation de Médecins du Monde au Canada. Je les ai contactés dès mon arrivée pour participer à leurs missions. Ils m’ont envoyé de la documentation et m’ont dit qu’une réunion d’information aura lieu prochainement… C’est donc 4 mois plus tard que je me rends à cette réunion. Ma curiosité était piquée par cette attente et j’ai regretté de ne pas pouvoir participer car je rentrais en France un mois plus tard. Je vous donne ici mon aperçu sur une organisation en pleine évolution.
En arrivant dans la salle de la réunion, je suis un peu en avance, on me tend une pochette avec des documents : un code éthique, un guide des bénévoles et des feuilles volantes sur le droit à la santé au Canada (documentation disponible à la bibliothèque de notre délégation). Je feuillette en attendant. Voici un petit récapitulatif :
Médecins du Monde Canada fête cette année ses 20 ans. Fondée en 1996 d’abord comme un bureau permettant de faciliter l’action à Haïti. C’est en 1999 que Médecins du Monde reconnait l’autonomie de MdM Canada. C’est l’année de lancement du projet Montréal, l’action nationale au Canada, et de plusieurs projets internationaux (Haïti, Mali, Afghanistan). En 2006, la délégation change de stratégie et lance ses projets internationaux vers des zones géographiques plus proches (Colombie, Nicaragua…) et renforce l’action nationale (même si la seule antenne est à Montréal). Aujourd’hui pour les 20 ans, le projet Montréal entreprend un tournant. Le siège déménage, quitte ses locaux du centre ville pour un plus vaste espace pouvant accueillir une nouvelle clinique, comme notre CASO.
La salle est maintenant pleine, presque une centaine de personnes, tout âge, tout horizon, nouveaux, étudiants, médecins, pharmaciens, infirmiers. Les trois intervenants commencent et racontent ce qu’est le projet Montréal. La population visée sont les marginalisés du système de santé, les itinérants (qualifiant joliment les SDFs) les travailleurs et travailleuses du sexe, les utilisateurs de drogues et les autochtones (ou natifs américains). L’accent est mis sur l’accompagnement des femmes enceintes sans couverture maladie. Le siège comprend une vingtaine de salariés et un effectif toujours croissant de bénévoles dont l’encadrement me semble plus strict. En fin de compte, je réalise que Médecins du Monde semble conserver son caractère au-delà des frontières. Je retrouve le même discours. Les motivations, les actions sont sensiblement les mêmes. Les spécificités entre les délégations s’adaptent aux caractéristiques du pays et viennent toujours se placer là où l’Etat ne peut agir.
J’avais le sentiment d’assister à un petit bout d’histoire de Médecins du Monde. Cet anniversaire semblait traduire un pas en avant pour l’accès aux soins au Canada. J’étais heureux de voir que la marche de Médecins du Monde n’oublie personne derrière elle.
Sébastien Kirchherr