La Grèce face à une crise sanitaire sans précédent

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Des patients attendent des médicaments devant la pharmacie MdM à Athènes 

(c) Alessandro Grassani

 

Dimanche 25 janvier se sont déroulées les élections législatives en Grèce. La nouvelle majorité de gauche a du pain sur la planche. A cause des plans d’austérité, le pays connaît une crise sanitaire tragique.

 

En Grèce, les mesures draconiennes et les coupes dans le budget de la santé ont eu des conséquentes immédiates sur la vie des gens. Les hôpitaux ne peuvent plus acheter de médicaments (insuline, anticancéreux) ou de matériel médical (pansements, compresses) et font appel aux dons. Un forfait hospitalier de 5 euros a été mis en place pour les consultations médicales, et tous les examens complémentaires (biologie, radiologie) sont payants. Pour la part qui est encore prise en charge, les délais de remboursement peuvent atteindre un an. Comment alors se soigner lorsqu’on est retraité, avec une pension moyenne de 350 euros ?

 

« Le système de santé grec avait des failles, aujourd’hui la situation est inimaginable», témoigne Nathalie Simonnot, responsable du réseau international de Médecins du monde.

 

La Grèce a été l’un des premiers pays touchés par la crise. Le 23 avril 2010, elle demande de l’aide à l’Union européenne et au Fmi. Elle obtient, le 2 mai, 110 milliards d’euros sur trois ans, mais en contrepartie, elle doit accepter un vaste plan d’ajustement structurel, qui s’accompagne de coupes dans toutes les dépenses publiques. Le budget de la santé est diminué de 40 %, 2 000 lits sont supprimés dans les hôpitaux publics, un système de ticket modérateur est institué. En 2011, les retraites supérieures à 1 200 euros sont réduites de 20 %, la taxe sur le fioul augmente, la Tva passe de 13 à 23 %, des milliers de postes de fonctionnaires sont supprimés, les salaires de ceux qui restent sont diminués de 20 %.

 

Pour les chômeurs, la situation est intenable. L’allocation de 400 euros, la même pour tous, est supprimée au bout d’un an. Et depuis 2011 et la signature d’une nouvelle aide des institutions internationales, les Grecs en fin de droits doivent désormais assumer eux-mêmes leurs dépenses de santé. Près de la moitié des 1,2 million de chômeurs de longue durée sont sans assurance santé. « Pour les plus précaires, il n’est plus question d’austérité, mais de survie. Les Grecs ont peur d’aller à l’hôpital, car ils ne savent pas s’ils vont être soignés, ni avec quoi ? Ni combien cela va leur coûter… », déplore Nathalie Simonnot.

 

Cet article est disponible en entier sur le site viva.presse.fr

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