Photo issue du webdocumentaire Les voyageurs
John W., Nigérian
Je suis un leader, je suis quelqu’un de plutôt psychologue : je suis entraîneur de football. Je suis d’ailleurs venu en Turquie pour exercer ce métier, et je pensais que ce serait possible. J’avais déjà fait quelques années d’apprentissage au Nigeria pour cela. Je suis venu ici pour poursuivre la formation, mais ça a été une grande déception. J’ai entraîné bénévolement une équipe de foot dans le quartier de Beşiktaş, mais ils ne m’ont jamais payé, ni recruté, alors que j’ai besoin d’argent.
Ici, c’est extrêmement difficile. Si tu n’as pas d’argent, tu ne peux pas manger. Je n’envoie pas beaucoup d’argent à ma famille – j’ai deux enfants. Je continue pourtant à avoir la foi, à prier.
En ce moment, j’entraîne bénévolement une équipe de joueurs turcs, sur un terrain prêté par la mairie – j’ai même une casquette à l’effigie de la mairie. Je ne suis pas payé, mais j’aime ce métier.
Je ne raconte pas à ma famille combien c’est difficile. Au contraire, je cherche à les encourager.Quand j’ai mes enfants au téléphone, je leur chante des chansons.
Je partage ma chambre avec des musulmans. Les différences religieuses ne me posent pas de problèmes. Par ailleurs, je rencontre beaucoup de personnes très déprimées.