Aurélie Denoual, « intervenante santé », est salariée pour MdM sur la mission de Calais depuis 3 mois, mission intégrée dans la Mission Nord Pas-de-Calais « migrants-littoral » qui regroupe Dunkerque et Calais. Elle nous a rendu visite à Lyon au mois de juin, l’occasion pour nous de faire le point sur la réalité calaisienne et la spécificité de son poste.
Là bas puis ici…
Aurélie a une formation d’infirmière, elle a travaillé au Cameroun pendant 1 8 mois en tant que volontaire de la Délégation Catholique pour la Coopération. De retour en France, c’est ce type de poste qu’elle cherchait quand Médecins du Monde l’a contactée.
Le poste d’intervenante santé consiste en l’évaluation des besoins en santé de la population, des réponses qui existent déjà, et dans l’analyse des dysfonctionnements des dispositifs existants : c’est un diagnostic de la situation.
Son rôle est aussi d’assurer la formation et le suivi des bénévoles, ce qui est particulièrement difficile à Calais car les bénévoles ne sont généralement pas des résidents – même s’ils sont de plus en plus nombreux – et sont là pour des missions courtes : les équipes fixes forment en continu des bénévoles qui tournent.
Aurélie est aussi chargée de la création d’outils pour les bénévoles, pour qu’ils puissent assurer leursmission de prévention, médiation, recueil de données…
Enfin, elle est chargée du partenariat avec les autres acteurs de santé dans le Calaisis. Aurélie s’occupe ainsi aujourd’hui de développer le réseau de Médecins du Monde à Calais.
Assurer une continuité dans l’action de MdM est très complexe car le contexte est changeant, entre expulsions et migrations en Angleterre, ce qui oblige à s’adapter au terrain et à en changer parfois. L’inconnu est une donnée permanente de la mission, ce qui la rend passionnante et épuisante à la fois.
Le fait que les bénévoles changent sans cesse complique le fonctionnement à long terme, car les bénévoles une fois formés doivent repartir. Les équipes étant en changement continu, elles ne peuvent pas tourner de manière totalement autonome. Mais des bénévoles locaux commencent à arriver, et permettront aux équipes d’être plus stables à l’avenir.
Un « là bas » qui nous rattrape…
Pour Aurélie, la situation, à Calais est choquante. Elle a connu des populations en grande précarité en Afrique, mais demeure choquée que les mêmes situations puissent se reproduire sur le sol français avec les moyens que nous avons et le droit qui devrait être appliqué.
Article publié dans le RABAN, publication interne de la délégation Rhône-Alpes Auvergne