Il n’aura fallu que quelques mois pour qu’une poignée de salariés du siège de MdM créent une AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne). Pour vérifier que le projet intéresse au-delà de cette première poignée. Étudier le cadre légal de l’activité. Rencontrer le réseau AMAP d’Île-de-France. Chercher un paysan qui réponde aux objectifs et valeurs du projet. Rassembler une communauté d’amapien-ne-s. Obtenir l’appui de la direction pour que les livraisons puissent se faire au siège. Choisir un nom. S’enregistrer comme association…
Cinq petits mois et c’est une affaire qui roule.
Aujourd’hui, 20 personnes remplissent leur panier lors de la distribution hebdomadaire du mercredi (18 h-19 h sur le quai de livraison du siège). La plupart des services sont représentés, les motivations se croisent.
Lui croit farouchement à la nécessité d’inventer des alternatives aux circuits de la grande distribution.
Elle veut poser sa pierre à l’édifice : « Un jour, il y aura un système économique nouveau, plus respectueux des hommes et de la planète. »
Eux veulent des produits frais à portée de main sans courir les marchés le samedi matin.
D’autres veillent à leur santé et renoncent enfin à des années de repas vite déballés, vite réchauffés, vite avalés.
Il y a celui qui prend d’autant plus de plaisir à mitonner ses petits plats.
Et celle qui ne quitte plus le site marmiton.org. Bien obligée ! C’est la première fois qu’elle cuisine !
Tous avouent ne pas connaître tout ce qu’il y a dans le panier. Tous reconnaissent que ça change un peu la vie car ça bouscule les habitudes !
En face, c’est Boris Canal. Lui aussi a changé sa vie et bousculé ses habitudes. Il a d’abord fondé sa petite entreprise de coursiers à vélo. Une bonne idée pour lier le plaisir du vélo à une activité professionnelle. Mais finalement, trop d’urgence, trop de risques sur les routes, trop de pollution dans les poumons, trop peu de sens à livrer des plis pour des grosses entreprises de l’industrie du luxe… Changement de cap : il suit une des deux seules formations en France pour un brevet de responsable d’exploitation agricole au centre de formation professionnelle et de promotion agricole de Brie-Comte-Robert. Et depuis le diplôme, il s’installe provisoirement « en couveuse » dans une ferme de Seine-et-Marne.
« En couveuse » ne veut pas dire « amateur » : c ‘est juste une étape pendant laquelle un agriculteur peut se lancer (avec l’appui de l’association Les Champs des Possibles), sans la lourdeur des achats de terre et de matériel, tout en s’investissant pleinement dans une production dont il a la maîtrise et la responsabilité.
Maieule Nouvellet, lors de la première distribution, le 23 Avril 2014
Ceux-là étaient faits pour s’entendre. La rencontre a été possible grâce au Réseau AMAP Ile de France et à l’association Champs des Possibles, qui ont servi d’intermédiaires entre l’équipe affamée de bio et Boris. Soutenir un jeune agriculteur qui se lance et lui permettre peut-être d’aller au bout de sa démarche et de s’installer bientôt sur son propre terrain : voilà une motivation supplémentaire qui donnait encore un peu plus de goût à ce projet qui ne manquait déjà pas de saveur.
Ensemble, ils ont choisi le nom : « Amap du Chou Raver », parce que le chourave en a laissé perplexe plus d’un… Vous saviez que ça peut se manger cru ou cuit ? Vous saviez qu’il peut être vert ou violet ?
« Raver », parce que sa forme est bien un peu psychédélique, non ? « Raver » aussi pour le clin d’œil à MdM. Ce projet est un peu un programme de Réduction des Risques… liés à la malbouffe, à la production intensive, à l’économie sauvage, etc. Vous pouvez préférer le prononcer « chou rêveur ». Il faut bien être un doux rêveur pour tenter de changer le monde…
Les distributions sont presque déjà rôdées : moments conviviaux de rencontre, d’échanges de recettes, de découvertes de nouveaux légumes et de discussions avec Boris.
L’équipe s’est organisée. Depuis la 1re assemblée générale du 14 mai, quelques tâches sont réparties au sein d’un collège solidaire (plutôt qu’un conseil d’administration). Johann et Maieule pour la coordination, la recherche de nouveaux adhérents, le lien avec Boris. Bertrand à la trésorerie et la communication, avec Élodie et Hélène. Elles assurent aussi l’organisation des distributions…. Et enfin, Solenn et Niklas, en tant que chargés d’animation, vont concocter des activités pour les adhérents (sorties à la ferme, soirées débats, échanges, visites, etc.)
Amitiés de toute l’équipe du Chou Raver. Hélène / AMAPComm