Filmspotting #hiver2016

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Pour élargir le champ du partage d’expériences à MdM, quelques cinéphiles (voire plutôt cinévores) ont souhaité partager leurs débats, coups de cœur et coups de gueules cinématographiques. L’antenne est ouverte à tous, partout dans le monde, pour cette rubrique que l’on voudrait mensuelle ! 

 

Les films à voir

LES COWBOYS

Un film de Thomas Bidegain

SPOTLIGHT

Un film de Tom McCarthy

L’ÉTREINTE DU SERPENT

Un film de Ciro Guerra

cowboys
cowboys
cowboys
spotlight
spotlight
spotlight
l'étreinte du serpent
l'étreinte du serpent
l

Kelly, 16 ans, quitte brutalement sa famille pour s’enfuir avec un homme au Yemen. Son père, puis son frère, partent à sa recherche, à travers l’Europe et le Moyen Orient, pendant des années  (choix de Laurent)

 

Début des années 2000, l’enquête du Boston Globe pour dénoncer les crimes pédophiles des prêtres catholiques de Boston 
(choix de Laurent)

 Dans la jungle colombienne, deux explorateurs rencontrent le même chaman d’Amazonie, à quelques dizaines d’années d’écart (choix de Laurent)

AU-DELÀ DES MONTAGNES

Un film de Zhang-ke Jia

MIA MADRE

Un film de Nanni Moretti

BACK HOME

Un film de Joachim Trier

au dela des montagnes
au dela des montagnes
au dela des montagnes
mia madre
mia madre
mia madre
back home
back home
back home

1999, 2014, 2025, trois épisodes autour d’une femme chinoise, convoitée par deux hommes puis restée seule, loin de son fils, qui ira vivre en Australie (choix de Marie, Niklas et Laurent)

Une réalisatrice face à la maladie de sa mère alors qu’elle tourne un film au tournage compliqué (choix de Marie et Niklas)

Un homme et ses deux fils vivent dans le souvenir de la mère, photographe de guerre, morte trois ans avant accidentellement (choix de Marie)

 

Le débat

Laurent Bacos, Marie Lussier et Niklas Luhmann lancent un débat autour du film Carol 
de Todd Haynes avec Cate Blanchett, Rooney Mara, Kyle Chandler
 

carol
carol
carol

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Il faut laisser à l’entrée toute réticence à voir un vrai mélo (avec ce qu’il y a de pas toujours crédible) et un environnement très 50’s dans les couleurs, les costumes, les décors. Plus typé encore qu’un « Mad Men » ou des toiles de Hooper. Si on accepte ces préalables, ce film est, effectivement, une merveille. Contrairement à ce qui a pu s’écrire, ce n’est pas un film froid, mais au contraire débordant d’émotion, certes contenue vu le contexte et le sujet –  deux femmes, deux âges différents, deux classes différentes… – mais qui rend cette passion encore plus touchante. Surtout du côté de Thérèse dont la personnalité se révèle complètement aux cotés de Carol. Le contexte de l’époque, puritaine, dans un milieu aisé de Carol, n’est heureusement pas le sujet du film,  cela ne prend pas trop de place et laisse la bonne part à l’histoire des deux femmes. Des caractères forts, avec deux grandes actrices. Blanchette décidément très inspirante après « Blue Jasmine » de Woody Allen. Et la belle, très belle Rooney Mara, qui aurait pu être bouffée par son rôle et son allure dans « Millenium » et se révèle comme une quasi icone de l’époque, bonne actrice et « visage » digne d’une Winona Ryder ou Kate Moss des années 90. Tood Haynes creuse le sillon du mélo dans les 50’s depuis un certain temps, cette fois ci c’est une grande réussite.


LAURENT BACOS

∗∗∗

L’année 2016 commence bien ! Comme les perles d’un collier se déploient,  ce film  est marqué par un scénario extrêmement bien écrit et une mise en scène douce et lucide avec des moments magiques. Le film raconte bien plus qu’un amour entre deux femmes dans les Etats-unis des années 50. On s’y perd avec Cate Blanchett et la très belle Rooney Mara, à tel point qu’on se dit qu’on ne pouvait ne pas les départager pour le prix d’interprétation féminine a Cannes en 2015. Magique et déjà un des grands films américains 2016.

NIKLAS LUHMANN

Il est difficile de « laisser à l’entrée toute réticence à voir un vrai mélo » tant celui-ci est ultra référencé, ce NewYork mélancolique mille fois représenté. Pour autant, Todd Haynes ne tombe pas dans l’écueil d’un récit stéréotypé de ce couple homosexuel féminin des années 50. Blanchett et Mara y sont extraordinaires et une double palme aurait eu tout son sens. Néanmoins il en ressort un film assez artificiel, aseptisé, d’une froideur semblable au rôle de Blanchett, sans sentiment, ni chair ni désir, qui empêche de rentrer dans leur amour et de ressentir leur fougue. On y vit plutôt un doux ennui, notamment du fait du puritanisme du film. Même si l’histoire se déroule dans les 50′, on n’est pas obligés, en 2015, de faire un film comme si on était dans les années 50.

MARIE LUSSIER

 

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