Filmspotting #été2015

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Pour élargir le champ du partage d’expériences à MdM, quelques cinéphiles (voire plutôt cinévores) ont souhaité partager leurs débats, coups de cœur et coups de gueules cinématographiques. L’antenne est ouverte à tous, partout dans le monde, pour cette rubrique que l’on espère mensuelle ! 

 

Les films à voir

SUMMER

Un film de Alanté Kavaïté

LA BELLE SAISON

Un film de Catherine Corsini

COMME UN AVION

Un film de Bruno Podalydes

Summer
Summer
Summer
la-belle-saison
la-belle-saison
la-belle-saison
comme-un-avion
comme-un-avion
comme-un-avion
Deux jeunes filles qui se font des bisous en eté en Lituanie (choix de Laurent et Marie)  Deux femmes qui se font des bisous à Paris et la campagne au
début des années 70
(choix de Laurent)
 Un gars qui se prend de
passion pour le kayak,chez lui, puis sur une rivière vers la mer
(choix de Laurent)
 

CEMETERY OF SPLENDOUR

Un film de Apichatpong Weerasethakul

MUCH LOVED

Un film de Nabil Ayouch

LES 1001 NUITS. LE DESOLE

Un film de Miguel Gomes

cemetery-of-splendour
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Much-Loved-Affiche-120x160-HD
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1001 nuits
1001 nuits
1001 nuits
Des soldats font mystérieusement dodo dans un hôpital de Thaïlande 
(choix de Niklas et Marie)
 Quatre filles se prostituent à Marrakech, leurs souffrances et leurs fiertés 
(choix de Niklas)
 Une trilogie sur le Portugal en crise, avec Schéhérazade en guest star
(choix de Marie)

 

Le débat

Laurent Bacos, Marie Lussier et Niklas Luhmann lancent un débat autour du film Dheepan de Jacques Audiard, Palme d’Or au Festival de Cannes et actuellement à l’affiche. 

 ATTENTION : La chronique de Niklas révèle la fin du film !

Dheepan
Dheepan
Dheepan

∗∗∗
Une Palme d’Or assez curieuse dans sa progression qui a tendance à décliner progressivement. Un épilogue plus à côté de la plaque que décalé, une fin en forme de « revenge movie » qui donne l’impression qu’Audiard s’est fait plaisir quitte à dénaturer le reste. La violence dans la banlieue un peu prévisible mais elle sert surtout de révélateur aux traumatismes  d’ex combattant de Dheepan. Audiard a vraiment pris des risques de sortir de ses codes habituels, film plutôt sobre en réalisation,. Excellent scénario reposant sur une fausse famille fuyant le Sri Lanka, qui vit dans la dissimulation, le chacun pour soi, en apparence. Il voulait donner une histoire à ces « réfugiés » qu’on voit vendre des gadgets dans les rues. C’est réussi, il donne corps à ces histoires  d’anonymes. Audiard est  un des seuls réalisateurs francais avec Olivier Assayas à rendre compte du monde d’aujourd’hui, mettant en perspective la France, réelle ou fantasmée,  et d’autres vies, d’autres cultures.


LAURENT BACOS


Une palme d’Or “curieuse”? Non, une palme d’or scandaleuse. Une palme d’or qui encense une vision cousue de clichés. Audiard revendique une utilisation neutre de la banlieue comme décor, pour son esthétisme, il aurait tout aussi bien pu tourner dans un champs de coquelicots. Mais non, pas de coquelicot, il fait le choix du réalisme, et pourtant son sujet est détaché de toute réalité. Ce n’est pourtant pas sujet neutre, c’est éminemment politique, ce dont est totalement dépourvu le film. Delorme a trouvé la formule: “Dheepan est le parfait résultat, conscient ou non, de la « BFMisation » des cerveaux”. Guets sur les toits, guerre de gangs, absence de police tout y est dans cette no-go-zone factice et fantasmée. Une “histoire d’amour” déclare Audiard? Elle aussi, factice et impalpable.  Seule la relation entre et Yalini et Brahim (Vincent Rottiers, comme toujours remarquable) offre un semblant d’émotion et profondeur. Audiard fait des films à palme, il a réussi en proposant une vision sexiste, animale et fataliste d’un homme enfermé dans son passé, ses instincts, tigre un jour, tigre toujours.


MARIE LUSSIER

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Tout ça commence bien. Audiard déploie un sujet formidable avec une photographie magnifique et un super casting. On dirait presque que c’est plus fin et complexe que dans ‘Un prophète’. Jusqu’au moment ou ça tourne dans un film de genre bête et idiot. Et à la fin, le mec tire sur tout et la femme lui sauve la vie. Mais les frères Cohen ont-ils fumé la moquette? Non ce n’est pas un bon film sur l’amour, ni un bon film sur le trauma, ni un bon film sur la migration et surtout pas un bon film sur la banlieue. C’est un film efficace – ‘entertainement’  sans poésie. Il n’y a rien de magique, rien de surprenant. Et, en plus, quelque chose de dangereux en montrant la banlieue française toujours et toujours de cette façon totalement simpliste.


NIKLAS LUHMANN

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