Il y a quelques jours, la délégation Rhône-Alpes accueillait dans ses locaux de Lyon deux formations d’équipes de street fundraising : une mission fixe, qui alterne entre la gare de la Part-Dieu et la rue de la République, et une mission itinérante qui parcourt la région pendant un mois de Lyon à Gap.
Marie Pierson, en charge de la collecte de fonds au siège, est venue assister à la formation de la mission itinérante. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur cette pratique, adoptée par Médecins du Monde en 2004.
Comme le rappelle Marie, c’est « le média de collecte le plus rentable » : en 2013, la collecte de rue a rapporté 14 millions d’euros sur 34 millions collectés auprès du grand public. Ce sont également environ 20 000 nouveaux donateurs qui rejoignent Médecins du Monde par ce biais chaque année, ce qui permet à la trésorerie de se projeter sur le long terme. Enfin, ce procédé de collecte constitue « une vraie vitrine de l’association auprès du grand public ». Ce que confirment Alexandre, responsable d’équipe pour ONG Conseil France, un des deux prestataires auxquels fait appel MdM ; et son équipe de dix fundraisers.
Rencontrés après une semaine de terrain, ils sont déterminés à continuer de battre le pavé tout l’été à la recherche de nouveaux donateurs.
Quand vous dites « Médecins du Monde », qu’est-ce qu’il ressort ?
Souvent le cliché du médecin expatrié en Afrique. Peu connaissent les Missions France. Quand on leur explique, il y a souvent une critique de l’assistanat, d’abus. La plupart ne savent pas ce qu’est la CMU. Mais une fois qu’on leur explique, dans l’ensemble les gens adhèrent beaucoup au projet de Médecins du Monde de ne pas se substituer au droit commun et d’assurer des soins de santé primaires. On remarque une envie d’apprendre, surtout des étudiants qui ne peuvent pas forcément contribuer financièrement mais ont envie de s’engager et découvrent la possibilité d’être bénévole.
Quels exemples d’actions donnez-vous ?
On parle de nos Centres d’Accueil de soins et d’Orientations (CASO) et des missions mobiles. On insiste sur la fonction de plaidoyer, par exemple en parlant de celui sur la gratuité des soins au Niger. Au fur et à mesure de la mission nos connaissances sur l’association s’enrichissent par des exposés que l’on fait à tours de rôle sur des programmes spécifiques.
Sur la pénibilité du travail, tous sont d’accord : « La collecte de fonds ce n’est pas un simple job d’été mais un vrai travail qui demande de se blinder mentalement ». Alexandre ajoute : « Il faut imaginer que l’on a un « taux d’échec » de 99.80%. »
Par Nina Gire
Version longue de l’article publié dans Le Raban du mois de juin