La France va accueillir et présider la 21ème Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21). Pour être à la pointe de l’actualité des grands enjeux du développement durable en 2015, voici quelques éléments de compréhension.
Du 30 novembre au 11 décembre 2015, COP 21: 190 chefs d’état et 40 000 participants attendus à Paris
La France va accueillir et présider la 21 ème Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21) consacrée aux objectifs de développement durable 13, 14 et 15. C’est une échéance cruciale, puisqu’il s’agit d’aboutir, pour la première fois, à l’adoption d’un accord universel et contraignant, permettant de contenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C. Deux engagements décisifs doivent être pris lors de cette conférence :
- les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre
- les montants des dotations fond vert pour le climat
Cette conférence va donner lieu à la venue de près 190 chefs d’état ainsi qu’à de nombreux décideurs (chefs d’entreprises, de fondations, scientifiques, etc.).
La COP 21 va rassembler près de 40 000 participants (délégués représentant chaque pays, observateurs, membres de la société civile…). Il s’agit du plus grand événement diplomatique accueilli par la France et également de l’une des plus grandes conférences climatiques jamais organisées.
Un « village » dédié à la société civile, mis en place à proximité de la COP21, accueillera des conférences, des événements, des expositions, des stands, des événements culturels… La forte mobilisation des citoyens et des acteurs non-étatiques (collectivités territoriales, secteur privé, ONG, scientifiques, etc.) sur l’enjeu climatique est une priorité de la COP 21.
MdM participera à des temps organisés par Coordination SUD, qui dispose d’un espace au sein du village de la société civile, avec possibilité de mettre en avant le travail réalisé à Madagascar (RRC) et aux Philippines (déchets électroniques) pour le secteur international. Une communication autour des bidonvilles est également envisagée pour le secteur France.
Résumé des épisodes précédents …
Juillet 2015, conférence des Nations Unies à Addis Abeba : des engagements repoussés aux calendes grecques
La conférence des Nations Unies sur le financement du développement d’Addis Abeba en juillet 2015 s’est conclue sur un plan d’action décevant repoussant des engagements importants :
– L’engagement initial pour l’Aide Publique au Développement (APD) calculée sur 0,7 % du RNB a été mentionné mais repoussé à 2030.
– Nulle mention dans le texte du principe d’additionalité des fonds (ressources supplémentaires dédiées) pour lutter contre le changement climatique.
– Refus de la création d’un comité intergouvernemental au sein des Nations Unies pouvant lutter contre les évasions fiscales par nombre de pays développés dont la France.
– Les pays développés n’ont pas voulu d’une architecture économique globale autre que le G20, le FMI, l’OCDE excluant de fait les pays du G77, par exemple.
De plus on constate un appel déraisonné et quasi inconditionnel au secteur privé (dénoncé notamment par OXFAM) pour financer les politiques de développement.
La seule bonne surprise (qui reste à confirmer) réside dans la mise en place d’un mécanisme de suivi des engagements permettant de ne pas perdre ces enjeux de vue et de maintenir un espace unique de haut niveau, incluant le maximum d’acteurs, sur ces questions.
En substance, nous assistons à une financiarisation du développement et à la désagrégation des cadres onusiens et des décisions repoussées en 2030…
Septembre 2015, Assemblée Générale des Nations Unies à New-York : finies les OMD, vivent les ODD !
Exit les 8 objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui concernaient uniquement les pays développés et place aux 17 nouveaux objectifs du développement durables (ODD) ! Universels, il instaurent 169 cibles et entreront en vigueur en janvier 2016. Des indicateurs adaptés en découleront.
La présentation des ODD à cette assemblée générale sera purement formelle puisqu’ils ont été négociés en amont.
Zoom sur les cibles santé :
Objectif 3 : permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge
- cible 3.1 : “faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes”
- cible 3.3 cite l’hépatite, parmi d’autres « maladies à combattre »
- cible 3.4 préconise de « promouvoir la santé mentale et le bien-être »
- Il est question dans la cible 3.5 de « renforcer la prévention et le traitement de l’abus de substances psychoactives, notamment stupéfiants et alcool », bien que cette formulation ne corresponde pas exactement à l’approche de réduction des risques préconisée par MDM en matière d’usage de drogue, il est à saluer que les nouveaux objectifs de développement fassent référence à l’usage de drogues comme à un enjeu de santé alors que dans un grand nombre de pays l’usage de drogue n’est encore envisagé que sous l’angle de politiques répressives.
- Cible 3.7 : D’ici à 2030, assurer l’accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et procréative, y compris à des fins de planification familiale, d’information et d’éducation, et la prise en compte de la santé procréative dans les stratégies et programmes nationaux
Objectif 5 : parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles
- Cible 5.6 : « Assurer l’accès de tous aux soins de santé sexuelle et procréative et faire en sorte que chacun puisse exercer ses droits en matière de procréation, ainsi qu’il a été décidé dans le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement et le Programme d’action de Beijing et les documents finals des conférences d’examen qui ont suivi »
- Cible 5.2 « Éliminer de la vie publique et de la vie privée toutes les formes de violence faite aux femmes et aux filles, y compris la traite et l’exploitation sexuelle et d’autres types d’exploitation
- Cible 5.3 « Éliminer toutes les pratiques préjudiciables, telles que le mariage des enfants, le mariage précoce ou forcé et la mutilation génitale féminine »
Il est fait référence à l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive sur 2 cibles (3.7 et 5.6) : c’est un réel progrès qu’il convient de saluer. Mais on peut regretter que seul l’exercice des « droits en matière de procréation » ait été mis en avant et que les « droits sexuels » n’aient pas été spécifiquement affirmés.
Pour approfondir … Agenda 2030 pour le développent durable
Conférence Climat 2015 (COP21) – Paris – décembre 2015 Health and climate change: policy responses to protect public health Les ONG humanitaires et les ONG de protection de l’environnement vivraient-elles sur deux planètes différentes ? Managing the health effects of climate change Santé et changement climatique : réponses politiques pour protéger la santé publique |