Ni mauvaise volonté ni intention de nuire. J’écris en tant que militante et adhérente pour faire part de mon étonnement d’avoir choisi le vendredi pour débattre et faire voter le rapport moral et financier de MdM. Tout simplement dans beaucoup d’endroits privés ou publics, il est problématique de prendre un jour de congé le vendredi et de surcroît avec tous les ponts du mois de mai ! Les soignants dans les urgences hospitalières, dans les consultations en ville, les surveillants de cantines scolaires, les journalistes, les entrepreneurs, les secrétaires, les hauts fonctionnaires, les employés dans la restauration… ne peuvent se libérer aisément. Et hélas, mal connus mais réels, tous ces profils et bien d’autres qui font partie également des adhérents et donateurs de MdM. À ma question pourquoi avoir choisi un vendredi ? On m’a répondu que “des gens l’ont demandé”. Combien de gens ont-ils été consultés ? Le constat est qu’on ne se soucie pas davantage d’avoir une participation plus large au débat annuel de l’association, participation qui diminue un peu plus chaque année. Et pourtant, cette participation est nécessaire pour confronter les différents points de vue, les propositions face aux enjeux politiques et sociaux qui font agir le monde associatif et humanitaire là où les États sont défaillants.
Le devoir de protection des plus faibles exige de plus en plus un positionnement, une réactivité associative forte et audacieuse face aux enjeux politiques et aux exigences des bailleurs.
Questions choisies parmi d’autres dans le temps de parole que je m’attribue par écrit
– Fallait-il accepter que les migrants accueillis dans “Le centre humanitaire de la Ville de Paris” soient obligés de laisser les empreintes de leur admission ? MdM se doit d’évaluer davantage le piège que représente ce camp pour les exilés.
– Fallait-il annuler à Paris l’accueil médico-social pour les sans-abris autour d’un repas festif et peu coûteux pour les fêtes de fin d’année 2016, en évoquant des problèmes financiers de MdM ? Les frais de repas des réunions ou autres événements ont-ils aussi été supprimés ? (buffet, plateau repas pour le CA, CD, etc). – Quid de la question SDF qui me tient à cœur et de la fermeture, une nouvelle fois pendant les beaux jours, des centres d’hébergement pour les accueillir ? À quand la grande cause nationale impulsée par MdM pour arrêter les décès des sans-abris dans la rue cette année ? Pour rappel, 501 personnes sans-abri sont mortes en 2016, âge moyen de 49 ans.
– Quels réflexion et accompagnement peut-on faire pour venir en aide aux femmes dans le quartier de La Chapelle – Pajol, (à proximité du siège) – qui n’ont plus le droit de circuler librement à cause de l’intimidation exercée par certains ? |
Je regrette que les temps de débats de l’AG de MdM en 2017 aient encore tournés en priorité autour des tensions du vote des salariés, et non autour des questions politiques et d’actualités sociétales. Je regrette l’élection de candidats “parrainés” pour la plupart – laissant peu de chance aux autres.
Je m’étonne de la non obligation de bilan des candidats sortants ni de ceux qui restent en place par rapport à leur profession de foi pour laquelle ils ont été élus. Ça devient ringard dans l’air du temps de continuer à agir ainsi ! Quelques changements de normes du fonctionnement participatif avec un leadership fort et mobilisateur seraient les bienvenus dans le “rafraîchissement” démocratique de l’association et dans l’intérêt des usagers.
En attendant, votons par correspondance si nous ne pouvons pas être présents à l’AG. Et envoyons au secrétaire général les questions, avis, propositions, lui demandant d’en faire part à l’AG !
Amicalement,
Graciela Robert, le 4 juin 2017
Complétement d’accord sur la nécessité de débats de fond entre les élections (et pas qu’à MDM d’ailleurs..) – c’est bien le rôle des groupes géopolitiques et thématiques, continuons à les alimenter et les faire vivre (pour de vrai)!