Ciao « notre » Fabio …

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Fabio,

Comment t’accompagner pour ce voyage ?

Comment t’accompagner pour ce voyage que nous, encore vivants, ne connaissons que de l’extérieur ?

Comment rendre hommage à notre Fabio sans te trahir

Sans trahir ton intégrité, ta soif de justice, tes indignations, Tes « coups de gueule » ton franc parler et au final ta gentillesse et ta sensibilité.

Les mots en effet n’arrivent pas toujours à traduire nos émotions

Lorsque j’ai pris mon poste j’arrivais très tôt, nous étions souvent les seuls dans la maison.

Tu étais au service logistique et tu écoutais de la musique à fond et m’offrais souvent un café

Ensuite lorsque tout le monde était arrivé tu faisais le tour des services

Tu me disais : « je prends la température et je fais du lien parce que les gars ils sont de part et d’autre du couloir et ils n’échangent pas »

Voilà l’image première que j’avais de toi. Un gars qui arrivait tôt au boulot, qui avait toujours une anecdote professionnelle à raconter et qui connaissait tout le monde dans les étages.

Ensuite lorsque j’ai animé des réunions de service, tu étais celui qui posait toujours la question pertinente, celle qui dérangeait, qui mettait le doigt là où il fallait s’interroger. J’ai appris là aussi grâce à toi à accepter cette interrogation, à la challenger à partager une vision professionnelle et adulte

Puis comme je prenais mon poste j’ai eu un long entretien avec toi

Et là, tu m‘as dit que 2006 avait été une des meilleures années de ta vie

C’est là que tu m’as dit que tu étais devenu un Jedi et que Carole avec qui tu faisais un binôme était un maître Jedi

Tu m’as dit d’avoir confiance d’apprendre à connaître la baraque sa puissance de frappe. Tu m’as dit bien d’autres choses

Et en partant tu m’as posé un DVD sur mon bureau en me disant, “Je sais que t’es occupé, mais si t’as un temps tu peux la regarder.”

C’étaient Sans blessures apparentes, les damnés de la guerre. Ce que j’ai vu était terrible. Ce que j’ai vu c’est aussi ce dont tu ne pouvais pas parler. C’était là aussi ta grande sensibilité

Dans mes notes j’ai retrouvé cette phrase que tu m’as dite

J’aime cette maison parce que j’ai tout le temps fait ce que je voulais

Elle fait écho à une strophe du  très beau slam de Carole sur toi que je cite, puisqu’elle m’y a autorisé

“Discuter d’la planète Qui va pas, pas du tout,

Les conflits n’s’arrêtent Pas au mois d’août

Que malgré tout tu as Fait la route qu’tu voulais

Fais des choix bien à toi Et pas laids”

Des choix bien à toi et pas laids !! …

Allez Ciao Fabio

Gilbert Potier

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