Quelques élucubrations sur le projet associatif

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Bon, Ben, je me lance…

 

Trouvant cette boîte à idées très-très intéressante, et en piochant dans les questions pratiques qu’elle propose, j’y dépose quelques élucubrations…

 

-Tout d’abord, dans l’enquête sur les « principes qui sont pour vous ceux de MdM », faudrait-il ajouter «audace / impertinence /insolence » (escalade de qualificatifs…) aux dits principes ? Ceci pour une ouverture sur la notion de désobéissance civile.

 

SUJET 1 LA NOUVELLE DONNE

 

– En ces époques d’image, et aussi de résurgence des « guerres de religions », l’interprétation -qui peut sembler saugrenue – de la colombe peut se comprendre, et n’est pas si anodine. Nous aimons tous beaucoup notre logo; pour autant, et tant il est vrai que le rapprochement colombe/croix peut être fait sans trop de mauvais esprit, il n’y aurait rien de scandaleux à l’ « adapter »; nombre de graphistes se feraient un plaisir de lui étirer légèrement les ailes, de renforcer le rameau qu’elle porte en son bec, que sais-je… Ladite colombe a bien été rouge, un temps… Accessoirement, l’apparition un nouveau logo (cf. l’Assurance Maladie, les villes, les banques…) est censé relancer l’intérêt !

 

-En ce qui concerne les tentatives de projection dans l’avenir, il se pourrait que les réfugiés climatiques représentent le phénomène nouveau dans les “populations ” dont MdM devra s’occuper… Avec les particularités administratives à inventer quant à leur acceptation par les autorités d’alors; qui décidera, et sur quels critères, de la justification de leur présence.

 

SUJET 2 FAIRE DE MDM UN ESPACE ASSOCIATIF OUVERT À TOUS CEUX QUI VEULENT PARTICIPER À L’ÉCLOSION D’UNE CITOYENNETÉ MONDIALE

 

LES USAGERS

 

– Le problème de la participation des « bénéficiaires ». On pourrait plus ou moins faire un parallèle avec les associations de patients. Après tout (cf. notre place au sein du CISS) nous nous présentons -MdM- quelque peu comme telle, étant en somme porte-parole des « sans droits » de la santé, comme l’APF pour les handicapés, AIDES pour les patients VIH, etc… Donc, la logique, et l’histoire qui va dans ce sens, voudrait que les « usagers » soient représentés aussi au niveau de base, c’est à dire celui des missions. On rajouterait peut-être de ce fait une page au mille-feuilles qu’est MdM et, si cette attitude me semble juste, l’organisation en sera(it) bien compliquée… En tout cas, aller jusqu’au « co-RMage » est peut être délicat: c’est presque évident dans certaines missions, beaucoup moins pour d’autres; et puis, quelles modalités ? Bref, la phrase « nous oscillons sans cesse entre le « faire avec » et le « faire pour » résume parfaitement ces difficultés.

 

LA LÉGITIMITÉ

 

Pour la « désobéissance » au sens large.

 

A l’international (en dehors de mes incompétences /méconnaissances sur plein de sujets) se pose en effet la question de prise de risque pour les équipes.

 

Faire deux poids -deux mesures est illogique et inhabituel à MdM, mais il est certain que dans les missions France, sortir du cadre ne paraît pas bien « risqué », justement : Par exemple, pour les salles de consommation, et étant donné qu’en amont de l’ « illégalité » de leur mise en place, un assez large consensus en leur faveur s’était dessiné; MdM a bien mise en place les TROD avant leur « officialisation ».

 

(Rappel des principes de la Croix Rouge: Humanité -Impartialité- Indépendance- Neutralité ; 2 d’entre eux peuvent ne pas entrer dans ceux de MdM …)

 

LA PLACE DES PARTENAIRES

 

– A moins de changer d’appellation, je vois mal MdM partir vers tous les corps de métier… Pour moi, c’est « Toute la médecine, rien que la médecine »* Mais comme l’hébergement/l’habitat, les lois sociales, la justice interfèrent avec l’état de santé, il faut évidemment s’appuyer sur des partenaires, ce qui se fait déjà. Le texte de la Croix Rouge sur le sujet suggère bien la complémentarité qu’implique ce partenariat,

 

Pour moi, la cogestion serait plus cohérente que la création/soutien d’associations filles.

 

* à ce propos- A mon humble avis, lors de l’ « intronisation » d’un bénévole, il conviendrait d’ajouter la lecture du serment d’Hippocrate; la charte de Cracovie me semble évidemment devoir -très beau texte- rester la base de ce qu’il faut faire lire, et même signer à tous ceux qui veulent rejoindre MdM. Mais le texte plus spécifiquement « médical » qu’est ce serment mériterait d’être soumis aussi aux non-médecins. Façon d’ancrer cette orientation médicale… Comme le rappelaient Pierre Micheletti et Thierry Brigaud dans un texte récent, son respect par nos chers confrères (soins aux « indigents », etc.) éviterait des dérives… dont nous devons parfois nous occuper… (Il existe moult formulations de ce serment, dont certaines sont assez courtes…!)

 

LA GOUVERNANCE

 

Vive l’idée de « MdM du sud », ce qui limitera de plus le reproche de néo-colonialisme, occidentalisation etc…

 

Mais il faut justement alors éviter de « calquer » strictement ces « autres MdM » sur le modèle occidental actuel… Ceci dit, sauf erreur, MdM Espagne, par exemple, fonctionne fort différemment de MdM France ; on doit pouvoir « décliner » d’autres modèles sous cette appellation commune (universelle dans son appellation même…)

 

Philippe Pluvinage

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