Le Wash mobile à Calais

cabines de rasage après la tempête

photo de Corinne Lepert

 

Mon rêve s’est réalisé : partir sur un programme de MdM… pas là-bas mais juste ici dans le Nord – Pas de Calais, auprès des migrants de Calais. Entre 2300 et 3000 migrants se trouvent éparpillés entre Dunkerque, Tatinghem, Grande-synthe, Téteghem, Calais, St Omer et d’autres sites. L’objectif de cette mission est d’améliorer l’accès aux soins et les conditions sanitaires des migrants.

 

Yang, bénévole au Lotus Bus de Paris, et moi, avons répondu à l’appel de la DMF et avons rejoint l’équipe de salariés et bénévoles de la mission de Calais, pour intervenir avec un camping-car sur une action intitulée « Wash Mobile ».
Tous les mardis, mercredis et jeudis, l’équipe de MdM se rend avec le Wash Mobile sur des camps identifiés pour proposer une douche, un accompagnement à la P.A.S.S aux personnes les plus faibles, repérer les personnes vulnérables, informer les migrants de leurs droits, recueillir des informations sur le contexte général lié au camp, des témoignages pour interpeller les institutions locales et autres, afin de protéger ces populations.

 

Lundi, après un briefing quant à la situation des migrants de la mission Migrants Littoral par Cécile, coordinatrice du programme et Véronique, log-adm, nous sommes allés, avec Tayed, le logisticien, dans un squat dans un hangar désaffecté où MdM a installé des sanitaires et des « cabines » pour se raser.

 

Yang et moi avons été chargées de la logistique du Wash Mobile, à savoir, remplir le réservoir d’eau, purger les eaux usées pour préparer la sortie du mardi. Les kits d’hygiène ont été préparés à l’avance et sont stockés avec les serviettes de toilette pour distribution.

sanitaires installés par MdM

 

Mardi matin, rendez-vous au local de MdM, pour partir sur un camp « Leader Price » où se trouvent des soudanais. Impossible de savoir combien il y a de personnes sur ce camp, les abris étant imbriqués les uns sur les autres. A l’arrivée sur le camp, les logisticiens délivrent des tickets de douche pour organiser le passage à la douche. En même temps, un thé est offert, petit temps de convivialité attendu par les migrants. Lou et moi allons à la rencontre des personnes, d’abri en abri, pour échanger, rappeler que nous pouvons les emmener à la P.A.S.S. Les médiateurs sanitaires évaluent l’état général du camp (gestion des déchets, état des abris, distribution de sacs poubelle etc.), repèrent les personnes en difficulté pour une orientation à la P.A.S.S. La P.A.S.S se trouve dans un grand Algeco à proximité de l’hôpital et d’un EHPAD. En début d’après-midi, nous accompagnons en voiture des migrants à la P.A.S.S. En arrivant, un grand nombre de migrants attend, dehors, l’ouverture de la P.A.S.S. L’un d’entre eux nous dit avoir fait 2h de marche pour venir à la P.A.S.S pour y prendre une douche !

 

Rapide pause sandwich pendant que nous remplissons le réservoir d’eau pour donner à nouveau accès à la douche aux migrants puis retour au camp pour répondre aux migrants inquiets : un avis d’expulsion a été affiché le matin même à l’entrée de leur camp.

 

Après avoir rempli à nouveau le réservoir d’eau, désinfecté la douche, l’habitacle du wash mobile, retour à MdM, pour le débriefing de la journée.

 

Mercredi matin nous allons, avec le wash mobile, sur un autre camp où se trouvent encore des soudanais. Ils nous attendent, pour prendre une douche, parler de leur souci, des violences subies (dans la nuit, jets de pétards sur leurs tentes). Moment agréable d’échanges, de discussion sur leur parcours, leur projet.

 

Même si je ne suis restée que 3 jours à Calais, j’ai le sentiment d’avoir été utile, pour une fois concrètement, en allant sur les camps avec le wash mobile, en échangeant avec les migrants (même si mon anglais n’est pas parfait), d’apporter un peu de chaleur humaine dans leur quotidien.

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