Aujourd’hui, sur le territoire français, de nombreux mineurs isolés étrangers (MIE) se trouvent en situation d’errance, sans bénéficier des mesures de protection telles que prévues par la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE). Ils sont traités avant tout comme des étrangers, dont l’institution se méfie avant de leur apporter la protection dont ils sont censés bénéficier. Sur les six premiers mois de l’année 2014, 70 MIE âgés de 15 à 17 ans se sont présentés au Caso (Centre d’accueil, de soins et d’orientation) de Médecins du monde rien qu’à Paris, (sachant que de nombreux autres projets de MdM en France ont aussi à gérer cette problématique, dans des proportions certes moins importantes, mais tout aussi complexe). Ils étaient une cinquantaine à Paris sur toute l’année 2013. Ces mineurs isolés sont majoritairement des garçons et pour plus de la moitié, originaires du Mali. Plus d’un mineur sur deux est sans domicile fixe lorsqu’il se rend pour la première fois à MdM.
Au Caso, ils sont reçus par des équipes pluridisciplinaires qui proposent des consultations médicales et sociales adaptées, les accompagnent dans leurs démarches d’accès aux structures de droit commun et assurent les orientations nécessaires. Ils sont vus en moyenne1,6 fois en consultation médicale et 3,9 fois en consultation sociale.
Il n’est pas rare de dépasser la dizaine d’entretiens avec les travailleurs sociaux afin de démêler la situation de certains mineurs, confrontés à la grande complexité des démarches, souvent accentuée par des dysfonctionnements administratifs et juridiques. Seule l’application du droit commun peut leur permettre un accès aux soins. Pour eux, comme pour toute personne en situation précaire, l’accès aux soins est conditionné par l’accès à une protection maladie.
Parmi les MIE rencontrés au Caso de Paris, certains sont pris en charge par les services de l’Aide à l’enfance(ASE) et donc bénéficiaires de la couverture maladie universelle(CMU), ce qui implique qu’ils ont théoriquement accès aux dispositifs sociosanitaires de droit commun.
Cet article a été publié dans Le Journal des droits des Jeunes. Pour le lire en entier : Mineurs isolés : état de santé