« Chaque jour, je mets du coton entre mon caleçon et mon pantalon » : l’intimité blessée des livreurs à vélo

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Les coursiers ubérisés sont contraints de mettre à rude épreuve leur principal outil de travail, leur corps. Le bassin sur la selle toute la journée, certains développent des troubles au fort impact sur leur vie sexuelle.

“Les bras chargés d’une dizaine de paquets de coton, Kouadio enjambe, deux à deux, les marches qui mènent à un appartement partagé avec sa femme et neuf autres personnes. Ils cohabitent dans un trois-pièces situé cours de la Marne, à Bordeaux, « parce qu’on n’a pas le choix, faute de mieux ». Un rapide baiser sur le front d’Aminata (1), sa femme, celle avec qui il a traversé la Méditerranée en 2021 depuis la Côte d’Ivoire. Kouadio slalome entre les fins matelas qui revêtent le sol, contourne son vélo qu’il utilise chaque jour jusqu’à tard dans la nuit et se précipite dans la salle de bains. Il déballe les sachets de coton transparents « éco + », les empile sur d’autres découpés à la hâte…”

Ce reportage a reçu le prix 2024 de l’information sociale, décerné par l’Association des journalistes de l’information sociale.

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