Le concept de la Maison des migrants doit être développé dans notre plaidoyer local, européen et international.

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 (c) Sarah Alcalay

La Boussole : Quel était le contexte à ton arrivée ? Quelle a été l’évolution depuis ?

Mathieu Quinette : Sangatte a ouvert en 1999 car dans les années 1990 un pic de population est arrivé sur Calais notamment à cause de la guerre au Kosovo. En seulement trois ans d’existence, Sangatte a reçu 67 500 personnes. Mais en 2002, sous la pression des Anglais, Sarkozy a décidé de fermer Sangatte prétextant que ce centre créait un appel d’air et que c’était la raison pour laquelle il y avait autant de migrants. Depuis, il n’y a plus aucune assistance humanitaire proposée par les pouvoirs publics à Calais, presque tout repose sur l’engagement des bénévoles et des associations.

En 2002, Martine Devries, impliquée à Sangatte en tant que médecin bénévole à la Croix-Rouge, a appelé au secours différentes associations. Pendant 3 ans, MdM a répondu à son appel de façon informelle en soutenant les bénévoles médicaux et paramédicaux locaux et en prenant en charge les frais de médicaments. La mission Migrants Nord Littoral a officiellement été ouverte en 2005. Martine en est aujourd’hui la responsable de mission. De 2006 à 2009 un poste à mi-temps de coordinateur a été ouvert. A mon arrivée en 2009 le poste est passé à plein temps.

Historiquement MdM était présent à Calais avec des bénévoles qui proposaient des soins sur les aires de distribution de repas. MdM s’est battu pour l’ouverture d’une P.A.S.S. En parallèle, MSF a mené une action de terrain et de plaidoyer pendant presque un an. Cette action combinée MSF-MdM a donné lieu à l’ouverture d’une P.A.S.S. L’équipe de MSF n’est pas restée longtemps mais elle comprenait 3 salariés (traducteur /médecin / infirmier), alors que nous ne travaillions qu’avec des bénévoles. Nous visions des projets moins ambitieux, sur du plus long terme. MSF a obtenu des résultats intéressants mais, contrairement à nous, les équipes ne sont pas auprès de la population et auprès de la société civile sur la durée. Après l’ouverture de la P.A.S.S nous avons arrêté les soins sur le terrain, car nous n’avons pas vocation à nous substituer aux pouvoirs publics. Pour autant, nous sommes restés présents à Calais : suivi du contexte, comité de pilotage de la P.A.S.S. , travail avec l’inter associatif, plaidoyer sur l’accès aux soins et la mise à l’abri, etc.

En 2007 les bénévoles MdM de Calais ont été interpellés par des médecins de Dunkerque eux-mêmes interpellés par Emmaüs car des migrants s’étaient installés près de leur cabinet. Comme ils le disent eux-mêmes « l’humanitaire est venu frapper à leur porte ». Nous sommes venus en aide à ces médecins bénévoles. C’est à cette occasion que nous avons commencé à développer des activités sur le Dunkerquois et les lieux de vie de migrants.

A mon arrivée, les cliniques mobiles de MdM intervenaient sur 3 sites dans le Dunkerquois : Grande-Synthe, Téteghem et Loon-Plage. Nous n’étions plus présents opérationnellement sur Calais mais nous étions dans le réseau associatif et dans le comité de pilotage de la P.A.S.S. Nous assurions une veille et nous participions au plaidoyer. A Dunkerque, au départ, c’était du bricolage : les bénévoles faisaient ça au cul de leurs bagnoles, ils avaient leurs petits cartons de médicaments, c’était vraiment de la débrouille. Le 8 juin 2009, jour où je suis arrivé en poste, nous avons reçu un véhicule d’intervention des pompiers, grâce à un bénévole. Dès mon arrivée les conditions se sont améliorées, sans que j’y sois pour quelque chose. Nous avons pu structurer un peu mieux notre action, améliorer les conditions de travail des bénévoles, recueillir les données, organiser une intervention par semaine sur nos trois lieux d’intervention dans le Dunkerquois, assurer une veille sanitaire et des consultations médicales.

En soignant les migrants, nous nous sommes rapidement rendu compte que 50 % des pathologies étaient liées aux conditions de vie (dermatologie, ORL, problèmes gastriques, mauvaise alimentation). Nous avons alors décidé d’ouvrir un volet logistique. Un premier logisticien est arrivé en 2010 pour travailler sur l’accès à l’eau, l’accès à l’hygiène (évacuation des déchets et des excréments) et la distribution de biens de première nécessité (sacs de couchage, couvertures, jerricanes, kits d’hygiène). Depuis 2010, nous avançons sur un volet médical et un volet logistique. Le plaidoyer d’accès aux soins repose sur la thématique hébergement-logement car ces personnes restent des gens à la rue, vivant dans les jungles. Nous le complétons par une partie dédiée aux conditions sanitaires minimales dont la mise à l’abri.

Cécile Bossy, la coordinatrice qui m’a succédé, continue le travail et nous avançons en inter associatif. Pour un plaidoyer efficace il faut avoir une société civile présente forte et qui travaille en réseau. Nous avions, à l’époque, un réseau d’échange d’informations par mail et Internet. Juste avant mon départ nous avions créé la Plateforme de Services aux Migrants pour travailler avec les associations sur le plaidoyer. Nous avons obtenu, en partenariat avec la C.U.D la construction d’abris dans les jungles du Dunkerquois.

Tout ce travail sur des années n’est pas vain puisqu’aujourd’hui le préfet a donné son accord pour créer des accueils de jour. Les autorités semblent afficher une volonté d’améliorer l’hébergement, la mise à l’abri des populations migrantes, particulièrement les femmes et les enfants. La maire de Calais  elle-même appelé, courant du mois d’août, à l’ouverture d’un site pour mettre 400 personnes à l’abri. Aujourd’hui on en est là : le gouvernement se refuse à un nouveau Sangatte, mais il n’est pas contre l’ouverture de petits abris de jour.

LB : Quel est l’accueil de la population locale ?

M.Q : Il faut savoir que les migrants sont des populations quasi invisibles, l’exception la plus notable étant Calais qui en concentre le plus. A Téteghem, Grande-Synthe ou Norrent-Fontes, les gens passent devant les jungles sans les voir s’ils ne sont pas au courant. La population voit les migrants marcher sur la route, elle les croise au quotidien, mais jamais elle ne les rencontre. Par exemple le Calaisien lambda va dire que les migrants sont des Kosovars. Le lendemain de la diffusion de Welcome à la télévision, une femme m’a dit « Je ne savais pas que si on aidait les kosovars on pouvait avoir des problèmes ». Cela prouve bien la méconnaissance totale du problème par la population. Ils pensent que ce sont des malheureux qui ne méritent pas de vivre comme ça. On tombe très souvent dans la compassion. Pour ceux qui habitent à proximité directe c’est différent et ça peut engendrer des tensions quand des migrants viennent chercher de l’eau, taper à leur porte, prendre du bois ou brancher leur téléphone…

LB : Quel était l’effet du délit de solidarité sur le terrain ?

M.Q : Cette loi était un véritable moyen d’intimidation des aidants même si à terme les procédures allaient rarement jusqu’au bout. Une bénévole s’est fait arrêter par la police chez elle à Norrent-Fontes car elle aidait des migrants. Idem pour certains commerçants qui donnaient un peu de nourriture. C’était surtout un moyen de dissuasion qui a peu donné lieu à des condamnations. Une forme de mise sous pression. MdM, en tant qu’ONG, n’a jamais été inquiétée. Le délit de solidarité a été abrogé en 2012.

 

LB : En 2009, MdM a alerté les autorités au sujet d’une épidémie de gale…

M.Q : A mon arrivée en juin 2009 on estimait à 1000 – 1200 le nombre de migrants sur Calais. Comme cet été. La plupart étaient regroupés sur un unique et gros lieu de vie : la jungle pachtoun. L’absence d’hygiène y favorisait les cas de surinfection : on se gratte, une croute se forme, s’infecte, devient purulente puis s’infecte et forme un abcès. Des médecins m’ont dit qu’ils n’avaient jamais rien vu de tel. La promiscuité et l’absence d’hygiène ont favorisé le développement de l’épidémie de gale.

Le constat est venu des soignants et de la P.A.S.S. MdM a interpellé les autorités et l’ARS, mais personne n’a réagi. Devant cet immobilisme, nous avons décidé d’intervenir. Le traitement de la gale étant loin d’être simple, nous nous sommes coordonnés avec d’autres associations pour monter un plan d’intervention. Une semaine avant la mise en place de ce plan, la préfecture nous a convoqués. Les autorités nous ont annoncé vouloir agir et nous ont demandé si nous comptions agir avec eux ou en parallèle. Face à ce retournement de situation, nous leur avons répondu que nous n’étions pas là pour nous substituer aux pouvoirs publics. En cas d’intervention de leur part nous nous abstiendrions d’agir. Au final, ils nous ont coupé l’herbe sous le pied en intervenant 3 jours avant le communiqué de presse que nous avions signé et prévu d’envoyer avec 11 associations dont MSF, Emmaüs, le  Secours Catholique et le Secours Populaire. A mon avis, ils voulaient éviter de voir dans toute la presse nationale et régionale un titre tel que : « Crise humanitaire à Calais ». Ils ont donc agi mais de façon totalement improvisée. Un grand mélange d’amateurisme, d’improvisation et de mauvaise foi. Il n’y avait pas de vêtements de rechange, pas d’interprètes et seulement quelques médecins. Malgré tout, ils ont un peu enrayé l’épidémie. A l’issue de cette action, l’ARS a publié un rapport disant que tant qu’il n’y aura pas de dispositif d’accès aux soins et à l’hygiène adapté, ce type d’épidémie se reproduirait. Et l’avenir leur a donné raison.

LB : Et en 2014, nouvelle épidémie… autre scénario le « soigner expulser »… c’est presque pire non ?

M.Q : Est-ce que l’on peut comparer ces politiques irresponsables et dénuées d’humanité ? Je pense que l’on est toujours dans une politique de répression même si moins assumée par le gouvernement de gauche actuel. Dans tous les cas c’est une politique totalement irresponsable. On ne peut pas soigner et expulser en même temps. C’est complètement incohérent. On avait prédit que ce serait un échec et ce fut un échec en 2009 comme en 2014.

En 2009 la préfecture a peut-être été un peu plus fine en n’associant pas traitement et expulsions : ils ont fait leur opération traitement en juin-juillet suivies d’expulsions en septembre. En 2014, ils ont tout combiné. Au final, le résultat est le même.

LB : Comment vit-on le fait que les expulsions aient eu lieu suite à l’appel de Médecins du Monde ?

M.Q : C’est toujours l’équilibre entre agir, interpeller et ne pas se substituer. C’est un équilibre compliqué, mais oui cela peut être frustrant.

LB : Quelles sont les attentes des migrants ? Depuis 2009 as-tu l’impression qu’elles ont changé ?

M.Q : Ils veulent avant tout passer en Angleterre le plus rapidement possible. C’est assez difficile d’avoir leurs avis. Très souvent, ils nous disent n’avoir besoin de rien même s’ils se plaignent de leurs conditions de vie. « Pourquoi vit-on comme ça ? Je suis arrivé en France, le pays des droits de l’Homme, je pensais pouvoir souffler et que mon voyage serait plus facile. En fait, je suis moins bien traité qu’un chien ». Ils ne comprennent pas qu’on les traite comme des délinquants, comme des criminels, dans le pays des droits de l’Homme. Se faire arrêter, se faire menotter, violenter par la police, voilà une partie de leur quotidien. Ils sont en demande de dignité humaine, qu’on ne les traite plus comme des animaux. De l’autre côté, les passeurs leurs rendent aussi la vie difficile.

C’est une population très difficile à prendre en charge. Ils ne savent souvent pas qui nous sommes, que MdM est une ONG indépendante du gouvernement… Il faut créer la confiance, etc. Certains passeurs leur font croire que nous sommes de la police, qu’il ne faut surtout pas nous parler car cela les mettrait en danger…

Leur volonté de passer à tout prix en Angleterre ne facilite pas notre travail. Il ne faut jamais oublier que Calais n’est qu’un point d’étape, ils sont en transit. Quand on dit au revoir à un migrant on ne sait jamais si on va le revoir. C’est compliqué pour organiser une prise en charge, un suivi médical ou une prise de rendez-vous. Même s’ils ne sont pas encore passés, ils peuvent être en train de tenter leur chance ou au commissariat. Comme ils sont en transit, ils ne se projettent pas sur le site. Ils n’essayent que très rarement d’y améliorer leur condition de vie. Il est difficile de faire un travail communautaire avec les migrants, il faut réunir trop de conditions : plusieurs personnes d’une même origine, qui s’entendent bien, qui soient face à une difficulté commune… Nous avons tout de même réussi à les mobiliser pour la construction des abris par exemple. Toute mobilisation communautaire reste compliquée car leurs communautés ne se mélangent pas volontiers.

LB : Comment faites-vous avec les mafias ?

M.Q : Généralement nous connaissons plus ou moins les mafieux à force de venir sur le terrain. Ils ont l’habitude de nous voir et adoptent des comportements différents. Certains vont être relativement corrects et nous dire « non mais c’est bien ce que vous faites » ; d’autres ayant regardé trop de films hollywoodiens sont paranoïaques, ils sont menaçants, défiants, parfois insultants, certains vont jusqu’à tabasser des migrants. C’est un milieu dangereux, la jungle. Des armes à feu et des armes blanches circulent. Les migrants sont violentés et rackettés. Derrière, il y a parfois des vraies mafias kurdes ou afghanes, par exemple. Cela débouche sur des guerres de territoires, des guerres de passeurs qui se tirent dessus à coup de pistolets. Tous les ans, il y a plusieurs blessés par balle. Il est déjà arrivé que des passeurs braquent des bénévoles en leur disant de partir.

LB : Ce climat ne décourage-t-il pas les bénévoles ?  

M.Q : C’est une mission difficile pour les bénévoles, nombreux sont les migrants qui nous remercient. Il y a beaucoup de bénévoles qui devraient aller directement au paradis avec toutes les prières qui leur sont dédiées. Ces remerciements font chaud au cœur.

Nous savons tous que les migrants sont sous la menace et les pressions des passeurs. La difficulté pour les bénévoles est d’avoir si peu d’acquis et de devoir sans cesse renouer le contact avec les migrants. C’est aussi parfois décourageant de construire des toilettes, des douches ou des abris dont les migrants ne prendront pas soin et qui vont peut-être brûler, ou être détériorés. Etre sans cesse dans la reconstruction et toujours entre le marteau et l’enclume demande un état d’esprit particulier. L’enclume c’est cette communauté sur laquelle nous glissons, cette mafia, ce travail de terrain difficile et le marteau c’est cette politique répressive qui envoie des bulldozers détruire ce que nous avons eu tant de mal à obtenir et construire. Les bénévoles n’ont pas toujours le sentiment d’avancer.

LB : Comment communiquez-vous avec les autres MdM du réseau international ?  

Les frontières sont poreuses nous le savons tous. Les migrants, dans leurs tentatives pour aller outre-Manche, se rendent sur les parkings belges pour monter dans les camions et passer la frontière. Nous avons mené une exploration en septembre 2011 à Ostende avec MdM Belgique, et des négociations sont en cours pour l’ouverture d’un centre de consultation qui accueille les migrants pendant la matinée. MdM France va appuyer  cette structure.

Concrètement il y a des choses que l’on voudrait développer entre les 3 pays. Un suivi médical, permettant d’indiquer à une personne souffrant d’une maladie chronique qu’à Londres il peut aller à la clinique MdM par exemple. Il faudrait aussi se pencher sur les regroupements familiaux : parfois les parents sont en situation régulière au Royaume-Uni et leurs enfants dans les jungles du nord de la France. Aujourd’hui, nous en sommes aux visites et réflexions.

LB : Est-ce la première fois que Calais est traité sur le mode de l’urgence ?

M.Q : En 2009 nous avions déjà ouvert le/un code analytique urgence. Calais c’est l’urgence permanente… La Libye ne jouant plus son rôle de filtre, le nombre de migrants augmente fortement. Cette année, la présence d’enfants et de femmes, la gale et le nombre croissant de migrants nous ont poussé à appeler la cellule urgence pour une expertise de terrain et à envoyer un psychologue et un logisticien.

LB : Il n’y a pas de consensus quant au positionnement de l’association sur la libre circulation, quel est ton point de vue ?

M.Q : Je pense qu’une approche globale de la santé est nécessaire. Si la santé est autre chose que l’absence de maladie mais bien un état de bien-être global, alors la liberté de circuler fait partie des libertés fondamentales de l’être humain. Sans nos libertés fondamentales nous serions en mauvaise santé. On ne peut pas isoler ces libertés les unes des autres

Nous sommes dans une période où l’humanitaire doit se renouveler, s’adapter, mais il ne faut pas perdre de vue son origine : les droits de l’Homme. Ils forment un socle de droits où les uns ne peuvent pas aller sans les autres. Aujourd’hui tout le monde se spécialise, on en arrive à une vision fragmentée des choses. MdM ne revendique pas la libre circulation, ce que je comprends. Ma question reste : jusqu’où réduire le mandat de MdM ? Allons-nous rester sur l’idée « pour nous l’important c’est que tout le monde ait une santé correcte et une prise en charge décente » ? Si jamais des enfants se font enfermer dans des centres de rétention allons-nous juste nous assurer qu’ils sont bien pris en charge à l’intérieur ? Avec l’air du temps, j’ai peur que chacun se spécialise dans sa petite bulle, ce n’est pas la bonne voie.

LB : Quel est ton avis et quelles sont tes recommandations sur la Maison des Migrants ?

M.Q : J’ai été agréablement surpris de voir que Natacha Bouchard, une élue UMP plutôt sarkoziste, demande cet été la mise en place d’une structure d’accueil. Cela fait 12 ans que l’on demande une prise en charge de ces populations, or la maire de Calais mène depuis un bon bout de temps une politique répressive et inhumaine. A force d’appliquer les mêmes recettes répressives pendant 12 ans elle a peut être pris conscience de leurs limites…Nous allons vers du positif.

Le concept de la Maison des migrants peut et doit être développé dans notre plaidoyer au niveau local, européen et international ! Tout cela est en cours, un préfet a été mandaté par Bernard Cazeneuve pour faire état des lieux et essayer de trouver des solutions à cette impasse humanitaire et migratoire. Aujourd’hui nous travaillons sur 2 niveaux : sur le plan local où nous voulons améliorer les conditions de vie des personnes, et plus largement, nous poussons le gouvernement à réunir toutes les personnes concernées pour étudier des solutions humaines et pérennes.

LB : Le parcours de Mathieu Quinette au sein de MdM

M.Q : J’ai travaillé à Dunkerque et à Calais de juin 2009 à février 2012.

Ensuite, dans le cadre d’une mobilité interne, je suis devenu chargé de la revue des missions SDF au sein de la DMF. En septembre-octobre 2013 un poste de desk s’est libéré, toujours à la DMF. J’y ai postulé et j’ai été pris. Aujourd’hui, la mission Migrants-littoral fait partie des programmes que j’appuie. Je reste donc toujours en lien avec la thématique Migrant.

Je suis originaire de la région, de Lille plus précisément. Je travaillais à l’international avec une autre ONG depuis plusieurs années. Au bout d’un moment j’ai eu envie de me poser en France, pas loin de chez moi ; j’avais 28 ans et 3 ans d’expérience humanitaire. Fin 2008, au retour d’une mission d’Éthiopie j’ai voulu m’investir auprès de la mission Migrants littoral NPDC en tant que bénévole au lieu de ne rien faire pendant 3 mois. 2 mois plus tard je suis reparti en mission à Kinshasa. Quand j’ai appris que le coordinateur avait démissionné, j’ai postulé. C’était près de chez moi, dans un contexte humanitaire. La thématique de la migration m’a toujours fortement intéressé, surtout depuis que j’ai travaillé chez Bioforce sur la sous-traitance du contrôle des frontières aux pays du Nord de l’Afrique.

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