Témoignages // Hommages // Mémoire
Je suis un patient depuis très longtemps du Dr Jean Pierre Lhomme. Je voulais vous dire ma tristesse profonde face à une disparition si brutale. Je me suis surpris à ressentir les mêmes sentiments qu’à la perte d’un ami cher.
Quand je venais au cabinet médical, j’apportais toujours un livre, car comme tant d’autres patients, je savais que le Docteur Lhomme aurait surement une demi-heure, voire une heure de retard, mais il l’assumait et qu’importe… je savais d’expérience qu’il répondait aux appels téléphoniques de patients inquiets, aux urgences, et surtout qu’il prenait le temps nécessaire pour écouter, construire une relation…c’est ce que nous avons fait depuis plus de 25 ans, c’est ce qui m’a permis d’être là aujourd’hui.
Merci Jean Pierre Lhomme
Il n’était pas le médecin omniscient mais un homme proche de ses patients. Il faisait partager son diagnostic, commentait les résultats des examens en répondant à toutes les questions.
Il savait dédramatiser, avec complicité, parfois humour. Il savait les difficultés à suivre les traitements, il réussissait sans culpabilisation à trouver les mots, les arguments qui petit à petit ont fait leur chemin.
Il savait faire preuve d’humilité, et s’inscrivait dans une démarche collective (je me souviens qu’il pouvait prendre devant moi l’avis du Docteur Lamache, ou directement par téléphone celui d’un médecin spécialiste pour affiner une réponse thérapeutique)
Enfin, ce qui m’a le plus marqué, c’est qu’au-delà de la prise en charge de la maladie, il y avait toujours un temps consacré à la vie. Il parlait alors plus bas, sur le ton de la confidence et nous échangions quelques mots sur mon travail, sur le système de soins, ses engagements, ses espoirs mais aussi ses impatiences face aux nombreux obstacles qu’il rencontrait.
Au final, j’avais le sentiment d’être acteur face à la maladie mais aussi humainement soutenu. J’avais une grande confiance en lui.
Je me souviens de l’étonnement de certains stagiaires devant une relation médecin-patient si directe.
Après son départ en retraite, fêté comme il se doit, nous devions nous revoir; le temps nous a malheureusement manqué.
Merci pour tout, merci pour votre chaleur et votre humanisme
Jean-Jacques Vilain, patient de longue date