Le monde a changé… Médecins du Monde doit changer

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Depuis les attentats du 11 septembre, l’humanitaire est entré dans une nouvelle phase de son histoire avec : un nouvel espace d’intervention, l’émergence de nouveaux acteurs locaux, une dérégulation augmentée et des risques d’instrumentalisation par les Etats.

 
Notre conseil d’administration a décidé de reprendre la rédaction de notre projet associatif qui date de 1995, afin de l’actualiser et de l’adapter aux nouvelles exigences du terrain.

 

Le respect du principe démocratique est l’un des piliers de notre association ce qui a poussé notre conseil d’administration à interroger l’ensemble des bénévoles. Ainsi un questionnaire vous a été transmis et des réunions ont été organisées au sein des différentes délégations. Notre conseil d’administration attend nos réactions avant de passer à la rédaction de ce nouveau projet.

 

41 questionnaires ont été retournés à notre délégation, il en ressort que les notions, d’humanité, de solidarité, d’indépendance, de militantisme et de professionnalisme ont notre préférence.

 

Lors des discussions du 3 juillet à la délégation nous avons abordé deux questions qui nous ont paru importantes.

 

Quelle est la place des bénéficiaires ?
Il existe un besoin d’impliquer davantage les bénéficiaires dans nos actions. Il a été proposé de s’inspirer d’ATD Quart Monde qui a une expérience riche dans ce domaine. L’importance de l’accueil a été soulignée, moment où les demandes des usagers peuvent s’exprimer. Comment faire remonter ces demandes, comment les intégrer dans le processus décisionnel de MdM ? Un travail de fond doit être amorcé.

 

Quelles sont les limites de l’action ?
Se poser cette question c’est se demander si l’on peut aller jusqu’à la désobéissance civile pour défendre notre plaidoyer. Dans un Etat de droit cette désobéissance est la démarche ultime. Avant d’en arriver là, il faut être extrêmement vigilant quant au respect de l’application des principes fondamentaux, afin de ne pas être dans la situation d’être obligé de transgresser la loi. Il faut se donner les moyens pour exiger le respect des droits et organiser des actions de plaidoyer suffisamment bien élaborées pour faire évoluer la loi. Si, malgré tout ce travail, les institutions s’opposent à ces propositions alors une désobéissance doit être envisagée.

 

Reprendre la rédaction du projet associatif est un moment très important pour tous les bénévoles et aussi pour tous les salariés car il nous oblige à sortir de notre routine et à penser à la finalité de notre action.

 

Il va falloir poursuivre notre réflexion tous ensemble.

 

André Clavert

 

Cette réponse au projet associatif est parue dans la dernière édition de L’Horloge et la Cigogne, journal interne de la délégation Alsace – Franche-Comté

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