En octobre 2011, le Conseil d’administration de Gaia a approuvé la décision d’initier un projet de salle de consommation supervisée en partenariat avec Médecins du Monde. Cette décision a été validée par les 2 conseils d’administration en mai 2012 et concrétisée par l’embauche d’une coordinatrice projet par Gaia Paris. La rédaction du projet a démarré en juin 2012.
Par la suite, le maire du 10ième arrondissement a réaffirmé son engagement d’ouvrir une salle de consommation à moindre risque dans les mois à venir. Il a notamment commencé à ouvrir le dialogue avec les riverains en organisant une réunion d’informations le 10 octobre 2012, suite à une série de plaintes, courriers et pétitions reçus en mairie, concernant le climat d’insécurité vécu par les riverains dans le quartier.
Un projet a été rédigé en septembre 2012 et discuté par la suite avec tous nos partenaires, institutionnels et associatifs.
Depuis le feu vert donné par Matignon le 5 février 2013, le projet a pris forme et s’est concrétisé peu à peu. Tout d’abord la mairie de Paris s’est officiellement portée candidate pour l’ouverture d’une salle de consommation, et est devenue le coordinateur du projet. Un comité de pilotage réunissant les différents acteurs impliqués dans le projet (élus locaux, tutelles, préfecture de police, parquet, association Gaia-Paris notamment) s’est retrouvé tous les mois à partir de février.
Ce comité de pilotage a permis d’aborder tous les points soulevés par cette ouverture :
– Le projet tout d’abord, ses objectifs, ses actions, et son articulation dans le réseau de RdR et de soins déjà existant
– Le rôle de la police et le partenariat avec Gaia
– Les partenariats et réseaux à développer
L’ouverture de la salle de consommation….
Un lieu ayant été identifié en avril 2013, le projet a pris forme peu à peu : des séances de sensibilisation ont été organisées auprès du commissariat du 10ème arrondissement, des informations ont eu lieu auprès de différents partenaires et des rencontres avec les riverains ont été mises en place.
Alors qu’en septembre tout se prépare et se met progressivement en place (phase de recrutement de l’équipe, démarrage des travaux), qu’une ouverture est prévue pour les tous premiers jours de décembre (certains d’entre nous rêvent déjà à une ouverture le 1er décembre, journée symbole et qui rappelle tous ceux qui, en utilisant une salle de consommation, auraient pu éviter d’être contaminés), le 10 octobre tombe l’avis du conseil d’état : défavorable.
C’est un coup dur pour tout le monde, une annonce qu’il faut digérer avant d’envisager la suite.
Néanmoins assez rapidement, des rendez-vous sont pris auprès de nos partenaires institutionnels, notamment la MILDT (Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et Toxicomanie), qui nous confirme l’engagement politique ferme d’ouvrir une ou plusieurs salles de consommation dès que la législation le permettra.
Cela signifie qu’un texte de loi est préparé dès à présent et sera soumis, par l’intermédiaire d’un parlementaire, à l’assemblée nationale tout de suite après les élections municipales. Ce texte permettra l’expérimentation d’une ou plusieurs salles de consommation, et introduira plus spécifiquement la notion de « consommation », qui manque dans le code de santé publique de 2004.
Il nous faut être encore patient quelques mois, et ensuite il sera rapide de voir si les promesses sont tenues…D’ici là, des usagers consomment toujours aux abords de la gare du nord, dans les toilettes publiques, les parkings, parfois dans la rue…cette réalité existe bel et bien, et il serait temps qu’une réponse pragmatique et rationnelle soit enfin apportée…
Céline Debaulieu
Cet article est paru dans la dernière édition de Sur le fil, journal interne de la délégation Ile-de-France