“Je ne fais jamais de différence entre les usagers et les non usagers. Je suis médecin pour tout le monde”

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Nana, médecin pour New Vector

Je me sens utile ici au Drop In Center parce que les usagers de drogues sont totalement exclus

Je suis médecin au Drop In Center.  J’y propose des consultations médicales aux usagers. J’établis des diagnostics, si besoin je fais des fibroscan et des prescriptions de médicaments de base.

Avant de travailler ici, j’étais cardiologue et médecin généraliste. J’ai officié dans une clinique spécialisée dans les addictions. Je me suis toujours préoccupée des usagers, j’ai toujours voulu les aider car dans notre pays les usagers sont considérés comme des criminels : ils n’ont pas d’argent, de travail ni d’assurance santé. Ils sont stigmatisés et ne reçoivent aucun soutien médical alors qu’ils en ont besoin. Je me sens utile ici car je veux aider les plus vulnérables et les plus exclus. Je veux contribuer à faire changer les choses.

J’ai eu des amis usagers de drogues. Ils sont morts car ils ne connaissaient pas les risques de leurs pratiques. J’ai vu à quel point ils étaient discriminés. En Géorgie, beaucoup de gens ne veulent pas parler avec les usagers, ne s’intéressent pas à eux. Ils les excluent.

 

Je reçois des patients généralement masculins qui ont entre 50 ans et 55 ans. Ils souffrent d’hypertension, de maladies gastriques, d’insuffisance cardiaque, de problèmes articulaires, des problèmes neurologiques. Mais la plupart des pathologies concernent le foie à 90% comme les cirrhoses.

Le programme national lancé par le gouvernement est une très bonne nouvelle, je tiens à remercier MdM et New Vector : sans ces ONG, les usagers de drogues ne pourraient pas payer pour les examens, les diagnostics et les traitements contre les effets secondaires. Grâce à MdM, ils ont pu avoir accès aux examens et analyses complémentaires qui ne sont pas pris en charge par le gouvernement.



Les usagers de drogues ne sont pas plus compliqués que d’autres patients.

Seuls 10% des usagers sont compliqués car ils ont des problèmes psychologiques : ils oublient leur rendez-vous, leurs analyses mais les travailleurs pairs les encadrent et veillent à ce qu’ils puissent suivre les traitements, en particulier celui de l’Hépatite C qui demande de la rigueur.

Je n’ai jamais fait de différence entre les usagers et les non usagers. Je connais bien ce milieu-là. Mais dans tous les cas, je suis médecin pour tout le monde. J’ai déjà entendu dire que certains médecins n’étaient pas très respectueux des usagers de drogues.


La réduction des risques réduit la…  souffrance


La Rdr a apporté du positif : le programme de  substitution à la méthadone, le programme d’échange de seringues, la communication avec les usagers, la communication d’informations. La Rdr est bénéfique pour la Géorgie car elle peut permettre de réduire la prévalence de l’Hépatite C, les MST, réduire la morbidité et la mortalité.

 Pour moi personnellement travailler sur ce projet me permet d’apprendre des nouvelles pratiques médicales comme le fibroscan  et d’avoir accès à des patients qui ont souvent peur d’aller dans les structures de santé étatiques. C’est donc une chance de pouvoir les soigner.

 

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