BRAC : un modèle d’entreprise sociale venu du Sud

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Basée à Dacca, Bangladesh Rural Advancement Committee (BRAC) est un modèle original d’entreprise sociale combinant statut commercial et fonctionnement d’organisation non gouvernementale (ONG). Implantée dans les 64 districts du pays, où elle déploie un large éventail d’activités, de la microfinance à la santé en passant par l’éducation, elle est également présente dans une dizaine de pays du Sud. Véritable institution au Bangladesh, presque aussi puissante et ancienne que l’État lui-même, BRAC annonce 120 000 salariés et 126 millions de bénéficiaires, ce qui lui vaut la réputation de plus grande ONG au monde. Enviée par certaines consœurs du Nord, elle n’est pas pour autant vouée à devenir un modèle universalisable d’entreprise sociale.

 

Un empire solidaire

 

La rencontre avec l’efficacité de la machine BRAC commence dès la consultation de son site Internet. Pour qui souhaite en savoir plus sur ses actions, l’ONG-entreprise propose ni plus ni moins de venir en prendre la mesure sur place, au Bangladesh. Pour cela, une « Unité des visiteurs » a été créée. Elle se propose d’organiser le séjour de ces derniers, leur offrant de choisir parmi une quinzaine de programmes répartis sur une vingtaine de sites dans tout le pays. Contre une participation aux frais allant de 20 à 35 dollars américains par jour et par personne, BRAC ouvre ses portes aux membres d’ONG, d’institutions nationales comme internationales ou aux chercheurs. C’est dire si cette organisation pas comme les autres est consciente de l’intérêt croissant qu’elle suscite. De fait, la curiosité du visiteur ne manquera pas d’être sollicitée.

Dès l’arrivée à l’aéroport de Dacca, son regard sera attiré par les affiches proposant les services de la banque BRAC. Et tout au long du trajet le conduisant au siège de l’organisation, il ne cessera de relever les signes de la marque BRAC, comme imprimée dans le tissu social. Au détour d’une avenue saturée de tricycles propulsés par des hommes à la peine, de rickshaws verts en forme de cages grillagées roulantes et d’autocars bariolés sur les toits desquels se sont agglutinées des dizaines de personnes, le visiteur croisera les publicités vantant les mérites des vêtements ou des produits laitiers Aarong, fleuron de l’empire solidaire. Peut-être même croisera-t-il l’une des voitures de l’auto-école BRAC. Au terme de son périple, le visiteur aura encore l’occasion de passer devant les locaux de l’Université BRAC (6 000 étudiants), avant de contempler le bâtiment de 20 étages qui forme le quartier général de cette organisation, mélange unique d’entrepreneuriat social et d’actions de lutte contre la pauvreté.

Le temps de passer par l’hôtel et le restaurant – tous deux parties intégrantes de l’édifice – et l’on prend alors, quelque peu incrédule, la mesure de celle que certains ont surnommé la « multinationale du développement »[1]. À chaque étage correspond un panel d’activités dont chacune suffirait à constituer l’unique objet social de n’importe quelle ONG dans le monde : droits humains au 6e étage, eau-sanitation-hygiène au 8e, microfinance au 9e, agriculture et sécurité alimentaire au 10e, migration et empowerment communautaire au 11e, catastrophes naturelles-environnement-changement climatique au 12e, éducation au 17e, etc. Pourtant, l’élévation dans les étages offre de contempler la réalité autant que les besoins du pays : à quelques dizaines de mètres, à perte de vue, s’étale le bidonville de Korail, où vivent 50 000 personnes. Pour la seule ville de Dacca, il existe près de 8 000 « slums » comme celui-ci, concentrant quelque 30 % de la population. BRAC n’apparaît alors plus comme une simple façade, joliment servie par une communication efficace ; son éventail d’activités est à la mesure de ce chantier gigantesque et permanent. Surplombant cette réalité palpable, la tour BRAC fait figure de symbole, comme si l’organisation avait fait vœu de fouler aux pieds la pauvreté et l’iniquité qui en est le ferment.

Si elle ne les pas encore éradiquées – loin de là –, cela fait plus de quarante ans qu’elle y travaille. Et dans ce pays de 153 millions d’habitants, classé au 8e rang des plus peuplés au monde, avec une densité de plus de 1 000 habitants au km2 – portée à 44 000 à Dacca –, BRAC est une institution connue de tous. Et pour cause, son histoire est intimement liée à celle du Bangladesh, depuis la naissance du pays au début des années 1970 jusqu’à l’effondrement, en avril 2013, du Rana Plazza – un immeuble abritant des ateliers de confection pour des marques internationales de prêt-à-porter – qui causa la mort de plus de 1 000 personnes. Entre ces deux dates se développe ce que Mushtaque Chowdhury appelle le « paradoxe du Bangladesh »[2]. Ce pays, qui fait figure d’atelier du monde, se débat avec un produit national brut faible, une disparité de revenus, une pauvreté persistante, une malnutrition importante et un usage encore insuffisant des services de santé de base. Sans compter une malédiction géographique et climatique qui le place régulièrement sur la trajectoire de cyclones et sous les effets de la mousson. Pourtant, porté par un taux de croissance de 6 %, il a su développer un système de soins à bas coût tandis qu’en 2010, l’Organisation des Nations unies (ONU) reconnaissait ses progrès sur la voie des Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment en matière de mortalité infantile et maternelle. Des résultats auxquels BRAC n’est pas étrangère.

 

 

Une histoire bangladaise

 

Au début des années 1970, le « pays du Bengale » n’existe pas en tant que tel. Fruit de la partition de l’Inde en 1947, il forme la partie orientale du Pakistan, séparée du pouvoir central installé à Karachi par une large bande du territoire indien. Si l’islam est leur point commun, ces deux entités diffèrent par la culture et la langue, tandis que l’isolement économique auquel le Pakistan occidental soumet sa partie orientale ne fait qu’attiser les braises de la révolte. Et c’est une catastrophe naturelle qui met le feu aux poudres. En deux jours, les 12 et 13 novembre 1970, le cyclone de Bhola ravage le Pakistan oriental, tuant entre 224 000 et 300 000 personnes – 500 000 officieusement. Le manque de réaction du gouvernement central nourrit l’opposition politique bengalie, qui prend l’ascendant lors d’élections organisées en décembre. Le président pakistanais feint un certain temps de prendre en compte ce verdict des urnes, avant d’aviver les tensions qui aboutissent, en mars 1971, à une guerre d’indépendance qui se double d’une troisième guerre indo-pakistanaise[3]. L’offensive pakistanaise sur le territoire oriental est des plus violentes.

Alors que les guerres de libération éclatent un peu partout, le « pays du Bengale » attire l’attention du monde entier. En effet, pour la première fois sans doute une catastrophe naturelle engendre une guerre civile – on estime entre 300 000 et 3 millions le nombre de victimes de cette dernière – et la naissance, en décembre 1971, d’un pays que l’on appelle alors le Bangla Desh. Il s’agit peut-être aussi d’un des rares exemples où, par une sorte d’effet domino, la conjonction de deux désastres – naturel et politique – donnera naissance dans le pays concerné à une ONG : BRAC. Celle-ci apparaît à peu près au même moment que Médecins sans frontières en France : en somme, alors que le tiers-mondisme commence à entonner son chant du cygne, l’humanitaire français naît du Biafra et BRAC de Bhola.

Le parallèle s’arrête là car si les French doctors se projettent sur des crises à l’étranger, BRAC va se consacrer à sortir son pays de la pauvreté. À l’époque, on prête à Henry Kissinger d’avoir qualifié le Bangladesh de « pays sans espoir ». Ce que refuse un jeune comptable d’une trentaine d’années. Après avoir étudié l’architecture navale à l’Université de Glasgow, Fazle Hasan Abed monte dans la hiérarchie de la compagnie Shell jusqu’à en devenir l’un des dirigeants. Quand éclate la guerre d’indépendance, il lance depuis Londres une initiative d’interpellation et de récolte de dons – Help Bangladesh – avant de retourner dans son pays désormais libre, mais exsangue. Il abandonne alors sa carrière pour lancer BRAC, en 1972,  qu’il dirige toujours à 78 ans.

Un modèle d’entreprise sociale

H. Abed cherche à faire de BRAC la synthèse, a priori idéale, entre les modèles de l’entreprise et de l’ONG. Le principe est simple : la première rapporte de l’argent, la seconde le dépense et toutes les deux le font afin de « réduire la pauvreté par l’autonomisation des pauvres », le credo que chaque entreprise du groupe inscrit à son frontispice. De fait, si BRAC se présente comme une ONG, elle est enregistrée au Bangladesh en tant que société, mais c’est toujours la vocation de la première qui est mise en avant. M. Chowdhury y voit « une ONG qui a de nombreuses entreprises à son service »[4]. Aujourd’hui, 18 entreprises composent en effet l’empire solidaire BRAC, parmi lesquelles une usine d’élevage de poulets – fournisseur du géant KFC pour le Bangladesh –, une chaîne de stockage par le froid, une laiterie, une pêcherie, une unité d’insémination artificielle pour bovins ou encore une usine de fabrication d’emballages – notamment pour les produits Aarong. En 2013, ces entreprises ont généré 165 millions de dollars de revenus[5], soit 2 % de plus qu’en 2012. Une gageure en temps de crise.

La force de BRAC est de créer des entreprises en prise avec des besoins identifiés, au cœur de la population pauvre ou modeste du Bangladesh, pour répondre d’abord à ces besoins, ensuite développer l’activité des bénéficiaires – plus facilement appelés « clients » – et, enfin, dégager des bénéfices qui seront mobilisés dans les actions auprès des plus pauvres. Un cercle vertueux en somme. Les profits générés par les entreprises sont ainsi pour moitié dévolus aux programmes de l’ONG, pour moitié réinvestis dans les entreprises elles-mêmes. En 1978, Aarong est créée pour soutenir l’activité de sériciculture afin que les producteurs de soie filée à la main puissent tirer un prix équitable de leur travail et accéder aux marchés, notamment urbains, où demande et pouvoirs d’achats sont plus élevés. L’entreprise est aujourd’hui devenue l’un des plus grands détaillants du pays. Et il en va ainsi de la plupart d’entre elles : les unes permettent d’offrir un marché aux éleveurs de poulets ou aux producteurs de lait, les autres de fournir des aliments moins chers aux premiers ou encore de développer une activité pour les femmes à travers la cueillette du thé, etc. Autrement dit, elles ont un objet « social ». Le système BRAC fonctionne en synergie et de manière holistique, à tel point que les entreprises excédentaires aident celles qui pourraient connaître des difficultés.

En 2013, BRAC a donc pu engager dans ses programmes de lutte contre la pauvreté 728 millions de dollars de dépenses, couvertes à près de 80 % par les revenus générés par les activités de ses entreprises sociales, de ses investissements et de ses services financiers, le reste étant couvert par les dons de bailleurs, comme les coopérations anglaise ou australienne, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ou encore le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). Sans compter les 120 000 salariés qui vivent grâce à elle et lui valent sa réputation de plus grande ONG au monde[6]. Ainsi, toujours en 2013, le magazine suisse Global Journal a élu BRAC meilleure ONG de la planète.

Un modèle duplicable ?

 

Forte de l’empire solidaire qu’elle a su mettre en place, BRAC entend aller encore plus loin et devenir, à terme, autosuffisante à 100 %. F. H. Abed ne cesse de le répéter à la manière d’un mantra : « Small is beautiful, but big is necessary ». Feignant de la faire sienne en la prolongeant, il prend en réalité le contrepied de la formule d’Ernst Friedrich Schumacher qui, dès les années 1970, avait fait une sévère critique de l’économie de marché[7]. Cette « multinationale du développement » a en tout cas fait la preuve que des entreprises peuvent renoncer à la recherche de la marge maximale pour assumer leur part de responsabilité sociale. Si l’économie est un monde en soi, comme l’affirmait Fernand Braudel, c’est-à-dire « un morceau de la planète économiquement autonome, capable pour l’essentiel de se suffire à lui-même et auquel ses liaisons et ses échanges intérieurs confèrent une certaine unité organique »[8], alors BRAC pourrait bien être une ONG-monde. De fait, sa réputation franchit peu à peu les frontières du Bangladesh. Au diapason de ses actions qui, d’abord circonscrites au territoire bangladais, essaiment dans une dizaine d’autres pays d’Asie, d’Afrique et des Caraïbes (Afghanistan, Sierra Leone, Haïti par exemple). Mais un tel modèle, a priori séduisant, pourrait-il inspirer des « entrepreneurs sociaux » dans les pays du Nord, là où, depuis quelques années, la démarche dite de l’économie sociale et solidaire (ESS) fait des émules ? Rien n’est moins sûr.

D’abord, et l’histoire de BRAC en atteste, il s’agit là d’un modèle essentiellement endogène. Instauré dès le lancement, il fait tellement partie de l’ADN de cette ONG-entreprise, née dans un pays à l’économie dévastée – même si elle remonte aujourd’hui la pente –, que l’on peine à imaginer sa duplication dans des pays à l’économie développée – même s’ils ont été impactés par la crise. L’ensemble de la stratégie du versant entreprise de BRAC, pragmatique, consiste à investir dans des filières économiques traditionnelles défaillantes dont dépendent des franges de la population (travail de la soie, agriculture, etc.) pour permettre à ces dernières de s’en sortir mieux. Les bénéfices dégagés par ces activités sont à leur tour mobilisés dans des actions sociales et humanitaires portées par le versant ONG de BRAC. Si l’on prend le cas du Groupe SOS, sans doute l’un des modèles les plus aboutis d’ESS en France, la démarche est différente puisqu’il est né de la fusion de trois associations (SOS Drogue international, Habitat et soins, Insertion et Alternatives). Désormais chapeauté par un groupement d’intérêt économique, Alliance Gestion, il doit une grande partie de son développement à la reprise d’associations en difficulté.

Ensuite, et peut-être surtout, la structuration du milieu « associatif » est assez particulière au Bangladesh. À l’image de BRAC, et dans le sillage de la Grameen Bank, c’est une société civile « par le haut » qui s’est essentiellement développée, à l’initiative d’une élite occidentalisée, dans la tradition philanthropique anglo-saxonne. Relativement proche du pouvoir politique – avec lequel elle peut rivaliser dans une certaine mesure seulement, comme l’atteste la mésaventure du fondateur de la Grameen Bank[9] –, cette société civile diffère du modèle occidental, ou à tout le moins européen, mobilisant la base dans une logique de contrepouvoir. Il en va de même de son attitude pour le moins pragmatique à l’égard des entreprises « traditionnelles », qui peut la conduire à des alliances certainement discutables. Ainsi, à la suite de l’effondrement du Rana Plazza, BRAC a noué un partenariat avec Benetton, dont certains vêtements étaient fabriqués par des sous-traitants bangladais mis en cause dans la catastrophe. Au nom de l’aide qu’une telle alliance permet d’apporter aux victimes et à leurs familles, BRAC met-elle les entreprises devant leurs responsabilités ou leur offre-t-elle de se refaire une virginité à bon compte ? Il est en tout cas permis de se poser la question. Cette proximité avec les milieux des affaires et de la politique est d’ailleurs peut-être l’un des biais que l’on peut reprocher à l’ESS telle qu’elle est conçue en Europe : au prétexte de mettre l’efficacité économique au service de la solidarité, elle ouvre la voie à une forme de « social washing », quand elle n’offre pas de nouveaux marchés au libéralisme ; au nom de la professionnalisation, elle assèche le militantisme et donc l’opposition citoyenne. En somme, elle ne fait de l’association que l’alibi de sa fin annoncée au profit d’une alliance entre l’État et le marché. Paradoxalement, l’expérience BRAC ne nous amène-t-elle donc pas à nous interroger sur la pertinence de l’ESS ? Mais c’est là une histoire qui nous emmène au-delà de l’aventure BRAC.

Cette success story reste donc pour l’heure bangladaise, même si elle s’ouvre résolument à l’international, notamment au Sud. C’est sans aucun doute le sens de son histoire, commencée aux heures les plus sombres du « pays du Bengale », que d’essaimer dans le reste de l’Asie ou en Afrique de l’Est, comme elle le fait à travers certaines de ses missions internationales. Peut-être son modèle lui-même pourrait-il être dupliqué dans certains pays du Sud connaissant les mêmes conditions socio-économiques que le Bangladesh, soit une croissance encourageante dans un contexte de mal-développement. Ce serait sans nul doute le plus beau pied de nez qu’elle pourrait faire aux Occidentaux envieux de sa réussite.

[1] Julien Bouissou, « La multinationale du développement », Le Monde, 9 mars 2013.

[2] A. Mushtaque R. Chowdhury est vice-président et directeur exécutif par intérim de BRAC. Voir le dossier « Bangladesh: Innovation for Universal Health Coverage », The Lancet, vol. 382, n° 9906, 23 novembre 2013, et notamment l’article d’A. Mushtaque R. Chowdhury et al., « The Bangladesh Paradox: Exceptional Health Achievement Despite Economic Poverty », pp. 9-20.

[3] L’Inde, dont une partie du territoire avait été touché par le cyclone, avait déjà fait face à l’afflux de réfugiés, qui seront 10 millions au plus fort de la guerre. Avec l’Union soviétique, elle décide de venir en aide à la province sécessionniste.

[4] Voir A. Mushtaque R. Chowdhury, « Nous sommes une ONG qui a de nombreuses entreprises à son service », Humanitaire, n° 39, novembre 2014, pp. 76-81.

[5] BRAC, Annual Report 2013, Dacca, 2013.

[6] Si World Vision a un budget de 2,6 milliards de dollars, elle déclare 40 000 salariés dans le monde.

[7] Ernst Friedrich Schumacher, Small Is Beautiful : Une société à la mesure de l’homme, Paris, Seuil, 1979 [1973].

[8] Fernand Braudel, Civilisation matérielle, économie et capitalisme. xve-xviiie siècles, Paris, Armand Colin, 1967, p. 12.

[9] Depuis 2011, Muhammad Yunus, auquel on prête des velléités politiques et qui a une notoriété incontestable dans le pays, est l’objet d’attaques de la part de l’État bangladais, qui l’accuse de fraude fiscale.

Par Boris Martin
Rédacteur en chef de la revue Humanitaire (Médecins du Monde). Co-directeur (avec Karl Blanchet) de l’ouvrage Critique de la raison humanitaire (Le Cavalier bleu, 2006), et auteur de récits (« C’est de Chine que je t’écris… », Seuil, 2004 ; Chronique d’un monde disparu, Seuil, 2008) ainsi que d’une fiction (Hong Kong, un parfum d’éternité, Elytis, 2010). Il a publié, en 2014, L’iconoclaste. L’histoire véritable d’Auguste François, consul, photographe, explorateur, misanthrope, incorruptible et ennemi des intrigants, aux Éditions du Pacifique.

 

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