Rendre au corps sa liberté

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Madagascar –  (c) Mylène Zizzo 2014

Extrait du Livret
Opération Sourire

Fréquentes dans de nombreux pays en voie de développement, les brûlures sont souvent accidentelles, parfois criminelles. Tandis que femmes et enfants se blessent au contact du feu, de réchauds ou d’eau bouillante lors de la préparation des repas, la manipulation de produits chimiques sans protection adéquate fait principalement des victimes chez les hommes. En Asie – notamment au Cambodge, au Laos ou au Pakistan – des femmes subissent des agressions à l’acide. Considérées comme des crimes d’honneur, elles sont profondément dévastatrices, tant physiquement que psychologiquement. Mal soignées, les brûlures cicatrisent en rétraction. Les membres sont entravés, les visages péniblement déformés. Ces séquelles, l’Opération Sourire les réduit en soulageant les brides qui se sont formées sur la peau. Le corps retrouve sa mobilité. Les mouvements sont plus libres, les gestes élémentaires du quotidien à nouveau possibles.

Sathea, 7 ans, a bénéficié de ces soins lors d’une mission de Médecins du Monde Allemagne à Kampong Cham, au Cambodge :

« Lorsque Sathea s’est présentée en compagnie de sa mère, nous lui avons demandé de quoi elle souffrait. Sa réponse a été de soulever son chemisier : son corps était couvert de cicatrices, de la tête aux pieds. Sa mère nous a raconté qu’elle était tombée dans un feu de feuilles de palmier à l’âge de 4 ans. La petite fille venait nous demander de l’aide.

 
L’amplitude des mouvements de son coude gauche s’est réduite à mesure qu’elle grandissait. L’opération a eu lieu quelques jours plus tard, sans aucune complication. Il nous a été possible de libérer l’articulation en excisant les cicatrices. La fillette a dormi dans les bras de sa mère pendant plusieurs heures suite à l’intervention. Son bras gauche était entièrement plâtré en extension quasi complète.

 
Nous avons revu Sathea le dernier jour de notre mission à Kampong Cham, pour changer son pansement une dernière fois. Lorsque nous sommes arrivés à 8 heures du matin elle nous attendait déjà en jouant avec sa peluche devant le bureau. La cicatrisation semblait se faire très bien, et il n’y avait aucun signe d’infection. La mère nous a dit qu’elle pourrait aller voir un médecin local près de chez elle pour retirer les points de suture. Une fois le pansement changé, Sathea a joint les mains et nous a dit : Merci ! »

Près de 80% des brûlures soignées résultent d’accidents domestiques.

 

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