Madagascar – (c) Mylène Zizzo 2014
25 ans, le bel âge ! L’âge mûr pour dresser un 1er bilan et plonger dans le monde des adultes. Certes, ce monde-là est souvent plus contraignant mais il est nécessaire d’y faire front pour asseoir la reconnaissance de l’OS dans le monde de la chirurgie humanitaire. Les documents, vidéos, témoignages, photographies présentés dans ce numéro de la Boussole en témoignent.
Si l’Opération Sourire avait deux ans et demi pour réussir ce défi : elle étofferait son portage associatif car elle a grandi et doit conquérir sa juste place parmi les centaines de programmes de Médecins du Monde. Si l’Opération Sourire est singulière dans son organisation, elle n’en reste pas moins un programme DE Médecins du Monde et doit à ce titre non pas se conformer pour la contraindre à rentrer dans des moules, mais bien utiliser l’ensemble des supports de MdM pour en améliorer sa qualité, et également s’affirmer dans les instances décisionnaires.
Si le monde de l’Humanitaire a beaucoup changé en 25 ans, il n’en reste pas moins qu’un programme chirurgical, pour être réussi, doit se préparer en amont et adopter une certaine organisation ; et ce d’autant qu’il existe, comme sur tous les programmes, des imprévus ! Laissons donc toujours de la place à ces événements qui donnent du piquant à la vie, et gardons toute notre énergie pour le patient et le soin dont il a besoin.
Non, l’Opération Sourire n’est pas un « truc à part » ! Si l’Opération Sourire doit se démarquer, c’est par le lien et la force que lui donne l’ensemble des missions portées par les associations du réseau de Médecins du Monde. On a beau être singuliers, nous avons un cadre commun et notre responsabilité est de fédérer toutes les équipes autour de ce cadre. Ne pas le faire affaiblirait l’Opération Sourire des Médecins du Monde. L’enjeu est donc de continuer à échanger, partager et rester soudés pour améliorer nos pratiques mais aussi continuer à convaincre ! Convaincre nos conseils d’administration, donateurs, partenaires, Ministères de la Santé dans les pays dans lesquels nous intervenons.
Pour donner encore plus de souffle à l’Opération Sourire, pourquoi ne pas proposer de l’inclure sous la thématique « Enfance » de l’association? Pourquoi ne pas proposer une marque, un logo Opération Sourire qui nous permettraient d’avoir une identité plus forte mais aussi des possibilités de financements plus importantes?
Ces sujets sont à débattre ensemble, au sein de Médecins du Monde.
Enfin, si l’Opération Sourire devait relever un dernier défi dans les deux ans et demi ans qui viennent, ce serait sans doute de travailler sur la question de son plaidoyer. Est-il possible de le porter dans les pays où nous intervenons ? Faut-il faire alliance pour faire reconnaitre le droit à l’accès aux soins des enfants et des adultes, faire reconnaitre le devoir de protection que chaque État devrait avoir vis-à-vis de sa population la plus fragile ?
Si le chemin est parfois long, beaucoup de ces défis, j’en suis convaincue, avanceront avec sérénité et efficacité dans les mois à venir.
17 décembre 2014