Ne laissons pas l’impunité triompher au Mexique

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© Michel Redondo pour MdM

A l’occasion de la visite du président mexicain Enrique Peña Nieto à l’Elysée le 6 juillet dernier, de nombreuses organisations de la société civile méso-américaines se sont mobilisées afin d’interpeller, dans une lettre ouverte, le président Emmanuel Macron sur la crise que traverse le Mexique : un non-respect récurrent des droits de l’homme en toute impunité.

La rencontre entre les présidents français et mexicain s’est faite en marge du Sommet du G20, qui s’est ouvert le lendemain à Hambourg, le 7 juillet.

C’est dans ce contexte que ce groupement inter-associatif a sollicité Médecins du Monde dans le but de faire circuler leur lettre ouverte. Voici leurs revendications :

Comme vous le savez probablement, le Mexique connaît, depuis 10 ans, une augmentation sans précèdent de cas de violences commises en toute impunité.

Le déploiement de milliers de soldats – dans le but de prendre en charge certaines responsabilités en matière de sécurité dans le contexte de la lutte antidrogues – a provoqué une vague de violations graves aux droits de l’homme. Les forces armées, loin de se cantonner à un appui aux autorités civiles, ont pris en charge les responsabilités des services de polices.

Le résultat de cette stratégie de sécurité est dévastateur : plus de 150 000 homicides selon le Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, 77 plaintes déposées pour des exécutions extrajudiciaires, plus de 8 000 cas de tortures, dont 1 207 commis par des militaires, plus de 30 000 disparus selon le Registre National des Personnes Disparues et plus de 300 000 personnes victimes de déplacement forcé dû à la violence. Les migrants, en transit sur le territoire mexicain, sont particulièrement affectés, bien qu’il n’existe pas de chiffres officiels. Au moins trois massacres de migrants centraméricains en situation illégale ont été documentés, ce qui représente près de 314 victimes ; les responsables sont restés impUnies.

D’autre part, le pays souffre d’une absence de mesures préventives et de mesures d’enquête efficaces, d’une discrimination constante envers les femmes, les mineurs, la communauté LGBTTTI, les peuples indiens, et les communautés qui défendent leur territoire. A cela s’ajoute les violations constantes aux droits économiques, sociaux et culturels, particulièrement dans le secteur des affaires.

Ces chiffres révèlent le terrible héritage de la présidence d’Enrique Peña Nieto.  

Il ne s’agit pas de cas isolés, au contraire. Ce sont des faits généralisés qui prouvent le désintérêt et l’incapacité des institutions mexicaines à enquêter et sanctionner les auteurs de ces crimes.

Ce début d’année 2017 a été particulièrement alarmant : depuis le mois de janvier, l’Union Européenne a, plus d’une douzaine de fois, publiquement appelé le gouvernement mexicain à faire la lumière sur les divers cas d’assassinats de défenseurs des droits de l’homme et de journalistes. Le 16 mai dernier, le Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité affirmait qu’avec 7 assassinats de journalistes depuis le début de l’année et 15 en 2016, le Mexique était un des pays les plus dangereux du monde pour les professionnels des médias.

Nous sommes particulièrement préoccupés par les crimes violents commis depuis le début de l’année, notamment les exécutions extra-judiciaires de civils commises par des militaires le 3 mai dernier à Palmarito, dans l’état de Puebla, ou encore les assassinats de défenseurs des droits de l’homme tels que ceux d’Isidro Baldenegro López et Juan Ontiveros, les 15 et 31 janvier dernier dans l’état de Chihuahua, de Miriam Elizabeth Rodríguez Martínez, le 10 mai dans l’état de Tamaulipas, de Miguel Vázquez et son frère Agustín Vázquez le 20 mai dans l’état de Jalisco, enfin, l’assassinat de Meztli Sarabia Reyna le 29 juin à Puebla.

D’autre part, des journalistes ont été tués : Filiberto Álvarez Landero le 1er mars dans l’état de Morelos, Cecilio Pineda Birto le 2 mars dans le Guerrero, Ricardo Monlui Cabrera le 19 mars à Veracruz, Miroslava Breach le 23 mars dans l’état de Chihuahua, Max Rodríguez Palacios le 14 avril en Baja California Sur, Javier Valdez le 15 mai dans l’état de Sinaloa, Jonathan Rodríguez Córdova, fils de la journaliste Sonia Córdova, tué dans l’attentat contre cette dernière dans l’état de Jalisco et Salador Adame, porté disparu depuis le 19 mai, a été retrouvé mort dans le Michoacán. Tous ces exemples sont autant de preuves de l’importance de la crise que traverse actuellement le pays.

Il faut souligner que les agressions à l’encontre de défenseurs et de journalistes (les menaces, les violations de domiciles, la censure, le harcèlement judiciaire et l’espionnage) reflètent l’absence d’une politique globale de protection et de prévention des attaques. De même, il est préoccupant que les mesures mises en application et reconnues à l’international, telle que la Commission légiste pour l’identification des migrants assassinés, voient leur travail menacé par une cessation d’activité. Par ailleurs, ce processus touche d’autres instances destinées à la collaboration entre société civile et experts internationaux.

De la même manière, nous sommes préoccupés par diverses propositions de lois ou de réformes risquant de porter atteinte aux droits de l’homme.

La récente Loi de Sécurité Intérieure ou la contre-réforme en matière pénale par exemple. Cela représente un grave recul en matière de justice, après des années d’avancées dans la consolidation du nouveau système pénal. En parallèle, des réformes structurelles essentielles à l’état de droit, telles que la nomination d’un Procureur Général de la République autonome, et la loi sur les disparitions forcées, peinent à évoluer au sein du Congrès.

Dans de telles circonstances, nous lançons un appel à la France, un pays qui se définit par son caractère démocratique et son respect des droits humains, pour que ce respect soit aussi appliqué par ses alliés, notamment le Mexique.

Chaque année, votre pays joue un rôle actif et décisif au sein du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies. La France a fortement contribué à sa consolidation et a promu l’application scrupuleuse des mécanismes de protection des droits de l’homme. Enfin, la France a su se montrer ferme devant les différentes formes de menaces qui auraient pu mettre en péril leur indépendance et leur impartialité.

Pour ces raisons, nous sollicitons la France :

Pour consolider la relation bilatérale avec le Mexique, afin de garantir le respect et la protection des droits de l’homme dans nos deux pays, grâce aux actions et efforts communs. De la même manière, nous appelons le chef de l’Etat mexicain à amorcer des solutions structurelles à long terme, pour que nos institutions combattent l’impunité qui règne au Mexique. Nous savons que le gouvernement français, au même titre que d’autres gouvernements européens, apporte une assistance technique au Mexique en matière de justice et nous demande une plus grande transparence quant à l’usage de ces fonds, afin qu’ils soient utilisés de manière efficace pour combattre l’impunité, la corruption, et les violations graves aux droits de l’homme.

Pour promouvoir l’application des 14 recommandations proposées au gouvernement mexicain par le Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, en particulier celle qui demande la constitution d’un Conseil d’Assesseurs contre l’Impunité. Devant le manque de capacité et de volonté politique pour enquêter sur les faits de corruptions et de violations récurrentes aux droits de l’homme, le Mexique a besoin d’un mécanisme international, indépendant et impartial, composé d’experts qui accompagnent l’Etat mexicain pour conformer des institutions de justice capables de renverser la tendance actuelle. Nous sommes certains que le gouvernement français, en reconnaissance de l’importance cruciale d’offrir une aide mutuelle entre Etats en conformité avec ses engagements internationaux, aidera notre pays à lutter contre la corruption et l’impunité à travers la promotion de la création d’un Conseil d’Assesseurs contre l’Impunité et d’un Mécanisme International contre l’Impunité.

Pour promouvoir un dialogue sur la situation de violations aux droits de l’homme au Mexique au sein du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies et d’autres instances internationales, afin de trouver des solutions structurelles et globales aux problématiques qu’affronte actuellement le pays.

Pour mettre en exergue l’importance de la participation des victimes, des défenseurs des droits de l’homme et de la société civile mexicaine dans la construction d’un Etat de droit, en demandant au gouvernement mexicain la mise en place d’un espace de consultation, de participation et d’évaluation de la société civile en matière de politique publique relative aux droits de l’homme.

Les organisations de la société civile signataires de la lettre :

 

ARTICLE 19 

Borde Político

Asistencia Legal por los Derechos Humanos 

Centro de Derechos Humanos Fr. Francisco de Vitoria O.P., A.C.

Centro Nacional de Comunicación Social 

Cauce Ciudadano A.C. 

Casa del Migrante de Saltillo

Colectivo familias de Desaparecidos Orizaba – Córdoba

Colectivo Solecito de Veracruz de búsqueda de personas desaparecidas Centro de Derechos Humanos Fray Bartolomé de las Casas

Centro de Derechos Humanos Miguel Agustín Pro Juárez A.C. Centro Diocesano para los Derechos Humanos Fray Juan de Larios Ciudadanos en Apoyo a los Derechos Humanos, A.C.

Comisión Mexicana de Defensa y Promoción de los Derechos Humanos Disability Rights International 

Documenta | Análisis y acción para la justicia social A.C.

Enjambre Digital

Fundación para la Justicia y el Estado Democrático de Derecho A.C. (FJEDD) 

Fundar, Centro de Análisis e Investigación A.C 

Fuerzas Unidas por Nuestros Desaparecidos en México (FUNDEM) integrada por familiares de personas desaparecidas en todo México.

Fuerzas Unidas por Nuestros Desaparecidos en Coahuila (FUUNDEC) integrada familiares de personas desaparecidas en el estado de Coahuila.

Grupo de Información en Reproducción Elegida, A.C. Instituto para la Justicia Procesal Penal (IJPP) Instituto de Liderazgo Simone de Beauvoir (ILSB)

Instituto Mexicano de Derechos Humanos y Democracia A.C. (IMDHD) Proyecto sobre Organización, Desarrollo, Educación e Investigación (PODER) Proyecto de derechos Económicos Sociales y Culturales A.C. (PRODESC) Scalabrinianas Misión con Migrantes y Refugiados

Servicios y Asesoría para la Paz (SERAPAZ) México Unido Contra la Delincuencia A.C. (MUCD) CIC Propuesta Cívica A.C. Red Retoño 

Red Nacional de Organismos Civiles de Derechos Humanos “Todos los Derechos para Todas y Todos” (conformada por 84 organizaciones en 23 estados de la República mexicana) : Agenda LGBT (Estado de México); Alianza Sierra Madre, A.C. (Chihuahua); Asistencia Legal por los Derechos Humanos, A.C. (AsiLegal) (Ciudad de México); Asociación Jalisciense de Apoyo a los Grupos Indígenas, A.C. (AJAGI) (Guadalajara, Jal.); Asociación para la Defensa de los Derechos Ciudadanos “Miguel Hidalgo” (Jacala Hgo.); Bowerasa, A.C. “Haciendo Camino” (Chihuahua, Chih.); Casa del Migrante Saltillo (Saltillo, Coah.); Católicas por el Derecho a Decidir, A.C. (Ciudad de México); Centro “Fray Julián Garcés” Derechos Humanos y Desarrollo Local, A. C. (Tlaxcala, Tlax.); Centro de Apoyo al Trabajador, A.C. (CAT) (Ciudad de México); Centro de Derechos de la Mujeres de Chiapas (San Cristóbal de Las Casas, Chis.); Centro de Derechos Humanos “Don Sergio” (Jiutepec, Mor.); Centro de Derechos Humanos “Fray Bartolomé de Las Casas”, A. C. (San Cristóbal de Las Casas, Chis); Centro de Derechos Humanos “Fray Francisco de Vitoria O.P.”, A. C. (Ciudad de México); Centro de Derechos Humanos “Fray Matías de Córdova”, A.C. (Tapachula, Chis.); Centro de Derechos Humanos “Juan Gerardi”, A. C. (Torreón, Coah.); Centro de Derechos Humanos “Miguel Agustín Pro Juárez”, A. C. (Ciudad de México); Centro de Derechos Humanos de la Montaña, Tlachinollan, A. C. (Tlapa, Gro.); Centro de Derechos Humanos de las Mujeres (Chihuahua); Centro de Derechos Humanos de los Pueblos del Sur de Veracruz “Bety Cariño”, A.C. (Tatahuicapan de Juárez, Ver.); Centro de Derechos Humanos Digna Ochoa, A.C (Tonalá, Chis.); Centro de Derechos Humanos Paso del Norte (Cd. Juárez, Chih.); Centro de Derechos Humanos Toaltepeyolo (Orizaba, Veracruz); Centro de Derechos Humanos Victoria Diez, A.C. (León, Gto.); Centro de Derechos Humanos Zeferino Ladrillero (CDHZL) (Estado de México); Centro de Derechos Indígenas “Flor y Canto”, A. C. (Oaxaca, Oax.); Centro de Derechos Indígenas A. C. (Bachajón, Chis.); Centro de Investigación y Capacitación Propuesta Cívica A. C. (Propuesta Cívica) (Ciudad de México); Centro de Justicia para la Paz y el Desarrollo, A. C. (CEPAD) (Guadalajara, Jal.); Centro de los Derechos del Migrante (Ciudad de México); Centro de Reflexión y Acción Laboral (CEREAL-Guadalajara) (Guadalajara, Jal.); Centro Diocesano para los Derechos Humanos “Fray Juan de Larios”, A.C. (Saltillo, Coah.); Centro Juvenil Generando Dignidad (Comalcalco, Tabasco); Centro Kalli Luz Marina (Orizaba, Ver.); Centro Mexicano de Derecho Ambiental (CEMDA) (Ciudad de México); Centro Mujeres (La Paz, BCS.); Centro Regional de Defensa de DDHH José María Morelos y Pavón, A.C. (Chilapa, Gro.); Centro Regional de Derechos Humanos “Bartolomé Carrasco”, A.C. (BARCA) (Oaxaca, Oax.); Ciencia Social Alternativa, A.C. KOOKAY (Mérida, Yuc.); Ciudadanía Lagunera por los Derechos Humanos, A.C. (CILADHAC) (Torreón, Coah.); Colectivo contra la Tortura y la Impunidad (CCTI) (Ciudad de México); Colectivo Educación para la Paz y los Derechos Humanos, A.C. (CEPAZDH) (San Cristóbal de Las Casas, Chis.); Comisión Ciudadana de Derechos Humanos del Noroeste (Mexicali, Baja California); Comisión de Derechos Humanos y Laborales del Valle de Tehuacán, A.C. (Tehuacán, Pue.); Comisión de Solidaridad y Defensa de los Derechos Humanos, A.C. (COSYDDHAC) (Chihuahua, Chih.); Comisión Independiente de Derechos Humanos de Morelos, A. C. (CIDHMOR) (Cuernavaca, Mor.); Comisión Regional de Derechos Humanos “Mahatma Gandhi”, A. C. (Tuxtepec, Oax.); Comité Cerezo (Ciudad de México); Comité Cristiano de Solidaridad Monseñor Romero (Ciudad de México); Comité de Defensa de las Libertades Indígenas (Palenque, Chis.); Comité de Defensa Integral de Derechos Humanos Gobixha A.C. (CODIGODH) (Oaxaca, Oax.); Comité de Derechos Humanos “Fr. Pedro Lorenzo de la Nada”, A. C. (Ocosingo, Chis.); Comité de Derechos Humanos “Sierra Norte de Veracruz”, A. C. (Huayacocotla, Ver.); Comité de Derechos Humanos Ajusco (Ciudad de México); Comité de Derechos Humanos de Colima, A. C. (Colima, Col.); Comité de Derechos Humanos de Comalcalco, A. C. (CODEHUCO) (Comalcalco, Tab); Comité de Derechos Humanos de Tabasco, A. C. (CODEHUTAB) (Villahermosa, Tab); Comité de Derechos Humanos y Orientación Miguel Hidalgo, A. C. (Dolores Hidalgo, Gto.); Comité de Familiares de Detenidos Desaparecidos “Hasta Encontrarlos”(Ciudad de México); Comité Sergio Méndez Arceo Pro Derechos Humanos de Tulancingo, Hgo A.C. (Tulancingo, Hgo.); Consultoría Técnica Comunitaria AC (CONTEC) (Chihuahua); El Caracol, A.C (Ciudad de México); Estancia del Migrante González y Martínez, A.C. (Querétaro, Qro.); Frente Cívico Sinaloense. Secretaría de Derechos Humanos (Culiacán, Sin.); Fundación para la Justicia y el Estado Democrático de Derecho (Ciudad de México); Indignación, A. C. Promoción y Defensa de los Derechos Humanos (Mérida, Yuc.); Instituto de Derechos Humanos Ignacio Ellacuria, S.J. Universidad Iberoamericana- Puebla (Puebla, Pue.); Instituto Mexicano de Derechos Humanos y Democracia (Ciudad de México); Instituto Mexicano para el Desarrollo Comunitario, A. C. (IMDEC) (Guadalajara, Jal.); Instituto Tecnológico y de Estudios Superiores de Occidente. Programa Institucional de Derechos Humanos y Paz (Guadalajara, Jal.); Justicia, Derechos Humanos y Género, A.C. (Ciudad de México); La 72, Hogar-Refugio para Personas Migrantes (La 72) (Tenosique, Tabasco); Mujeres Indígenas por la Conservación, Investigación y Aprovechamiento de los Recursos Naturales, A. C. (CIARENA) (Oaxaca); Oficina de Defensoría de los Derechos de la Infancia A.C. (ODI) (Ciudad de México); Promoción de los Derechos Económicos, Sociales y Culturales (PRODESCAC) (Estado de México); Proyecto de Derechos Económicos, Sociales y Culturales (ProDESC) (Ciudad de México); Proyecto sobre Organización, Desarrollo, Educación e Investigación (PODER) (Ciudad de México); Red Solidaria de Derechos Humanos, A.C. (Morelia, Michoacán); Respuesta Alternativa, A. C. Servicio de Derechos Humanos y Desarrollo Comunitario (San Luis Potosí); Servicio, Paz y Justicia de Tabasco, A.C. (SERPATAB) (Villahermosa, Tab.); Servicios de Inclusión Integral, A.C. (SEIINAC) (Pachuca, Hgo.); Tequio Jurídico A.C. (Oaxaca, Oax.); VIHas de Vida (Guadalajara, Jal.); Voces Mesoamericanas, Acción con Pueblos Migrantes AC (San Cristobal de las Casas, Chiapas).

 

Les défenseurs des droits de l’homme signataires de la lettre :

 

Aram Barra 

Araceli Salcedo Jiménez

Alfredo Lecona Martínez

Aranxa Bello Brindis

Alejandra Nuño Ruiz- Velasco 

Ana Lorena Delgadillo Pérez

Catalina Perez Correa 

Carolina Pimentel

Cecilia Real

Denise Dresser

Ernesto López Portillo 

Eliana Garcia

Guadalupe Barrena

Jorge Javier Romero 

Lucía Diaz Genao

Iván García Gárate 

María Novoa 

Pablo Girault 

Rosario Villanueva 

Simón Hernández León 

 

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