Un rapport comme celui ci nous permet d’ouvrir les yeux

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Nao Kuroyanagi, directrice générale de MdM Japon, était à Paris pour les Journées des missions, quelques jours après la sortie du Rapport européen

 

Un rapport extrêmement intéressant et utile d’un point de vue personnel…

 

« J’ai été vraiment touchée par les témoignages des femmes » dit-elle en pointant l’image de la 4e de couverture. Outre ce sentiment de révolte face à la vulnérabilité de ces femmes, Nao précise n’avoir « jamais pu imaginer cela dans un pays comme l’Angleterre ». Ce rapport lui permet de découvrir l’Europe et ses réalités, privée de cette auréole de « pays riches et développés ».

 

Une véritable « valeur ajoutée » pour MdM Japon

 

Nao est sûre « que la méthodologie et la façon de travailler [lui] seront très utiles » quand ils travailleront sur les mêmes populations. Effectivement, au Japon, ce pays très policé, « il y a beaucoup de choses dont la société est inconsciente ; une étude comme ça, assez profonde, bien structurée, nous permet d’ouvrir les yeux ». Nao confirme que ce regard pourrait aider à révéler un nouveau public vulnérable tel que les sans-papiers, les enfants mal traités, ou les personnes qui se prostituent. Cette nouvelle vision sera d’autant plus intéressante que MdM Japon est en train de réfléchir à l’ouverture d’un nouveau programme national.

 

Des problématiques japonaises et européennes loin d’être similaires

 

Le Japon n’est que très peu sujet aux problèmes liés à l’immigration et à la xénophobie. Le Japon étant une île, l’immigration sans papiers n’en est que plus difficile. Et du fait du peu d’immigrés sur le sol japonais (selon un recensement de 2010, les étrangers représentent 1,6% de la population totale), la xénophobie n’est pas un problème récurrent. Cela étant, si le Gaikokuji¹n  n’est pas stigmatisé, le sans-domicile fixe (SDF), lui, l’est. « Les jeunes lancent des pierres sur les SDF. » Les SDF sont considérés comme des gens paresseux, honteux, qui ont plus choisi leur situation qu’ils ne l’ont subie. Ce rejet est tellement prégnant dans la société nipponne qu’« avant de monter le projet à Tokyo auprès des SDF, même parmi MdM Japon, il y avait des gens qui disaient : “Non, non, ce n’est pas la peine de faire un projet pour les SDF car ils sont paresseux ”… Maintenant, trois ans après, nous sommes tous très fiers de ce programme ».

 

 

¹Gaikokujin (外国人,Gaikokujin, « étranger » lit. « personne d’un pays extérieur ») est un des termes japonais utilisés pour désigner les étrangers au Japon

A propos de MdM Japon

MdM Japon est crée en 1995 à la suite de l’envoi d’une mission d’urgence après le tremblement de terre de Kobe.

Aujourd’hui:

un programme à Tokyo dans le quartier d’Ikebukuro auprès des sans domicile fixe souffrant de pathologies mentales et/ou de handicap mental avec une très forte composante communautaire (inspiré de l’ancien programme de Marseille);

–  deux programmes dans la région de Tohoku (nord Japon) suite au tsunami et à la catastrophe nucléaire:
projet Nikokoro à Otsuchi (fermeture et passation aux partenaires locaux prévues prochainement)
projet Sôsô dans la préfecture de Fukushima

Ces deux projets visent à :
Fournir des soins de santé mentale
Aider les acteurs locaux à reconstruire un système de santé et de soins
Aider les habitants à reconstruire leurs villes et leur vie

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