Sur l’île de Lesbos, « une solidarité qui s’organise »

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 photo de Guillaume Pinon

Regard pétillant, jambes croisées, menton levé, Brigitte Maître, cardiologue mâconnaise et engagée pour MDM, nous raconte la situation des migrants sur l’île grecque de Lesbos où elle est intervenue 5 semaines au cours de l’été dernier.

Début août, les autorités de l’île de Lesbos évaluaient à 1500 le nombre de migrants arrivant sur l’île grecque par jour. Début septembre, le chiffre triple et passe à environ 4000 migrants. L’île, pourtant si calme de Lesbos, doit faire face à la venue d’un flux massif de migrants en quelques semaines à peine.

Et pourtant, enthousiaste, Brigitte Maître nous décrit cette «solidarité qui s’organise» pour améliorer la situation des migrants et la mobilisation de tous les acteurs présents sur l’île : le Maire de Mytilène qui a anticipé ces arrivées massives et mis à disposition les transports et des terrains, la police prête à enregistrer promptement les migrants, les organisations d’aide humanitaire et les habitants de l’île.

Brigitte Maître expose également le mal-être des migrants, celui-ci étant souvent lié aux conditions de vie parfois déplorables et à une perte de libertés due à une claustration sur l’île. Et cela, uniquement pour une partie de la population : les non-Syriens. Brigitte Maître dénonce une discrimination entre les Syriens et les non-Syriens : «pour la population non-syrienne, le délai avoir accès à leurs papiers peut aller jusqu’à 2 semaines alors qu’en 48h parfois, les Syriens ont leurs papiers». De plus, la population syrienne peut loger légalement jusqu’à 6 mois sur l’île alors que les non-Syriens ne peuvent pas rester plus d’un mois sur place. Ce départ très rapide de l’île permet aux non-Syriens de ne pas souffrir des pathologies associées à l’enfermement.

En conclusion de cette table ronde, Brigitte Maître décrit la générosité des médecins grecs sur place. Elle rajoute que MDM a effectué 6219 consultations médicales en Grèce. Le lien entre les migrants et les organismes de solidarité étant primordiale pour elle : «J’insiste fortement à faire des mixages internationaux entre les médecins pour la force et la richesse culturelle que cela représente». Celle-ci a fini son intervention sur l’importance d’aller à la rencontre des migrants afin de pouvoir échanger sur les pratiques des médecins et ainsi, pouvoir se rendre compte de la réalité de ces différents parcours migratoire.

Flora Guitton.

 

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