J’ai peur de me retrouver contrainte à vendre des services sexuels

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Karen

Karen – 23 ans, originaire du Salvador
photo de Nadja Massun pour MdM

Karen et sa mère vendaient des cocktails et des bières sur les plages du Salvador. Elle y a rencontré son mari qu’elle a voulu rejoindre à Tijuana (Mexique), où il travaille. Elle était enceinte de leur premier enfant et pensait chercher du travail là-bas. Mais elle est restée coincée à Tapachula, faute de papiers. Son mari lui envoie de l’argent, elle fait des ménages où et quand elle peut, mais elle redoute de se retrouver contrainte à vendre des services sexuels.

C’est grâce à des affichettes dans le parc qu’elle a pris connaissance du programme de MdM. Elle s’est sentie concernée parce qu’elle subit les maltraitances infligées aux migrantes et qu’elle a besoin d’apprendre à se défendre. Même de son mari, quand il lui parle mal. Elle a suivi les formations d’aide psychologique et d’aide légale. Elle-même s’implique du mieux qu’elle peut en participant à l’accueil du matin, en accompagnant des femmes à l’office de migration. Elle leur parle surtout de santé et les incite à faire les tests.

Aujourd’hui, les groupes de travail et les actions d’entraide lui apprennent à se reconsidérer comme une personne, à accepter son histoire. Elle n’est pas « rien » parce qu’elle est migrante, elle est même très importante pour ses enfants. Elle entrevoit l’espoir de sortir de sa situation, de trouver un travail qui lui permette de s’occuper d’eux et aider mieux les autres femmes.

 

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