Il faut bien vivre et faire ce que l’on a envie de faire !

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Abigail

Abigail – 46 ans, originaire de Veracruz (Mexique)
En octobre 2015, Maria a été élue présidente de l’association Mujeres migrantes en action contra la violencia (MIMUMAV)


photo de Nadja Massun pour MdM

Née à Veracruz, mariée à 18 ans, cette femme de caractère a divorcé à 21 ans après avoir mis un enfant au monde. Quand elle a été licenciée pour raisons économiques de la Sécurité sociale, Abigail s’est mise à danser dans les bars. Elle s’est sentie très mal jugée, alors qu’elle aime danser et qu’ « il faut bien vivre et faire ce que l’on a envie de faire ! »

Elle est partie vivre dans le Chiapas et danse aujourd’hui dans un cabaret familial de la zone de tolérance Las Huacas, fréquentée par les routiers. En tant que représentante du personnel, elle a rencontré MdM qui y anime des ateliers de prévention. C’est tout naturellement qu’elle est devenue promotrice de santé pour informer et accompagner les femmes qui travaillent dans d’autres bars ou dans la rue. Elle a beaucoup appris sur un plan personnel et ressent la nécessité de transmettre ce nouveau savoir aux autres qui, elles aussi, doivent apprendre à se protéger et à se défendre, particulièrement celles qui n’ont pas la chance d’être mexicaines comme elle…

La violence des autorités, Abigail l’a pourtant vécue en personne lors d’une descente de la police fédérale en août 2014 : « Ils ont pillé l’argent liquide, les ordinateurs et ont fouillé partout jusque dans nos vagins pour regarder s’il n’y avait pas de la drogue dissimulée ! Quand ils ont vu qu’ils étaient filmés, ils ont arraché les câbles et détruit la caméra. » Tant de violence et d’obscénité … Elle en tremble encore de rage.

Engagée 24 heures sur 24 dans ce combat de femmes pour des femmes, Abigail se sent parfois fatiguée par toutes les situations préoccupantes qu’elle rencontre. Mais quand elle perçoit, à travers un sourire, à quel point une simple distribution de préservatifs peut soulager une femme, la motivation revient en force. Selon elle, une des priorités de l’association est de trouver des solutions d’hébergement pour les femmes à la rue et pour les enfants. Elle a déjà commencé à approcher d’autres associations locales à ce sujet.

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