Une «deuxième chance» ?

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DSCF2357-2Tournée dans les rues de Tapachula (Chiapas)
 (c) Nadja Massun pour MdM

Elles s’appellent Teresa, Guadalupe, Abigail, Raquel… elles ont entre 20 et 60 ans et s’animent autour d’une grande table. Certaines portent fièrement leur T-shirt MdM. Elles parlent vite et fort, rient, s’interrompent, s’écoutent pendant que les enfants vont et viennent sur les genoux, jouent, crient et mangent beaucoup de Nutella. Bienvenue à Tapachula dans les bureaux de MdM, la réunion des promotrices de santé va commencer. Il y a plus d’enfants que d’habitude ce matin, les écoles sont fermées à cause des risques de cyclone. Octavio, mon voisin de trois ans, joue avec un tank et une ambulance…
Tour de table, tout le monde se présente : les promotrices, bien sûr, qui précisent si elles travaillent en ce moment, Brenda, Sagrario et David, les trois salariés mexicains respectivement coordinatrice, administratrice et logisticien du programme Améliorer l’accès à la santé des femmes migrantes travailleuses du sexe dans le sud du Mexique. Aujourd’hui, la réunion est particulière puisque Betty et Frédérique les bénévoles co-responsables de ce programme sont venues de France rendre leur visite annuelle. Betty nous présente, Nadja, la photographe, et moi-même. Nous sommes ici pour réaliser des portraits, des photos du terrain et recueillir leurs témoignages car à MdM nous tenons à nous appuyer sur la parole des personnes concernées, à ne pas parler à leur place… elles en sont ravies, applaudissent et se portent quasiment toutes volontaires.

photo de Nadja Massun pour MdM
Raquel, la première promotrice du programme
Photo de Nadja Massun pour MdM
Les “grands” jouent de leur côté

Les promotrices, bénévoles, font part de ce qui leur semble absolument prioritaire : étendre nos actions à Huixtla, une zone de tolérance où les femmes sont particulièrement vulnérables, faire un repérage à Ciudad Hidalgo, près de la frontière, et obtenir un nouveau camion ! Elles dénoncent l’impossibilité de se déplacer pour les migrants à cause des violences policières et s’affolent de la recrudescence des femmes mariées qui tremblent de peur pendant les tests de dépistages à cause de leurs maris qui fréquentent les bars. Selon leurs estimations il y aurait environ 3 500 travailleuses du sexe à Tapachula.

Pendant la réunion, l’accueil reste ouvert. Ce matin, quatre adolescents, trois garçons et une fille, ont été envoyés ici, ils arrivent tout juste du Salvador dont ils ont fui les gangs. Sagrario les renseigne du mieux qu’elle peut, Brenda leur donne des sandwichs. Sont également passées trois transsexuelles, toujours salvadoriennes, que personne ne veut embaucher. Nous irons les voir dans la rue lors de la prochaine tournée nocturne.

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Sagrario accueille une transsexuelle
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L’équipe

Les promotrices ont tenu parole

Certaines ont eu la gentillesse d’attendre, le sourire aux lèvres, les sessions photos ou interviews pendant une ou deux heures, les conditions météorologiques ayant passablement chahuté le planning. Cette série d’entretiens avec une dizaine d’entre elles a donné lieu à des confidences émotionnellement intenses. Plus ou moins intimidées, toutes ont témoigné avec beaucoup de sincérité et de simplicité, parfois chez elles en nous accueillant chaleureusement avec des jus de fruits frais et des gâteaux, parfois dans les bureaux de MdM. Quelques interruptions révèlent parfois la rudesse de leur quotidien. L’une d’entre elles reçoit un appel de son mari pour qui elle s’inquiète car il est dans la zone mise en danger par l’ouragan Patricia, elle avouera plus tard qu’il la maltraite mais qu’elle n’ose en parler à personne. Une autre reçoit un appel en urgence de sa meilleure amie qui a encore été battue par son homme. Nous l’attendons dans la cour pour la laisser tranquille, un enfant conduit une voiture de police à pédale…

Tant de parcours, tant d’histoires … Quelques-unes sont mexicaines, la plupart a fui la violence qui sévit en Amérique centrale, particulièrement au Honduras et au Salvador. Certaines ont tout juste appris à lire, d’autres ont suivi des études secondaires. Mariées, en union libre, divorcées ou célibataires, toutes ont des enfants. Elles ont travaillé ou travaillent toujours dans les bars en tant que serveuses et danseuses.

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Un bar de Las Huacas,
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Au Las Morenitas, les femmes se changent après l’atelier

Quand on les interroge sur les violences dont elles ont pu être victimes, elles se révoltent unanimement des abus de la police fédérale, celle des clients n’est jamais spontanément abordée. Dans les bars, elles se sentent relativement protégées, le danger est dans la rue lorsqu’ elles rentrent au petit matin. Tant de meurtres et de disparitions passent inaperçus, personne ne s’inquiète des victimes. Les promotrices considèrent en général qu’elles ont eu beaucoup de chance, souvent grâce à la solidarité des collègues. A relativiser néanmoins, tout est une question de repères. Le rapport à la violence est particulier ici. La majorité des femmes interrogées ont fui des situations extrêmes d’Amérique centrale, l’univers des gangs et des narcotrafiquants. Dans certaines régions du Salvador, il n’est plus pensable de se promener à la nuit tombée. Les Mexicaines, elles, estiment qu’un homme sur deux bat sa compagne. D’après Raquel, jeune Nicaraguayenne bien placée pour en parler, « la migration est beaucoup plus dangereuse ici que la prostitution. Les migrantes, en grande majorité, n’avaient pas prévu de rester à Tapachula mais y restent coincées… »

Les ateliers de prévention dans les bars, une bouffée d’air frais…

Tous les mois, Elvira et Jaime, nos partenaires de Brigada Callejera (Brigade de la rue) viennent de Mexico pour assurer la formation des promotrices et animer avec notre équipe une série d’ateliers de prévention dans les bars et dans les rues du Chiapas.

Les ateliers animés par Elvira dans les bars sont tout simplement incroyables. On ne peut pas reprocher à cette sociologue qui a mis toute sa vie au service de la protection des travailleuses du sexe de se retrancher derrière la théorie ! Sa voix grave et rocailleuse, ses blagues dont elle rit à gorge déployée, ses conseils pragmatiques et ses démonstrations sans chichis (mettre une capote avec la bouche ou avec les seins, simuler un rapport sans pénétration…) font directement mouche. Un modèle du genre qui pourra servir de référence à tous nos programmes en France et à l’international.

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Atelier  dans le bar  Las Morenitas
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Atelier dans le bar El Palomar

Les ateliers sont planifiés en début d’après-midi ou de soirée, en général une heure avant l’ouverture de l’établissement. Le personnel est invité et force est de constater que

Violencia hacia las trabajadoras sexuales y ninos
Cliquez pour lire le fascicule

tout le monde répond présent, du DJ au cuisinier. En plus du réel intérêt pour les conseils de santé et de sécurité, on sent le besoin d’une bouffée d’air frais. Une brochure distribuée gratuitement sert de support à la formation, comme à l’école. Brigada publie ses fascicules sous forme de BD stylisée pour les personnes qui ne savent pas lire. Un point remarquable mérite d’être souligné au regard des débats qui sévissent un peu partout dans le monde, notamment en France à la veille du vote de la nouvelle loi de prostitution : au-delà de la santé, les formations dispensées par Brigada aident les femmes à connaître le droit du travail et à faire respecter les leurs auprès de leurs divers employeurs. Et par là même à reconnaître les signes de la traite, qui s’appuie souvent sur des manipulations et des menaces auprès de personnes trop vulnérabilisées pour être lucides.

Les ateliers sont suivis des distributions de gels et de préservatifs puis des tests de dépistages, assurés par toute l’équipe, très bien rôdée : deux ou trois promotrices, Elvira et Jaime, Frédérique et Betty, Brenda et Sagrario. L’implication humaine de cette mère de famille initialement recrutée pour un travail administratif en dit long sur l’empathie que génère la situation des travailleuses du sexe ici. Les lieux sont parfois franchement sinistres mais notre groupe est généralement bien accueilli, les espaces sont aménagés : des chaises pour la formation, des tables pour les tests. Dans un des bars, le DJ diffuse en boucle des standards de la chanson française pour nous remercier !

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12h30 au Palomar, les premiers clients arrivent
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… les promotrices n’ont pas fini les tests de dépistage
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Jaime (Brigada Callejera) et Lizeth (promotrice) assurent les tests de dépistage sida et syphilis après un atelier
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Test de dépistage. Ana Maria  a été vendue deux fois à des narcotrafiquants et a  réussi à s’échapper.  Aujourd’hui elle sait qu’elle peut compter sur MdM en cas de problème
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Les liens n’ont pas toujours été aussi fluides, c’est sur la longueur que MdM et Brigada ont réussi à instaurer un climat de confiance et de respect mutuel dans un milieu particulièrement sensible.

Dans la rue, la réalité est autre

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Carina travaille “depuis toujours”
dans la 6 ème rue

Notre tournée débute au coucher du soleil, premier arrêt dans la 6 è rue où Carina travaille « depuis toujours ». L’énergie et l’humour de cette belle femme de 33 ans, née ici, font plaisir à voir et à entendre. Mère de 5 enfants très fière de son indépendance, elle assume totalement son métier connu de tous. « Les autres femmes se font baiser tous les soirs par leurs maris et sont payées tous les 15 jours*, alors que moi je suis payée tous les jours ! » raille-t-elle. Carina a commencé à travailler dans un bar à 14 ans, c’est un très mauvais souvenir, elle préfère la rue. Elle ignorait tout des maladies sexuellement transmissibles d’où sa grande reconnaissance envers l’équipe de MdM qui a su venir lui parler et la mettre en confiance. Ses pratiques ont radicalement changé, elle deviendrait promotrice si son emploi du temps le lui permettait. Elle se lève à 5 heures du matin pour s’occuper de ses enfants et finit son travail dans la rue vers 21h00…
Depuis la manifestation organisée l’année dernière suite à une vague de descentes de police d’une rare violence dans les bars et cabarets**, elle remarque que les policiers abusent moins de leur pouvoir, même dehors. Ils semblent avoir compris que les femmes pouvaient se plaindre et être entendues.  

La suite de la tournée, de nuit, est nettement plus rude. On gare le camion comme on peut dans des quartiers tendus. Tenue MdM obligatoire, ne

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pas s’éloigner, rester groupés… Rien n’est gagné d’avance mais le contact se fait, souvent grâce à la réputation de notre programme. L’approche humaine, simple et directe de toute l’équipe y est aussi pour beaucoup. Les femmes sont heureuses que l’on vienne leur parler et leur donner des préservatifs. La plupart d’entre elles passent le cap angoissant du test de dépistage. Une jeune Salvadorienne s’évanouit après la piqûre, une autre saigne du nez. La lecture de leurs résultats négatifs les requinque dans la minute. La moyenne d’âge semble tourner autour de 20 à 25 ans, pourtant sur la fiche de tournée on lit 30, 35 ou même 40 ans. Une blague ? Oui, un peu, mais surtout « j’espère ne plus être ici à cet âge-là » confie l’une d’entre elles.

Des hommes viennent nous voir. Il y a celui qui est inquiet parce ce que sa copine vend ses services dans le quartier mais qu’il a eu lui-même une relation non protégée il y a 6 mois. Un autre vient prendre quelques préservatifs, il flatte les « yeux verts de Françaises » et repart sur sa moto de jeune père de famille. Les tests se font dans le camion, l’espace est exigu, les meilleures conditions ne sont pas réunies. On envisage de louer une chambre d’hôtel pour une heure mais cela va disperser l’équipe, on va s’organiser au mieux.

L’alarme de notre véhicule se déclenche régulièrement à cause d’un faux contact dû aux intempéries des derniers jours. Il est tombé en panne dans l’après-midi, David a réussi un bricolage d’urgence. Dans ce quartier, une sirène est vraiment malvenue, surtout de notre part ! Les promotrices ont raison, il est urgent de trouver un nouveau camion. Nous restons tard, il y a beaucoup de femmes dont la vie est ici le jour comme la nuit, certains regards masculins que l’on croise font froid dans le dos.

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Test de dépistage dans le camion MdM
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Quelques minutes à attendre avant le résultat

Nous roulons à la recherche des transsexuelles qui étaient passées pendant la réunion et les trouvons facilement dans le quartier qu’elles nous avaient indiqué. Pourtant elles sont méconnaissables, magnifiques. Elvira improvise un atelier dans la rue, l’une d’entre elle joue le jeu et nous offre un superbe show. A presque deux heures du matin nous créons l’attraction… le moment est joyeux, ça fend le cœur de savoir que l’une d’entre elle s’est pris une douzaine de coups de couteaux au Salvador et qu’une autre est séropositive.

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Les transsexuelles n’ont aucune chance de trouver un travail

Huixtla, le choc 

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MdM veut implanter son action dans cette ville, à 40 kilomètres au nord de Tapachula, sous l’impulsion des promotrices. On comprend leur insistance dès que l’on arrive. Nous entrons dans un premier lieu par un petit couloir étroit avec des sortes de cabines de piscine, sauf que ces pièces lugubres sont les chambres des femmes. Elles y travaillent et y vivent toute la journée, certaines y dorment aussi sans pouvoir sortir, le lieu est fermé la nuit pour raison de sécurité. Dans ces minuscules cellules, on trouve un lit et rien d’autre, même pas le moindre point d’eau. Entre deux clients il faut courir vers un petit lavabo commun au fond de la cour. Des vendeuses de citrons verts passent régulièrement, on comprend qu’ils servent de désinfectant intime. Bien sûr, il est impossible de cuisiner. L’hôte de ces lieux, à qui les femmes payent un loyer, leur fait porter des plateaux repas. Jamais je n’avais vu des êtres humains réduits à un tel stade animal. Quelques femmes sont ici sous la contrainte d’un proxénète mais elles ne sont pas majoritaires.

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 Les entretiens, parfois interrompus par un client, sont durs, très durs. La pudeur n’a pas sa place au milieu d’un centre de consommation. Les femmes sont tristes, le disent et pleurent au micro. L’objectif de Myrian, 31 ans, ici volontairement, est de reprendre les études paramédicales qu’elle avait entamées au Salvador, financées par l’État. Aujourd’hui elle doit envoyer de l’argent à ses deux enfants et à sa sœur qui souffre d’un cancer du sein. Sur son corps, trois tatouages : un cœur transpercé qui représente l’amour de ses petits qu’elle ne peut plus voir, une fleur qui lui donne de l’espoir et un trèfle pour appeler la chance. Rosie, ici depuis la mort de son père, pleure de douleur même si « au moins ici, on n’est pas obligées de boire et de fumer pour travailler »… Yesenia nous répond très gentiment mais un client vient de passer, elle est complètement « ailleurs ». Elle a trois enfants et nous dit qu’elle doit aller chercher à l’école et qu’ils habitent avec elle dans cette triste chambre… on sait que c’est faux mais on ne dit rien… Comment ne pas perdre la tête dans un cadre pareil ?
Jaime et Elvira discutent avec les femmes et repèrent des futures promotrices.

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Rosie vend ses services sexuels depuis la mort de son père
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Myrian : Une fleur pour garder espoir
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Yesenia se remaquille entre deux clients

Tout reste à faire

Vient l’heure du premier atelier de MdM et Brigada dans un bar de la ville. Tout reste à faire : établir les contacts avec les patrons, se faire connaître auprès des femmes et des institutions locales, etc. Le show d’Elvira est un franc succès, comme toujours. A l’heure des questions, la révolte des femmes éclate, elles crient toutes en même temps. Le médecin récemment désigné par les autorités devait venir, il s’est désisté au dernier moment. Or, il exerce un odieux racket. Il force les femmes à passer des tests horriblement chers (l’équivalent de 10 clients dans ce taudis !!), ne remplit pas correctement leur carnet de santé et refuse de prendre en compte les tests gratuits de MdM. Comment est-ce possible de la part d’un homme qui a prétendûment dédié sa vie à la santé des autres ? Quel cauchemar pour ces femmes ! On apprendra plus tard que cette charmante personne est passée dans sa voiture aux vitres teintées pour nous observer et intimider tout le monde. Les femmes passent les tests, même celles qui savent qu’elles ne sont pas malades, pour afficher leur colère. Dans le bar d’en face, deux hommes nous observent en déjeunant, leur regard est glaçant. La chanson d’amour qui y passe, Portu maldito amor de Vicente Fernadez, résonne dans toute la rue, Lizeth et Abigail la reprennent en chœur…
La nuit tombe, la distribution de préservatifs prévue dans les rues de la ville doit être écourtée car nous ne sommes pas encore les bienvenus ici.

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Premier atelier MdM dans la ville de Huixtla
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Une vendeuse de citrons verts très intéressée par les conseils de prévention
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Les tests hors de prix imposés par le médecin des autorités locales ne sont pas correctement répertoriés dans le carnet de santé obligatoire
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La file d’attente pour passer les tests de dépistages

Le lendemain, sur le conseil des promotrices nous partons en repérage à Ciudad Hidalgo, près de la frontière avec le Guatemala. Une zone de tolérance longe les anciens rails de La Bestia, ce train tristement célèbre par le nombre de migrants qui meurent en essayant d’y monter pendant qu’il roule. L’ambiance est à la fois froide et électrique. Des familles semblent vivre au milieu des bars et des parkings de camions. Nous ne prenons pas de photos et ne parlons à personne. Ne surtout pas susciter d’espoir tant que nous ne savons pas précisément quand nous pourrons agir…

A Ciudad Hidalgo et dans les autres zones de tolérance de la région, il est pourtant urgent d’intervenir auprès de ces femmes pour qui le Mexique ne doit plus être « la fin mais une deuxième chance » comme le dit si bien Glenda, une promotrice hondurienne.

Alice Lebel


 

 

* Les salaires sont payés tous les 15 jours au Mexique

 

 

** L’année 2014 a été marquée par des descentes de police d’une rare violence dans les bars. Les conséquences ont été particulièrement néfastes pour toutes les femmes. Ces opérations sont officiellement annoncées comme des sauvetages, dans la réalité les femmes se font tout simplement expulser. « En janvier de cette année, le Bureau du procureur général de l’État du Chiapas (PGJECh) a fermé plus de 250 bars, cabarets et boîtes de nuit. Plusieurs serveuses, danseuses, cuisinières et travailleuses du sexe ont alors expliqué qu’elles n’étaient pas victimes de traite des personnes mais elles n’ont pas été entendues. Pendant cette période, face à l’impossibilité de travailler dans un établissement nocturne, celles qui n’exerçaient pas de commerce sexuel se virent contraintes de le faire et furent exposées à davantage de violence, comme le paiement de 200 pesos par jour pour pouvoir travailler dans la rue. »
Dans un bar du Chiapas, un atelier avec des travailleuses du sexe est interrompu par un raid de Police

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