En tant que migrants, nous avons des droits ! Moi je ne les connaissais pas…

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 Lizeth – 45 ans, originaire du Honduras
En octobre 2015, Lizeth a été élue trésorière de l’association Mujeres migrantes en action contra la violencia (MIMUMAV)


photo de Nadja Massun pour MdM

Quand elle a quitté le Honduras le 12 janvier 2000, Lizeth ne pensait pas qu’elle vivrait dans le Chiapas plus de 15 ans après. Alors qu’elle était en train de se séparer de son mari, sa sœur lui a proposé de l’accompagner aux Etats-Unis, elle l’a suivie.

En chemin, elle a travaillé dans un bar de Tapachula, où elle a rencontré dès les premiers jours l’homme avec qui elle vit aujourd’hui, un architecte. Après 9 ans de services dans trois bars différents, elle a cessé son activité et choisi d’être femme au foyer. Elle a ses papiers car l’union libre est légalement reconnue au Mexique. Aujourd’hui son plus jeune fils est déjà grand, il étudie l’agro business, elle peut donc se consacrer à 100 % à son activité de promotrice de santé.

Lizeth a connu MdM par des ateliers qui se tenaient à côté d’une épicerie où elle vendait des plats honduriens. Les explications de santé l’intéressaient au plus haut point, elle venait écouter de loin quand les autres femmes lui ont proposé de s’approcher.

Au Honduras, elle avait conscience des lois, des responsabilités des employeurs et des employés, des droits et des devoirs de chacun… « On ne réalise pas tout ce que l’on va perdre en migrant, et pourtant, même en tant que migrants, nous avons des droits ! Moi je ne les connaissais pas… ». Si elle ne se sent plus « directement concernée », elle enrage de voir encore trop de femmes qui pratiquent le travail sexuel parce qu’elles n’ont pas la possibilité de faire autre chose. Elle tient, en tant que promotrice, à soutenir les nouvelles, celles qui viennent d’arriver dans le métier ou dans la région. Les informer sur leur santé et sur leurs droits. Les protéger si le patron ou la police abuse.

Lizeth saisit l’occasion des ateliers de prévention et des accompagnements administratifs ou sanitaires pour écouter les femmes et leur poser des questions. Elle les met en confiance, les incite à exprimer ce dont elles ont besoin et, surtout, à ne pas avoir peur. « Souvent elles n’osent même pas aller à l’office de migration ! »

 

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